Et si on allait voir un concert de merde ce Lundi soir ? Ne vous méprenez pas ! Je parle ici d’un vrai concert où l’on parle de matière fécale ! Vous l’aurez deviné (puis de toutes façons vous avez lu le titre), on part cette fois ci pour du bon Grindcore, du bon Goregrind, du bon Gruikgrind, euh…. de la bonne musique quoi ! Avec à l’affiche de ce Gorecrusher European Tour 2019, Guineapig, SPASM, et les maîtres en la matière, j’ai nommé Gutalax ! Cet événement s’est déroulé au Glazart à Paris, programmé par Garmonbozia Inc. et Cross Crew Booking !
Il est 19h quand j’arrive au Glazart, une poignée d’irréductibles grindeux sont déjà au rendez-vous au bar extérieur de la salle le temps de patienter une bière à la main en attendant le premier groupe de la soirée : Guineapig !
Guineapig est un groupe italien de « Slow-motion Bulldozer Goregrind » (de toutes façons, dans ce milieu, plus rien ne m’étonne) créé en 2013. Il est 19h30 pile lorsque le concert commence par une introduction à la fois mystique et caverneuse, laissant ensuite place à la première chanson. Nous pouvons remarquer que l’un des chanteurs a de l’effet dans son micro, permettant d’assombrir encore plus sa voix, ce qui passe plutôt bien. Il y a un décalage très drôle que l’on peut observer entre la musique et les musiciens, nous parlant avec ce superbe accent italien entre deux titres, on n’est normalement pas censé être distingué lors de ce type de concert !
Concernant la musique, le style notifié prends son sens, entre les passages lents faisant appel au côté « slow-motion » et blast concernant le côté « bulldozer », on a le droit à un ensemble très groovy dans l’ensemble, patte assez reconnaissable du Goregrind ! On a même le droit à quelques moments « headbanguants » (vous m’avez compris).
Après une fin du concert au bout d’une grosse trentaine de minutes sur le célèbre Boys Boys Boys de Sabrina, je me dis que ce groupe était une très bonne mise en bouche, il aura permis à la salle de se remplir petit à petit, et aux amateurs de violence de déclencher leurs quelques (tout petits) premiers pogos.
Une petite pause, un petit tour à l’extérieur, et il est temps de se mettre devant la scène pour commencer notre soirée tchèque avec SPASM !
SPASM est un groupe tchèque de « Drum’n’bass Gigolo Goregrind » (hmm.. tout ça sent sent la subtilité à plein nez) créé en 2000. Il est 20h30 lorsque retentissent des cloches d’églises accompagnées de différents animaux de la ferme et de chants religieux, permettant au groupe d’entrer en scène. Et au chanteur de nous montrer son magnifique costume composé du célèbre habit de Borat très chère à la communauté goregrind, accompagné d’un superbe masque-godemiché, une pure oeuvre d’art !
Nous avons affaire ici à de la violence qui nous donne envie de faire la fête (comment ça ce n’est pas compatible ? Mais écoutez un peu plus ce style bon dieu !), de danser, de twister. J’ai l’impression que le style de musique va parfaitement avec la tête d’affiche à venir. La voix est typique du style, on a le droit à du bon pig squeal, et j’entends même par moments la célèbre technique de chant du chanteur de Gutalax que je n’avais encore entendu nulle part ailleurs, serait-ce peut être une tradition tchèque ?
Le thème abordé par les chansons va parfaitement avec le style encore une fois. Le chanteur prends par exemple le temps de nous expliquer que la chanson qui va suivre parle du bruit que tu peux entendre la nuit pendant que tu dors alors que tes voisins pratiquent une activité sportive non habillée montrant qu’ils ont décidé d’en faire autrement. Ou encore ce dernier nous demande « Do you like porn movies ? », vous imaginez le thème. Chaque intervention du chanteur est hilarante d’ailleurs, il nous sort une liste chanson par chanson de « This song is for you ! », « This song is for us ! », ou encore « This one is just for me » pour la chanson Suck my dick.
