Tenté par les tentes
Second jour. Après rapide enquête auprès de festivaliers, un autre souci semble avoir été massivement enregistré cette année : le vol. Soyons clairs, un festival de cette ampleur sans profiteurs et pick-pocket, ça n’existe pas. Mais il suffit de discuter un brin avec les autochtones ou de constater l’amas de témoignages sur le groupe de discussion Facebook du Motocultor pour comprendre l’ampleur que prend ce souci majeur : matériel, portefeuilles, chaises pliantes, linge, consommations, verres, tout est pris, souvent au petit bonheur la chance dans les affaires des festivaliers, dont même l’excès d’alcool ne suffira pas à faire oublier l’affront. Pas de solution miracle, malheureusement. Toute la bonne volonté du monde ne suffirait pas à établir un garde devant chaque tente ou campement.
En toute circonstances à l’avenir, privilégiez donc de conserver vos affaires d’importance sur vous à chaque instant, de vous relayer entre les concerts ou de faire appel au service de consigne du festival. Car à moins de faire installer un système Pre Crime sur le site, il va être compliqué d’y couper.
Cette fieffée sous-race de festivalier se mêle parfois à celle moins problématique mais habituelle des alcooliques notoires qui titubent sur les gens au nom de la bonne humeur et qui, l’œil glauque et l’haleine chargée, expliquent qu’il faut s’amuser pendant que d’autres essaient d’apprécier leur concert, loin d’un pit trop remuant quand on veut se contenter d’être simple observateur. Un pit dans lequel ces derniers feraient aussi bien d’aller mourir cordialement, écrasés par la semelle satinée d’une ranger polissonne juste ce qu’il faut. On ne le répétera jamais assez : vous voulez vous mettre sur la gueule ? Allez dans le pit, il est fait pour ça. Évacuez les rebords, qu’on s’épargne les miasmes de votre stupidité et vos coupes de cheveux aléatoires qui feraient passer la teinture de Régine pour un sommet du bon goût.
Delora: HEART ATTACK (Thrash’n Groove Metal – Cannes) Dave Mustage – Wall of Heart
Jouer en premier le 2ème jour d’un festoche, n’est pas chose facile, il y a du challenge, car les festivaliers ne sont pas forcément du matin et d’attaque pour être frais et dispo à l’heure.
Eh bien les cannois ont pourtant bel et bien rempli leur mission et ce, avec brio. Ils ont réussi à insuffler toute l’énergie dont la fosse avait besoin pour reprendre là où ils en étaient la veille. Pogos, circle pit, wall of death (celui-ci mimé par le frontman d’un signe de main, le public ne se fera pas prier pour le suivre). Ils ont eu le mérite de réveiller ceux qui étaient encore à moitié endormis. Sur le dernier titre, le frontman demandera à son public de s’accroupir, (celui-ci a joué le jeu sans la moindre hésitation), afin de sauter tous ensemble sur le dernier riff lourd et percutant du set des « cardiaques ». Bref, un concert de qualité, que ce soit musicalement ou scéniquement ; Heart Attack est un groupe fort sympathique à soutenir. Ils ont mis la claque à bons nombre de festivaliers, moi comprise.
Arnold : MONOLITHE (Doom – Paris) Massey Ferguscène – Lourdeur en do mineur
C’est sur la cultissime litanie issue de 2001, L’odysée de l’espace que les français de Monolithe prennent possession de la Massey Ferguscène devant un public venu en masse prendre sa dose de lourdeur. Fondé par Sylvain Bégot, le groupe parisien peut se targuer d’avoir cette patte identifiable qui fait défaut à beaucoup de groupes doom. Malgré l’heure et le plein jour, le public se laisse hypnotiser par les mélodies atypiques et atmosphériques du combo. Les claviers et la basse sont très présents tandis que le nouveau vocaliste Rémi Brochart assène de longs et puissants râles qui contrebalancent à merveille les divers arrangements de très inventives compositions. Le grain de Benoit Blin nous manque quelque peu mais Monolithe assure une solidité sans faille qui ne se dément pas sur scène et dont la carrière semble aller bon train.
