Vous vous demanderez de prime abord ce que vient faire un roman historique, même sorti chez Bragelonne, au sein de nos pages virtuelles, et vous avez en partie raison. La motivation en est simple : les vikings entretiennent une ferveur actuellement, un mysticisme autour d’eux, qui m’a donné envie de vous faire découvrir ce roman aux multiples atouts. Vous l’avez donc compris nous allons parler des féroces guerriers nordiques dans cette chronique, à travers le roman qui a inspiré la série The Last Kingdom sur Netflix. Voyons voir, donc, ce que vaut ce roman de Bernard Cornwell, l’un des auteurs de romans historiques les plus connus au monde !
La couverture ainsi que la présentation de l’éditeur sont juste parfaitement dans le thème du roman et fonctionnent à merveille, rien à redire. On retrouve bien le trait typique de Didier Graffet qui parvient à dégager la dimension épique de la moindre situation : ici simplement un bateau arrivant dans le soleil levant. Bref, cela donne envie, c’est le moins que l’on puisse dire…
Au IXe siècle, les féroces Vikings débarquent sur le sol saxon, avides de conquête et de destruction. Aucun royaume ne résiste au raz-de-marée barbare, à l’exception d’un seul. Bientôt le destin de toute l’Angleterre – et le cours de l’Histoire elle-même – reposera sur les épaules d’un homme. Uhtred, un jeune guerrier saxon aux origines nobles déchiré entre deux vies, deux voies, deux peuples : celui des Vikings qui l’ont élevé comme l’un des leurs après l’avoir arraché à sa famille, et celui de son sang et de ses origines…
Dans ce roman Bernard Cornwell nous raconte le récit de la vie d’Uhtred, aeldorman de Bebbanburg, qui va être fait prisonnier par les vikings, avant finalement d’apprendre la vie à leurs côtés. Oui sur le papier cela fait assez simpliste comme pitch évidemment, mais en soit tout s’emboîte parfaitement dans ce roman. A aucun moment on ne s’ennuie, tout est calé à la perfection à chaque page. Le personnage d’Uhtred, petit garçon perdu va devenir un homme au corps puissant et aux capacités martiales impressionnantes. Les péripéties que l’auteur lui consacre, en pleine période Angle (IXe siècle en Angleterre environ) sont autant un prétexte à une bonne histoire qu’à une leçon d’histoire du pays. Car la période des invasions vikings sont au final assez mal connues , et ainsi fantasmée, par le grand public et ce type de livre vient de rétablir la vérité.
Et la vision des Danes (ou vikings lorsqu’ils partent en guerre) que propose Bernard Cornwell est intéressante et se rapproche de ce que j’ai pu étudier à titre personnel par ailleurs. Peuple complexe, aux croyances puissantes et aux capacités martiales qui ont surpris l’Occident, leur seul but est de parvenir à s’établir sur de nouvelles terres. Et dans Le Dernier Royaume on ressent bien cela : ces danes sont on ne peut plus humains, avec leurs forces, failles et sentiments. Le personnage de Ragnar est à ce titre particulièrement appréciable et représente à merveille toute l’ambivalence de ce peuple : sauvage mais capable de bonté et d’amour.
Le style de Bernard Cornwell est fluide et l’on ne s’ennuie pas dans ces pages. Pas de description à rallonge de chacun des paysages de cette Angleterre médiévale, l’auteur va à l’essentiel et nous fait vivre l’histoire à ses côtés. Je dois dire que la traduction de Pascal Loubet est sans failles et démontre une bonne connaissance de l’histoire également.
Avec Le Dernier Royaume je ne regrette en rien ma lecture. En effet Bernard Cornwell m’a fait voyager aux côtés d’Uhtred et à chaque page j’ai suivi avidement ses aventures, de l’enfance vers l’âge d’homme. Et je dois reconnaître que j’ai vraiment hâte de me plonger dans le second opus de ces Chroniques Saxonnes afin de voir ce que l’auteur réserve comme destin à son personnage. Et en attendant je me vois bien jeter un œil sur The Last Kingdom sur Netflix, histoire de me replonger dans l’ambiance…
Le Dernier Royaume
Les Chroniques Saxonnes T1
Bernard Cornwell
Bragelonne
2019