Le jeudi est incontestablement le jour le plus chaud de ces MetalDays : il est bien difficile de rester sous le soleil écrasant. Heureusement, grâce aux grands arbres qui surplombent le festival, l’ombre ne manque pas.
Entre les scènes, de nombreux stands proposent des produits divers : merch de groupes, bijoux et babioles, sacs ou porte-verres à tête de mort… Il y en a pour tous les goûts. Les MetalDays sont suffisamment grands pour que chacun y trouve son compte, mais restent cependant à taille humaine, un aspect que j’ai particulièrement apprécié : loin de la démesure de certains événements du genre, aux MetalDays, les festivaliers ont suffisamment d’espace pour ne pas se marcher les uns sur les autres, et même sur les premiers rangs des têtes d’affiche, l’ambiance est viable.
Le public montre une jolie diversité : entre les costumes improbables et les tatouages, le spectacle est au rendez-vous. Pas de complexes non plus pour les femmes, qui ont la possibilité de se promener torse nu sans que personne trouve rien à y redire. Ce côté naturel est très agréable quant on appartient à la gente féminine.
Il est 15h15 quand nous prenons place devant la New Forces Stage pour aller voir Lurking. Ce groupe de death mélodique français propose un set très sympathique aux mélodies percutantes. La chanteuse est très énergique et n’hésite pas à rencontrer son public. La chaleur harassante n’empêche pas les pogos : pour preuve ce slam sur une bouée licorne portée à bouts de bras, autour de laquelle tourne un circle pit.
Nous enchaînons avec Immortal Shadow, un groupe brut de décoffrage dont les membres arborent des corpses paint impressionnantes : le chanteur est sanguinolent. Le son est malheureusement trop fort, et de nombreux larsens ponctuent le set. L’ensemble est très bourrin : ça passe pas trop mal mais je trouve que c’est un peu caricatural et que ça manque d’originalité.
Sur la Boško Bursać Stage, Heart of a Coward prend place. Ce groupe de deathcore propose un métal assez agressif, avec des mélodies sympathiques. Le public est dans l’ambiance et se déchaîne en pogos dès la première chanson : à la demande du chanteur, les spectateurs se lancent dans un circle pit. Un set bien sympathique.
C’est au tour d’Hydra d’entrer en scène sur la Lemmy Stage, devant un public très clairsemé. Ce groupe de métal symphonique ne m’a pas du tout convaincue : j’ai trouvé que la chanteuse (qui alterne entre chant clair et growl) manquait de justesse, et les mélodies d’originalité.
Nous ne nous attardons pas et filons vers la New Forces Stage pour aller voir Capitain Morgan’s Revenge. Je m’attendais à découvrir des pirates, mais il n’en est rien : ce groupe de hard rock propose des morceaux très sympathiques qui me séduisent rapidement, bien que je ne sois pas spécialement fan du genre. L’ensemble est classique mais entraînant, et le public s’y montre très réceptif.
Fallen Arise embraye sur la Boško Bursać Stage. Ce groupe de glam rock accueille sur scène deux chanteurs, l’une pour le chant clair et l’autre pour le chant saturé. L’introduction est très sympa, mi épique mi orientale et j’accroche plutôt bien aux mélodies romantiques. En revanche, sur les premières chansons, le son est trop fort : on entend surtout les basses et pas assez le chant féminin.
En attendant la suite, nous prenons le temps de nous poser un peu pour manger un morceau. Les MetalDays comptent plusieurs stands, aussi bien dans l’enceinte du festival que près du camping, qui proposent des choix variés (indien, mexicain, fast food, khebabs…). Les repas sont malheureusement tous très consistants : difficile voire impossible de trouver une salade ou quelques fruits, alors qu’au vu de la température, ce type de restauration serait bienvenue. Néanmoins les plats sont de bonne qualité (j’ai jeté mon dévolu sur l’excellent stand de pizzas, qui m’a vue défiler quasiment toute la semaine).
Côté boissons, divers alcools sont disponibles, dont bien sûr les incontournables bières mais aussi quelques cocktails et un excellent cidre local. Attention cependant : toute bière qui sort du festival reste en dehors du festival même si elle y a été achetée ; il faut vider le verre pour re-rentrer (cherchez la logique).
L’écologie est sans nul doute l’un des points forts de ce festival : pour éviter les déchets, tous les gobelets sont consignés. Quant aux toilettes, elles sont chimiques, et même si l’odeur n’est pas des plus agréables par 35°C, ce système permet des économies d’eau considérables.
À 20 heures, nous sommes devant la Lemmy stage pour applaudir Soilwork. Ce très bon groupe de death mélodique débute par une introduction sympathique. Le chanteur, qui n’hésite pas à faire participer son public, alterne entre chant clair et saturé sur d’excellents morceaux. Face à lui, dès la deuxième chanson, les spectateurs sont déchaînés. Sur scène, les titres s’enchaînent, et avec eux les slammeurs, qui sont tellement nombreux que sur la fin, les vigiles ne savent plus où donner de la tête. Soilwork nous joue donc un excellent show.
Sur la Boško Bursać Stage résonnent les notes puissantes de Liquid Graveyard, un groupe qui veut son nom comme un hommage aux noyés de la Méditerranée. Entre l’abus de stroboscopes et les lumières catastrophiques, on ne voit pas la scène et c’est dommage. Mais le growl de la chanteuse est impressionnant, et après cette lourde journée de chaleur, les morceaux ont une dimension assez cathartique : sur fond de batterie et de basses, son interprétation guerrière passe particulièrement bien.
C’est au tour d’Hypochrisy de prendre place sur la Lemmy Stage, devant une foule de plus en plus nombreuse. Ce groupe de death métal sympathique commence son show face à un public visiblement connaisseur et dès la première chanson, l’ambiance est au rendez-vous, et avec elle son lot de slammeurs.
À 21h50, nous sommes devant la Boško Bursać Stage pour découvrir Gaahls Wyrd et son chanteur arborant des corpses paint, un groupe de black pagan que j’ai particulièrement apprécié. L’ensemble dégage un aspect assez planant et mystique, presque chamanique : c’est parfait pour le soir. Gaahls Wyrd abuse malheureusement un peu trop des lumières stroboscopiques, mais le show reste excellent.
Demons and Wizzards entre alors en scène sur la Lemmy Stage. Le décor est superbe : une grande croix celtique se dresse devant une montée de marches qui mène vers la batterie, malheureusement ça n’apportera pas grand-chose au show. Je n’apprécie pas ce groupe sur CD, mais en live, je trouve que ça passe plutôt bien. Malgré un côté très répétitif, si on aime le style l’ensemble est bien exécuté, et la performance du chanteur est excellente. Les morceaux sont très épiques, et des chœurs viennent ponctuer les mélodies. Dans la fosse, le public se déchaîne : nulle doute que les fans y ont trouvé leur compte.
Et c’est God is an astraunot qui clôt les concerts sur la Boško Bursać Stage. Une fois de retour au camping, je m’endors sur les accords planants et la voix claire du chanteur. J’ai beaucoup apprécié cette performance de métal progressif, parfaite pour apaiser cette longue journée de chaleur.
Je sais bien que les étiquettes, c’est très subjectif, mais parler de metal progressif pour God Is an Astronaut, c’est pour le moins surprenant. :)