Delora: INGESTED (Deathcore – Angleterre) Supositor Stage – Deathcore qui a du Coeur
Si après Heart Attack vous vouliez encore plus brutal, il suffisait de vous rendre à la Supositor Stage. Les british aux bpm survoltés et aux riffs aussi gras que puissants ont fait le taff. Concrètement, c’était une violence auditive sans concessions ! Jay, le frontman, nous offrira un débit de folie ponctué de pig squeal parfaitement maîtrisés. De nombreux slammeurs voleront au-dessus de nos têtes pendant leur set. Et Jay en profitera même pour descendre dans la fosse avec le public (chose qui a été rarement faite par les différents musiciens du festival en général).
Arnold : EREB ALTOR (Scandinavian Metal – Suède) – Dave Mustage – Altor Mondialistes
Future grosse référence du genre pagan, les Suèdois d’Ereb Altor font partie des sensations de la journée. Crâne de cervidé vissé sur le devant de la stage, introduction narrée et entrée flegmatique des musiciens sur la scène, tout est là pour établir l’atmosphère adéquate à la grande messe alliant chants guerriers mélancoliques, guitares acoustiques samplées et passages blacks. Malgré un début timide – les chœurs sont inaudibles – le quatuor venu du froid ne tarde pas à convaincre avec les compositions issues de son dernier né, Ulfven (Loup, dans la langue d’Ikea), seul album de leur discographie à être entièrement chanté dans leur « parlé natal ». Sans jamais négliger d’autres hymnes au folklore (The Gathering of Witches). Sympathiques et authentiques, Ereb Altor profite de son temps de parole pour rappeler sa fierté et sa fidélité envers les dieux anciens du panthéon nordique. On est à fond ou on ne l’est pas.
Delora : HANGMAN’S CHAIR (Stoner – Paris) Massey Ferguscène – Le Phil Collins du Metal
Ça commence à faire un moment que les Essonniens font tourner les têtes grâce à la qualité de leur album Banlieue Triste, mais je n’avais jamais eu l’occasion de les voir en live. Ce qui m’a particulièrement marqué, c’est la voix de leur frontman, tu fermes les yeux, tu as l’impression d’entendre Phil Collins avec des gratt lourdes et intenses, un accordage grave et un son de caisse claire sublime avec une résonance à faire trembler la Massey. Un mélange détonnant, vraiment réussi. Sur scène, ou dans la fosse, tout le monde prend son pied !
Arnold: MÔHRKVLTH (Black Metal Breton – Plougonven) – Supositor Stage – True Tradi
Méler les chants traditionnels bretons et le black metal ? Sur le papier, le concept de Môhrkvlth est très vendeur et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’essai est transformé. Influencé par l’épique et la puissance sans concession du black/ death, la formation issue du Finistère s’affirme fièrement. Les chants sont dans la langue locale, les drapeaux ornent les amplis et les tenues de scène sont guerrières à souhait. Le public – national ou pas – est réactif au son très 90’s et les sonorités à la Dan Swanö du combo qui se permet d’allier à leur efficacité des mélodies évocatrices de nature enchanteresse. Reste tout de même qu’entre chants samplés et chantés en chœur, les musiciens devraient faire un choix, car en cas de fausseté, le contraste entre les deux est flagrant. Mais pas de quoi gâcher un show en place et plus chaleureux que bien des groupes du genre.
Delora : SUICIDAL ANGELS (Thrash – Grèce) Dave Mustage – Petits frères de Kreator
Vu il y a peu sur Paris où ils avaient littéralement retourné le pit, les grecs reviennent en force, mais cette fois en terres bretonnes où leurs hymnes thrash fédérateurs fonctionneront à merveille. Ils sont toujours aussi efficaces et plein d’énergie sur scène ! Des soli endiablés parfaitement exécutés… Angel Kritsotakis montera à plusieurs reprises sur le praticable de la batterie avec sa belle basse explorer, pendant que les gratteux feront participer la foule en délire. En entendant des titres comme Capital of War, on ne peut s’empêcher de penser à Kreator. Les Suicidal sont très communicatifs, très souriants et ils ne manquent pas de punch !
