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Un style littéraire parfaitement adapté à l’histoire
Un roman à la croisée des genres, foisonnant d’imagination
Des personnages atypiques
S’étant enfuie de chez le comte de Kydd avec un mystérieux bijou, la jeune Nalou embarque à bord d’un navire de pirates et se découvre le pouvoir de discerner les « chemins d’eau », la manière d’éviter les écueils de ce monde maritime.
Nalou va donc devoir promettre à Robuck, le capitaine, de les guider vers les trésors cachés au bord du pôle depuis l’effondrement de la lune… Mais une course-poursuite s’engage, car la comtesse de Kydd, une sirène, entend bien récupérer sa puissante relique.
J’ai pris beaucoup de plaisir à découvrir la plume de Brice Tarvel. Dans Astar Mara, l’auteur nous porte avec un style littéraire parfaitement adapté à l’histoire : un peu vieilli et fourmillant de vocabulaire marin et de mots anciens, ce style est tout à fait celui qu’on imagine dans un roman de pirates. On rentre d’autant plus dans l’histoire qu’elle est racontée par cette façon d’écrire à la fois très riche et un peu désuète (en apparence).
Astar Mara est avant tout un roman à la croisée des genres, foisonnant d’imagination. Il est difficile de le classer dans une case. Si, de prime abord, la fantasy pirate semble prégnante (il s’agit visiblement d’un monde qui n’est pas le notre, où la magie n’est pas inconnue), on y trouve également des éléments fantastiques (notamment dans la présence de créature légendaires et le traitement de certains événements). Enfin, d’autres indices peuvent faire penser à un post-apocalyptique un peu étrange, puisqu’il est fait mention de machines qui ne sont pas sans rappeler celles de notre siècle.
Par ailleurs l’ensemble fourmille d’imagination, et c’est un aspect que j’ai beaucoup apprécié. L’auteur passe juste le temps qu’il faut à poser le décor (un bateau qui tangue et qui craque, un ciel dont coulent les dangers et une mer si houleuse qu’elle en devient presque vivante). Mais pour autant, l’aventure ne s’arrête jamais : il y a toujours une île à découvrir, une créature à affronter, une mutinerie à renverser. De chapitre en chapitre, Astar Mara nous fait voyager, combattre, découvrir, un aspect que j’ai trouvé très appréciable.
Le roman suit, au cours de ces aventures, des personnages qui se révèlent assez atypique.
Nalou, l’héroïne de l’histoire parvient à sortir de la caricature qui touche souvent les personnages féminins : une fille sur un bateau dans un roman de pirate, ce n’est pas si courant ! Quant au Capitaine albinos Robuck, on le sent forgé par sa différence et ses réactions au monde, quoi que parfois subtiles, n’en sont que plus intéressantes.
Enfin, Astar Mara se termine comme il commence : passée la dernière page du livre, on se doute que les aventures des protagonistes sont loin d’être terminées…
Ce roman de pirates m’a donc séduite de par son aspect aventurier, son univers et ses personnages atypiques.