Troisième et dernier volume de la trilogie F.E.L.I.N.E., Le vaisseau noir, sous-titré Révélation, annonce la fin de la traque du génocidaire planétaire aux multiples identités, Lars Hamilton, Lothar Milton ou le Maître de l’organisation sectaire et criminelle Arach. Mais revenons en arrière pour resituer tout cela.
Ainsi la Force d’Élimination, de Libération et d’Intervention Nano-Equipée, plus connue sous l’acronyme de F.E.L.I.N.E. s’est faite femme et dorénavant se prénomme Cyane, en hommage à la planète Cyan qui fut une des victimes de l’œuvre destructrice d’Hamilton. Cyane est déjà depuis deux volumes à la poursuite de cette anguille d’Hamilton, bien décidée à le mettre hors d’état de nuire. En vain.
Aussi, pour enfin en terminer, Cyane s’éveille dans le vaisseau noir, un engin spatial créé par une ancienne civilisation et qui regorge de surprises technologiques jusqu’aujourd’hui inégalées. Mais ce vaisseau n’est pas vide, il est devenu le vaisseau du mystérieux Saronis, lui aussi doté d’une multitude de clones, de doubles et d’interfaces évoluées.
C’est Saronis qui va mettre Cyane à jour et va la faire évoluer, prendre conscience de sa réalité et aussi lui permettre de savoir enfin ce que sont les Meyres, les êtres qui sont à l’origine de tant de vies et surtout de celle de Cyane et de Saronis. Je ne sais pas où l’auteur, Arnauld Pontier, a trouvé ces créatures, mais j’ai toujours vu en elles une image réactualisée des Parques antiques.
Ce space opera de haut vol au charme désuet de la science-fiction des années des grands maîtres tels Asimov ou van Vogt, comme c’est souvent la marque de fabrique de Rivière Blanche est aussi porteur de nombreuses innovations. Ainsi les remarques souvent kitsch de Saronis ne manquent pas d’humour et permettent au lecteur quelques délicieux moments de détente.
En effet, l’action est omniprésente dans ce récit haletant dont on se doute de la fin. Toujours est-il que ce sont les moyens pour y arriver qui sont passionnants et extrêmement immersifs. Qui dit space opera dit voyage et ce texte est un voyage dans de multiples dimensions. Tout d’abord les dimensions de l’esprit de Cyane, sa programmation initiale dont elle va peu à peu s’émanciper.
Il y a aussi les dimensions du corps, celui de Saronis, mais surtout celui de Cyane. Ainsi ses améliorations jadis techniques vont devenir, pour l’essentiel, génétiques jusqu’à son ultime version, la seule capable de vaincre Hamilton et ses tours de passe-passe. Arnauld Pontier nous offre une vision innovante du transhumanisme, délaissant les implants technologiques par des améliorations génétiques allant bien au-delà des nanotechnologies.
Enfin, la dimension ultime, celle du temps, est mise en avant par bien des inventions que je vous laisse découvrir. Ingénieux, immersif, ce dernier volume va nous donner les clés de cet univers et les codes qui le régissent. Mais l’aventure ne devrait pas s’arrêter ici. Arnauld Pontier est en effet bien décidé à écrire un nouveau récit dans cet univers avec un personnage secondaire dans le rôle du héros. Dans ces conditions, comment ne pas être impatient de découvrir cette suite ?
Le vaisseau noir – F.E.L.I.N.E – Révélation
Arnauld Pontier
Couverture illustrée par Mike Hoffman
Editions Black Coat Press
Collection Rivière Blanche
2019
18,00 €