Arnold : Blockheads (Grindcore – Nancy) – Supositor Stage – Têtes de briques
Il est bientôt 17H et on en a fini avec la subtilité. Les Nancéins de Blockheads prennent d’assaut la bien nommée Supositor Stage qui va subir les coups de tatanes à répétition que le groupe lui réserve. Soutenu par un pit fou, le quatuor de l’est fait montre d’une énergie sincère et d’une rythmique assassine qui respire bon le Benighted et le vieux Thrash. Entre deux gifles, Blockheads prend le temps de remercier l’organisation du Motocultor, ainsi que les anciens membres de la formation, une sympathie rare qui fait honneur au grand cœur mésestimé des fans de grind. Autant dire que certains repartent avec des traces de semelles sur les joues.
Delora: ESBEN AND THE WITCH (Post Rock- Angleterre) Massey Fergusècne – Voix ensorcelante
Nous devions retrouver le groupe les Discrets mais suite à une annulation, c’est Esben and the Witch qui remplacera les français au pied levé.
Venu tout droit d’Angleterre, le trio est d’une sincérité époustouflante. Pas d’artifice, pas de masque, ils se montrent sans faux semblant et nous emportent tout droit dans leur univers épuré, où la « pop cauchemardesque » rencontre une voix à la Siouxie. Envoûtant, à la croisée des genres entre la darkwave et le post rock, Esben and the Witch a été pour moi une véritable révélation. Une merveille pour les oreilles…
Delora : CERF BOITEUX (Post Rock- Rennes) Dave Mustage – Traîne la patte
Après le bijou d’Esben and the Witch, il est temps de découvrir le post des Rennais de Cerf Boiteux. Je me suis permise une écoute approfondie sur YouTube avant le fest et j’avoue avoir pas mal accroché. J’étais donc impatiente de les voir sur scène. Malheureusement, la sauce n’a pas du tout pris. Scéniquement, l’intérêt est proche du néant. Les seuls moments de communications avec le public frôlent l’autisme, on est même plusieurs à se demander dans la fosse, si le frontman n’a pas un peu trop forcé sur la fumette. Ça joue bien, mais honnêtement, le manque d’interaction avec les festivaliers est déplorable. Les musiciens jouent entre eux, pas pour leur public, et donnent une impression de nombrilisme trop accentuée. Certes, c’est du post, mais pensez à votre public les mecs…
Arnold: Necrowretch (Putrid Death Metal – Valence) – Supositor Stage – Ecorchés vifs
Dix ans que les Valentinois pratiquent leur son et la scène, traînant leur death old school à travers l’Europe. D’aucun ne s’y sont pas trompés, comme le label Season Of Mist qui a eu la bonne idée de soutenir le metal extrême et culte de Necrowretch, actuellement en pleine tournée pour leur album Satanic Slavery. De la régularité de leur basse-bat jusqu’au look bien typique du genre, tout est en place chez Necrowretch qui compte un des batteurs les plus réguliers de tout le festival et un des bassistes les plus furieux qu’on ait vu arpenter la Supositor. Reste un public acquis à ce son et qui réservera au combo français un accueil amplement mérité.
Delora : PELICAN (Post Metal – Etats Unis) Massey Ferguscène – Le post prend son envol
Voilà ! Je voulais du post avec des zikos qui créent un véritable lien avec leur public, eh bien, jeu set et match. Les grands gagnants sont Pelican. Pas de chant non plus, tout comme Cerf Boiteux, mais là, on ne traîne pas la patte, les américains sont contents d’être là et ça se voit. Ici, ça sonne beaucoup plus metal, les riffs sont à la fois lourds et atmosphériques,
Le guitariste Trevor de Brauw semble littéralement possédé sur scène, un vrai plaisir pour les yeux mais aussi pour les oreilles, car le quatuor joue à merveille. En fin de set on a le droit à un solo drum and bass, acclamé par la fosse de la Massey. Du post à la fois énergique, ambiant et surtout de très bonne qualité.
