J’ai eu l’occasion de découvrir les espagnols de Incursed lors de leur passage aux Metal Days, sur la New Forces Stage, et je dois dire que j’ai été séduit par leur metal folk d’une qualité surprenante, et j’ai donc décidé de vous en parler dans ces colonnes. Amalur est leur dernier album sorti, datant de 2017, et on se retrouve plongé dans un univers imaginaire franchement réussi de bout en bout. Je ne pouvais donc pas passer à côté du fait de vous développer leur album.
Le groupe ouvre sur Lurramets qui débute lentement, créant l’univers du groupe auprès de l’auditeur. Cryhavoc! entame les choses sérieuses de manière particulièrement efficace avec des guitares rapides et surpuissantes, qui contrastent un peu avec l’introduction de l’album. Mais après quelques secondes on retrouve l’aspect dansant des instruments et le chant saturé vient sans difficultés ponctuer le tout. On est clairement dans la veine d’un Equilibrium, pour moi. Psalm of the Accursed est sensiblement du même niveau musical : une grosse puissance musicale et vocale accompagnée d’une mélodie de guitare épique et de chœurs qui viennent donner une dimension folk à l’ensemble. Akelarre donne l’impression d’une chevauchée avec même au niveau de l’air derrière un petit air arabisant au début du morceau. On reste néanmoins dans ce que l’on connaît du groupe : un metal teinté de folk et d’imaginaire qui passe divinement bien dans les oreilles ! Le sample de rire démoniaque en milieu de chanson ajoute à l’immersion et c’est plutôt malin de la part du groupe. La fin avec un clavier trop électronique m’a par contre un peu dérangé. The Awakening revient à ce que le groupe fait de mieux : de la musique efficace. Et clairement cette piste l’est, ne nous mentons pas, avec notamment un chant saturé d’excellente qualité. Amalur marque le milieu de l’album avec son instrument à corde classique qui vient créer une ambiance de village sous le soleil méridional, avant que le tout ne s’emballe et ne nous invite au voyage.
The Slavic Covenant est un peu un OVNI dans cet album et je n’ai clairement pas compris sa présence : un sample de voix de capitaine dans un avion, un clavier électronique hyper rapide et des guitares puissantes. OK la chanson en elle-même est bien mais, désolé de dire ça, cela n’a rien à voir avec la choucroute depuis le début de l’album. Donc oui la piste est sympa, entraînante et tout mais je ne comprends pas. D’autant plus que l’on revient à une musique assez fantasy avec A Crownless King qui est pour le coup extrêmement classique mais bien réalisée. The Hardest Of Harvests se fait plus dure, plus puissante et plus épique. Personnellement j’adore ! Zombeer Alcoholocaust fait un peu office de chanson à la Alestorm sur cet album : claviers me donnant l’impression d’une musique de Mario des années 90, et air festif et entraînant. On est clairement dans la chanson à boire et même si cela manque d’intérêt à mes oreilles on ne peut pas enlever l’aspect dansant du morceau. Brothers in Arms revient aux classiques du groupe avec un metal puissant et prenant, tandis que Fear A’Bhàta vient conclure l’album de manière épique et immersive.
Amalur est donc pour moi une excellente surprise, démontrant que même dans les petits groupes d’autres pays il y a moyen de trouver des petites pépites musicales. Même si le groupe donne parfois l’impression de se perdre dans ses errances musicales avec notamment des pistes qui n’ont pas forcément de rapport avec leur musique, ils proposent tout de même un univers cohérent et prenant. J’ai vraiment hâte d’avoir l’opportunité de revoir ce groupe sur scène en France, en espérant qu’un tourneur les fera jouer prochainement car en live leur musique est autant d’excellente qualité que sur album !
Amalur
Incursed
2019