Deux ans et sept mois qu’Ophélie se morfond sur son arche d’Anima. Aujourd’hui il lui faut agir, exploiter ce qu’elle a appris à la lecture du Livre de Farouk et les bribes d’informations divulguées par Dieu. Sous une fausse identité, Ophélie rejoint Babel, arche cosmopolite et joyau de modernité. Ses talents de liseuse suffiront-ils à déjouer les pièges d’adversaires toujours plus redoutables ? A-t-elle la moindre chance de retrouver la trace de Thorn ?
Les points positifs
Un tome à la hauteur de ses prédécesseurs
Des relations qui se développent (enfin) entre les personnages
Un nouvel univers à découvrir
Deux ans après la disparition de Thorn, nous retrouvons (enfin) Ophélie, qui se lance à la recherche de son mari. Ce laps de temps entre les deux tomes est intéressant, car il correspond à celui séparant la publication des deux livres : on a un peu l’impression d’avoir attendu en même temps que l’héroïne. Ce troisième tome de La passe-miroir se révèle par ailleurs aussi excellent que les précédents, et j’ai pris le même plaisir à m’y plonger : le style est agréable, le scénario haletant et les personnages adorables à travers leurs défauts.
L’auteure nous fait ici découvrir un nouvel univers : l’arche de Babel. Son imagination foisonnante permet, une fois de plus, de nous présenter un roman tout à fait en harmonie avec les précédents avec une originalité sans cesse renouvelée : ça fourmille de détails et de cultures étranges, ça nous embarque à toute allure vers des aventures toujours plus riches, toujours plus haletantes.
J’avoue avoir été, au départ, un peu paresseuse à l’idée de quitter le Clairdelune : Babel nous bouscule dans un monde beaucoup plus moderne que les précédents, troquant les dirigeables steampunk et la magie pour l’électricité et l’hypersensibilité sensorielle. J’ai craint un moment que cela ternisse un peu l’originalité du livre car en définitive, sur un certain nombre d’aspects, Babel reste plus proche du monde réel que l’univers déployé jusqu’à présent. Cependant, je me suis rapidement plongée avec passion dans sa culture et ses dédales et j’ai adoré découvrir cette nouvelle arche.
Quant à la relation entre Ophélie et Thorn, elle s’approfondit enfin. Même si le personnage de Thorn est, une fois de plus, un peu trop absent à mon goût (certes il est énigmatique, mais au bout du troisième tome on aimerait bien commencer à le connaître un peu mieux…), les liens entre ces deux protagonistes se resserrent et se développent d’une façon assez satisfaisante. Thorn se révèle, au fil des pages, de plus en plus attachant malgré ses étrangetés, et Ophélie gagne en profondeur et en maturité.
La mémoire de Babel est donc un troisième tome très réussi, qui m’a rendue impatiente de découvrir la fin de l’œuvre !
La mémoire de Babel
Christelle Dabos
Gallimard Jeunesse
2017