Arnold : Tagada Jones (Punk Hardcore – Rennes) – Dave Mustage – Juste Indignation
C’est le cœur de la journée, le premier pinacle de la Dave Mustage. Tagada Jones sont attendus et pas qu’un peu. Fer de lance du punk metal français, la formation Bretonne culte ameute le tout venant dans un des pit les plus survoltés de tout le Motoc. Après une introduction samplée du président Manu Macron, les doux dingues de Tagada assènent leur punk vindicatif en engagé avec une franchise encore plus réjouissante que lors de leur dernier passage sur le fest il y a quatre ans. Dans la fosse, les cheveux longs ont cédé la place aux crètes et aux mouvements de foule contestataire. Les premiers slams ne se font pas attendre. A peine le second morceau entamé, une spectatrice me file sous le nez. Le sien est en sang. Amusant de constater qu’il est difficile pour Tagada Jones de passer un jour après Ultra Vomit, tant ces derniers imitent à la perfection le timbre de voix du chanteur Niko.
Le groupe sait véhiculer la bonne humeur et demeure une des valeurs les plus sûres de la scène actuelle.
Delora: THE BLACK DALIAH MURDER (Death Mélodique – Etats Unis) Massey Ferguscène – Michigan rules
Avec ses petites lunettes sur le pif, Trevor Strnad ne paye à priori pas de mine, même si le monsieur a le gabarit d’un monstroplante. Mais ça, c’est parce que vous ne l’avez pas encore entendu chanter.
En effet, Trevor au débit impressionnant, varie entre un growl guttural provenant des profondeurs des cavernes et un scream aigu au débit rapide et maîtrisé. Il n’oublie aucun de ses fans en allant d’un côté à l’autre de la scène. Il y a aussi du talent en barre dans les doigts du soliste et du blast en veux-tu, en voilà. Résultat des courses, la fosse est déchaînée, ça pullule de slammeurs sans parler des nombreux circle pit et des pogos. Les américains ont été très communicatifs et se sont donnés corps, cœurs et âmes pendant leur set.
Arnold: NOSTROMO (Hardcore – Genève) – Supositor Stage – Face Huggers
Ils sont ici, ils sont là : la formation culte du hardcore francophone vient d’atterrir sur la Supositor Stage. Nostromo est l’une des plus belles surprises que pouvait nous réserver cette édition 2018 du Motocultor. Les Suisses se sont reformés en 2016 pour nous faire profiter encore une fois de leur talent indéniable à secouer les foules. Annoncés par un sample issu d’Alien (à qui le groupe doit son sobriquet), les musiciens entrent sur scène à la faveur du jour déclinant. Javier, le vocaliste, arbore un T-Shirt Promethée, l’autre groupe de hardcore qui prendra la suite le lendemain et auquel ils dédieront un titre. Chaleureux et plaisantin juste ce qu’il faut, Javier présentera le groupe : « Bonsoir… on est Black Dahlia Murder ». Drôle de petite pique lancée contre la formation U.S qui secoue la Massey Ferguscène à quelques mètres de là. Mais le public est ultra présent et l’énergie sur scène est la même qu’il y a bientôt 20 ans. Le riffing est groovy et sans pitié, la bonne humeur de mise et le savoir-faire indiscutable. Une des baffes de la journée !
Delora: CANNIBAL CORPSE (Death – Etats-Unis) Dave Mustage – Where are yours necks?
