Dans le revival heavy/doom, outre les groupes britanniques et français, il y a, bien entendu, les américains. Si certains tentent d’apporter un peu de fraîcheur et d’originalité au genre, d’autres, comme High Reeper, se contentent d’appliquer les formules qui ont toujours marchées pour ce style. Et après tout comment les blâmer ? Ce sont ces recettes qui ont données tout son charme au proto-doom de Black Sabbath ou de Cirith Ungol, pourquoi ne pas les utiliser puisqu’elles fonctionnent encore ? Après un album éponyme l’année dernière, ils ont sorti cette année Higher Reeper, sur le label Heavy Psych sounds.
Dès l’entame, Eternal Leviathan nous plonge dans cette ambiance et ce son si caractéristiques des premiers albums de heavy doom, avec un groove et des riffs directement tirés du heavy rock/blues rock. Buried Alive, malgré un riff d’intro très groovy, a du mal à me convaincre, mais il s’agit plus de goût personnel, étant donné que je suis bien plus habitué aux versions plus modernes et revisitées du heavy doom. Heureusement, Bring the Dead nous ramène dans un territoire qui m’est bien plus familier, avec un riff qui colle bien plus à la voix du chanteur, d’ailleurs assez particulière. S’il y a une chose que je suis presque sûr d’apprécier sur un album, c’est un interlude en son clair. Et dans cette catégorie, Apocalypse Hymn tape plutôt dans le haut du panier, que ce soit pour le son, ou les lignes mélodiques complémentaires de la basse et de la guitare. Au cas où la parenté avec Black Sabbath n’était pas assez claire, Foggy Drag revient enfoncer le clou, avec un riff qui n’aurait pas dépareillé sur Paranoid. Obsidian Peaks repart sur du bon groove à l’ancienne, toujours avec cette ambiance heavy/doom old school, surtout avec son outro épique, assez proche de ce que Cirith Ungol pourrait faire. Le riff répétitif et entêtant de Plague Hag apporte une dimension plus sombre et lourde, se rapportant plus au doom classique que je connais, rendant donc cette piste l’une de celles qui me plaisent le plus sur cet album. Pour conclure l’album, Barbarian revient sur du classique, avec toujours une influence de Black Sabbath très présente. La chanson, et donc l’album, se finit sur un riff très blues et un solo assez virtuose, d’ailleurs le seul solo de l’album.
De manière générale, les influences de cet album sont très marqués, et si vous connaissez un peu les pionniers du genre, vous verrez très vite leur patte. Cela peut vous dérangez si vous cherchez de l’originalité, mais si vous êtes fan de Black Sabbath période Ozzy Osborne, vous allez sans doute adorer cet album. Pour ma part, même s’il m’a plu, il ne m’a pas tant marqué que ça. Il faut dire que j’ai découvert le heavy doom avec Castle, donc mon horizon d’attente vis-à-vis de ce genre a été placé très haut dès le début, donc fatalement, des groupes avec une personnalité moins affirmée, comme High Reeper, vont moins me parler. L’album n’en reste pas moins très appréciable, et je vous le recommande tout de même. Au mieux vous allez avoir un nouveau groupe à ajouter à votre collection revival, et au pire, vous trouverez quand même quelques passages intéressants.
Higher Reeper
Highr Reeper
2019