Entretien avec le Shaârgoth pour la sortie de The Advent of Shadows

Etienne, chanteur du groupe Shaârgoth, a été arrêté et interrogé par l’inspecteur Barnabé il y a maintenant plus d’un an, au moment de la sortie de leur EP, Break Your Body. Celui-ci a été jugé coupable de dérives métalleuses et a été emprisonné dans un établissement de haute-sécurité. Sans que l’on sache comme le groupe est parvenu à sortir un nouvel album récemment, qui depuis circule sous le manteau : The Advent of Shadows. Lors de son interrogatoire, que vous pouvez retrouver ci-dessous en vidéo, il a été clairement déterminé qu’il était atteint d’une schizophrénie aggravée et il a été examiné récemment par le Docteur, psychanalyste de son état, afin de savoir comment il a pu, depuis les murs de sa prison, faire sortir cet album. Nous avons réussi à mettre la main sur un extrait retranscrit de cet entretien…

Vous avez été arrêté suite à la sortie de Break Your Body… Est-ce que vous pouvez me rappeler pourquoi on vous a envoyé jusqu’à moins et non pas simplement dans un cul de basse-fosse ?

Eh bien je suis Etienne, chanteur, et je suis aussi une créature schizophrène, recouverte d’un parasite noir, qui aggresse les gens dans les bas-fonds d’une cité cyberpunk, le Shaârgoth… Mais en vrai je vais bien et je ne sais pas non plus pourquoi on m’a fait venir.

Est-ce qu’il y a consommation de drogues dans vos habitudes dépravées de metalleux ?

Eh bien non, je suis un esprit complètement sain, je n’ai pas besoin de psychotropes pour m’aider à créer. Je ne sais pas si c’est une bonne ou une mauvaise nouvelle…

Comment avez-vous réussi à sortir un album, tout en étant derrière les quatre murs de votre prison ? Est-ce la schizophrènie qui vous a aidé ?

Je suis très nombreux… My Name Is Legion ! J’ai toujours les mêmes compagnons d’infortunes qui me suivent dans mes petites réalisations démoniaques, rien ne change…

Mais comment avez-vous réussi à écrire cet album, sans papier et sans stylo justement ?

Y a pas forcément besoin de papier de stylo tant qu’il y a des codétenus, des ongles et de la peau à proximité…

Et comment est-ce que vous avez travaillé entre vous pour faire avancer cet album ?

Comme d’habitude tout est parti de moi. Je fais retranscrire les guitares par Clem car même si je ne suis pas guitariste je sais composer une guitare, et donc je lui dis quoi faire. Je fais ensuite un aller-retour avec Bruno qui donne son avis sur 2-3 choses éventuellement à remodifier. Et une fois validé on envoie tout cela au mix pour que notre maître de cette opération nous fasse encore reprendre quelques trucs.

Ce nouvel album est un peu plus électro que metal, il m’a semblé. Est-ce par ce que derrière les murs de notre prison vous n’aviez pas de guitares et que donc vous vous êtes contenté de taper sur des contenants ?

C’est intéressant que vous me disiez ça car certaines personnes pensent l’inverse, d’autres le trouvent plus violent, plus sombre. Il est drôle de voir que d’une personne à une autre les choses sont perçues très différemment. C’est un peu de la schizophrénie non ? De toute façon pour moi on fait de la dark électro avec des guitares metal et pas autre chose… Il n’est pas exclu de tomber sur un morceau sur lequel il n’y aura pas du tout de guitares par exemple. Mais cela sera plus tribal du coup car les cordeux je vais rentabiliser leurs cachets en leur mettant deux maillets dans les pognes et en les faisant taper sur des barils… Clem le fait déjà sur certains passages donc Bruno devrait tout de même y arriver ! A la fin on fera peut-être même un featuring avec les Tambours du Bronx et ça sera vraiment le bordel sur scène.

Pourquoi est-ce que l’on retrouve des chansons de l’EP sur l’album ? Est-ce parce que vous n’avez pas eu le temps de produire suffisamment de chansons au sein de nos murs ?

L’EP a toujours été un teaser de l’album, pour nous, donc il était logique de remettre les morceaux, sauf la bonus track. Je me serais écouté l’album aurait fait dix-huit titres et non quatorze mais faute de temps…

Vous avez même été jusqu’à demander de l’argent à nos concitoyens pour produire des vidéos ! Comment s’est passée votre dernière « collecte » ?

Je suis saltimbanque et tabasser les gens dans les bas-fonds ça paye à peine les factures donc réussir à produire un clip c’est te dire ! Ce sont donc nos fans qui nous permettent de continuer à produire des clips de qualité. Il s’agira du qautrième et à chaque fois on a demandé plus pour faire augmenter les possibilités. Ils nous ont à chaque fois suivi et nous les en remercions.

Et elle sort quand cette nouvelle preuve à charge ?

Ce mois-ci… (sourire inquiétant)

Et vous pensez parvenir à en faire la promotion sur Facebook sans être censuré pour une fois ?

Au vu du contenu du clip disons que réussir à la maintenir sur les plateformes de visionnage risque d’être le plus compliqué. Et pourtant on ne va pas faire dans la violence habituelle, on y met quelque chose de plus artistique. Mais clairement cela va les déranger…

Quelle est votre chanson préférée de cet album ?

Je sais pas… Je dirais bien ZIIB, pour le côté langoureux et sexy qui s’en dégage et qui change de la violence brute habituelle.

Et votre prochaine sortie pour promenade c’est le 22 juin à 11h, non ?

En effet, pour le Hellfest ! Mais avant ça nous avons une date à Toulouse le 18 mai avec Horskh et Moaan Exis, deux grands groupes de la scène electro indus : ça tape très fort et c’est bon. Et après ça donc le Hellfest… Ca devrait être un tantinet impressionnant je pense, mais on fera le boulot comme d’habitude !

Et après le Hellfest, quelle autre sortie pourrait vous intéresser pour partager vos sons déviants ?

Tournées à l’étranger, le Wacken, plein de petits festivals qu’on a encore pas fait… Mais oui j’ai vu avec le directeur pour qu’il me prépare quelques sorties aux petits oignons…

Vous êtes coincé sur une île déserte avec vos complices, vous n’avez rien à manger. Lequel pensez-vous assez inutile pour être mangé… ?

Je dirais bien Aliom parce qu’il est vegan et dois donc avoir de la viande de qualité, mais après y a pas grand-chose à manger dessus. Clem il y a déjà plus mais peut-être trop pour que ça se conserve suffisamment. Olivier je pense pas, car j’ai pas envie de me faire un trip psychédélique en mordant dedans… Quant à Bruno, je suis pas trop viande rassie… Au pire je me servirais d’eux comme appât, il doit bien y avoir au moins des crabes sur cette île bordel !

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