Le public est ici beaucoup plus au rendez-vous, la salle se remplit clairement, et la foule bouge bien ! Les premiers slammeurs sortent de leur niche, et les pogos ne s’arrêtent pas ! L’un des moments parfait selon moi de ce concert sera la chanson Cheiromania, permettant à la foule de chanter tous en chœur cet hymne « Masturbation ! No Pain ! No Gain ! », bon les paroles sont ce qu’elles sont, mais je vous assure que c’était beau à voir !
La fin du concert arrive au bout d’une grosse demi-heure une fois de plus. Avec la belle mise en bouche de Guineapig, nous avons eu notre échauffement avec SPASM. On est vraiment allé en crescendo pour cette soirée, le choix des premières parties était parfait ! Il faut cette fois prendre un bon bol d’air, car ce qui arrive ne sera pas de tout repos, il s’agit ici comme notifié dans l’introduction des maîtres en la matière, il s’agit ici de Gutalax !
Ça y est, le monde est au rendez-vous. A peine le temps de prendre un petit quart d’heure de pause qu’il faut déjà se placer devant la scène pour être sûr de pouvoir être devant. Je discute rapidement avec mon voisin lorsque la chanson Funky Town nous coupe, suivie de près par les cris du public qui est prêt à tout envoyer sur la musique qui les attends, ce dernier dansant déjà au milieu de tonnes de papier toilette, ustensile indispensable pour un concert de Gutalax !
Au niveau de ce qu’on peut voir tant qu’on en parle, on a ici un florilège de déguisements, ce serait d’ailleurs faire déshonneur à Gutalax que de ne pas le faire, entre les classiques combinaisons du groupe, on peut observer l’habit banane, la célèbre brosse à chiotte accompagnant le papier toilette de tout à l’heure, le costume de chirurgien, le masque de cochon, ou encore un simple sac plastique pour les personnes les moins inventives mais ayant tout de même envie d’apporter leur patte à l’édifice. Beaucoup de personnes on fait l’effort d’apporter un visuel très sympathique pour ce groupe.
A peine le concert commencé, l’ambiance est extrême, tout le monde danse, on a des pogos, on a des slams, on a même droit à un wall of death histoire de compléter la petite panoplie du métalleux. Le groupe nous remercie plusieurs fois de s’être déplacé un Lundi, et c’est vrai qu’il faut le notifier, pour un Lundi, il y avait du monde, et c’était très appréciable !
Gutalax nous offrira sa setlist classique mais tellement efficace, avec en prime la toute nouvelle chanson Shitbusters dont le clip a été dévoilé au mois d’Août lors du Brutal Assault, que l’on peut aujourd’hui retrouver sur YouTube ou sur PornHub comme on veut (c’est Maty qui l’a dit !). Le groupe nous offre aussi quelques interludes que le public reprends, certaines étant de type flatulences au synthé, restons dans le thème tout de même !
Après quelques slams dans des poubelles (pardon ?) et de bonnes gouttes de sueur versées, notre vocaliste préféré nous demande de redevenir sérieux un moment, et annonce qu’ils ont un cover de Meshuggah à nous jouer, nous conseillant de bien écouter…ce que nous faisons pendant les 3 secondes de la chanson, ah ben non en fait !
La température a clairement monté pendant ce concert, et le public donne tout ce qui lui reste lors de la dernière chanson, que dis-je, l’hymne Strejda Donald (I-A-I-A-O), certains chantant en cœur, d’autres décidant d’envahir la scène pour marquer le coup, avant d’entendre le saxophone de l’Epic Sax Guy annonçant la fin du concert.
On aura eu ici du Gutalax comme on les aime, ils nous on fait danser, ils nous on fait suer, ils nous ont cassé la nuque et le dos, mais ils nous auront fait sourire et passer un excellent moment avant tout !
Même si le public ne veut pas quitter la salle, le fait de crier le nom du groupe ne changera malheureusement rien, il est bel et bien temps de rentrer.
Ce moment au Glazart était une super soirée, c’est rare de voir autant de monde se déplacer un Lundi soir comme ça. Il faudrait qu’il y en ait plus souvent, des Lundis comme ça, j’en veux toutes les semaines ! Merci à l’organisation et tous les groupes pour ce super moment, après ça, la semaine de tous les gens présents ce soir, ne pourra être que joie !