Dans ce roman, Louise Roullier prend le parti intéressant de nous compter certaines aventures d’Apollon sous deux angles : celui de la comédie et celui de la tragédie.
Pauvre Apollon ! Il a beau rayonner de beauté, il ne parvient pas à trouver compagne. Cette fois, c’est décidé, il se lance en quête de l’Amour, du vrai, du beau, avec un grand alpha ! Et, tout feu tout flamme, il le cherchera partout, aussi bien chez les nymphes que chez les jolies mortelles et les beaux éphèbes. Mais, à cause de rivaux rusés, de sautes d’humeur, ou de techniques de drague contestables, sa vie amoureuse se révèle plus désastreuse que prévu…
Pauvre Argos ! Ses habitants supplient Apollon de leur venir en aide. Dans cette ville qui a accueilli le dieu solaire en personne, un tueur insaisissable s’en prend aux nourrissons. Est-ce un dément ? un monstre ? une malédiction ? Quel rapport entretient-il avec la princesse Psamathé, disparue mystérieusement juste avant la série de meurtres ? Koroïbos, un jeune guerrier d’Argos, décide de traquer l’assassin, quitte à dévoiler les secrets les plus noirs de la cité, et la face sombre d’Apollon.
Les plus
Un style agréable
Un roman plus engagé qu’il n’y paraît de prime abord
Une relecture intéressante de la mythologie
Les moins
J’ai parfois eu du mal à être sensible à l’humour de la première partie
Dans ce roman, Louise Roullier prend le parti intéressant de nous compter certaines aventures d’Apollon sous deux angles : celui de la comédie et celui de la tragédie.
J’ai apprécié le style littéraire de cette histoire, que ce soit dans la partie comique Apollon, désolantes passions ou la partie tragique Le fléau d’Argos. Certains éléments diffèrent entre les deux (la présence, à certains moments, d’un langage beaucoup plus familier dans Apollon, désolantes passion notamment). J’ai donc plaisir à lire la plume de l’auteur, et j’y ai même découvert un certain nombre de mots relatifs à la mythologie que je ne connaissais pas.
J’ai eu quelques difficultés à rentrer dans l’histoire, car elle débute par un récit comique des frasques d’Apollon qui présente des viols et autres attouchements sexuels d’une façon qui m’a paru très légère. J’ai tout d’abord pensé que ces éléments étaient tournés à la dérision avant de réaliser qu’en réalité, c’est davantage d’Apollon que se moque l’auteur : sous couvert de comédie, Louise Roulier pointe du doigt la misogynie de l’époque, qui n’hésitait pas à présenter un viol comme une conquête honorable.
Je suis donc beaucoup plus rapidement rentrée dans l’histoire après avoir adhéré à la perspective de l’auteure, une perspective que l’on retrouve également dans la seconde partie du roman : Le fléau d’Argos. Le poids des convenances pesant sur les femmes de l’époque y est abordé avec sérieux, et révèle l’injustice de la société à leur égard.
Ces deux récits m’ont permis de découvrir certains mythes grecs que j’ignorais. L’auteur prend le temps ici de nous les raconter, et même si on se doute que certains détails ont été ajoutés pour la romance, l’ensemble est très cohérent et permettra sans doute à plus d’un de découvrir certains aspects de la mythologie.
Le parti pris de proposer un récit comique et un récit tragique m’a également paru intéressant.
J’ai préféré Le fléau d’Argos à Désolantes passions, dans l’humour duquel je n’ai pas toujours réussi à rentrer (j’ai parfois trouvé que le trait était un peu grossi). En revanche, l’idée de présenter le journal intime d’Apollon annoté par son meilleur ami Hermès m’a bien fait rire.
Ce roman est donc une occasion originale de (re)découvrir certains mythes grecques !