Le backdrop est sans doute le plus gigantesque de tous ceux que j’ai pu voir jusqu’à maintenant sur la Dave Mustage. Si vous n’étiez pas au courant de qui passait sur scène à ce moment-là, vous n’aviez qu’à lever les yeux, même à plusieurs centaines de mètres, vous ne pouviez pas le louper.
Ecrit en rouge en gros et en gras, le death sanglant des cannibales était sur les planches de la Dave Mustage.
Carré, brutal pro et rapide, voilà comment définir la prestation des ricains. Toutefois certains fans semblent un peu déçus par le show, Georges Fisher, frontman charismatique, paraissant un peu fatigué. Mais ça ne l’a pas empêché de faire son hélicoptère capillaire incontournable. Petites notes amusantes dans le public, quelques festivaliers arboraient fièrement dans la fosse des morceaux de corps en plastiques ensanglantés (têtes, bras etc.)
Arnold: SHINING (Black Metal Mélodique – Suède) Supositor Stage – Fou, mais pas que
La réputation de Shining les précède. Que cela soit pour leur son ou pour les frasques de Niklas Kvarforth, tout le monde y va de son petit avis en ce qui concerne le groupe extrême venu de Suède et qu’on espère toujours confondre avec la formation du même nom venue de Norvège. C’est un peu notre cas lorsque nous rejoignons le devant de la Supositor Stage mal éclairée pour assister (de suffisamment loin, tout de même, de peur de s’en prendre une) à un show qu’on s’attend à être sulfureux. Étonnement, la bande à Niklas se contente d’être efficace ce soir et c’est tout ce qu’on leur demande. Nourries de blasts, de noirceur et d’un brin de mélancolie, les compositions de Shining sont tour à tour surprenantes, riches, acoustiques, expérimentales et franchement folles à découvrir en live. Presque progressive, la formation prend son public à revers et offre le meilleur de qu’elle sait offrir, donnant presque envie d’aller faire un tour au merch sans plus tarder. Niklas est en voix, suave et à peine taquin avec son public tandis qu’il présente les morceaux avec le minimum syndical d’interaction avec l’audience. Ça lui va et nous aussi.
Delora: CELESTE (Sludge – Black Post – Lyon) Massey Ferguscène – Ciel stroboscopique
Deux mois auparavant, les Lyonnais défendaient l’album Infidèle(s) sorti en septembre 2017 sur les planches de la Valley, au Hellfest. Le frontman opte pour des paroles en français dans une voix très typée black metal sur une musique mêlant le sludge au post hardcore. Leur aspect visuel est assez particulier, chacun des musiciens portent de petites loupiotes frontales rouges (un calvaire pour les photographes sur place). Sur une petite scène, je ne dis pas, ça peut faire classe, mais vu l’ampleur de la Massey, ça donne malheureusement un effet un peu cheap. L’ingé light s’étant un peu trop lâché sur les stroboscopes, vous n’aviez pas intérêt à être épileptique si vous étiez dans la fosse !
Arnold: BEHEMOTH (Black Death – Pologne) – Dave Mustage – Priez pour nous
Il fait nuit et la grande tente de la Dave Mustage est noire de monde. La grand-messe des satanistes polonais a attiré jusqu’au plus curieux des festivaliers et plus jamais un concert ne sera aussi blindé de tout le Motocultor. Si vous n’étiez pas en avance, aucune chance pour vous d’apercevoir comme il se doit le show sans pareil de Nergal et ses sbires. Dès l’introduction, la fosse est à genoux et en adoration devant Ov Fire and The Void et sa rythmique fracassante. Tels de grands prêtres de l’obscène et du grandiose, Behemoth pulvérise avec classe tous ses concurrents et s’imposent comme les maîtres avec une setlist taillée sur mesure : Demigod, Wolves of Siberia et le dernier tube en date, God = Dog ne font qu’hypnotiser davantage une fosse astreinte au slam stérile – la pyrotechnie interdisant la pratique tout le concert durant. La grosse surprise du concert reste l’arrivée sur scène de Niklas, chanteur de Shining, pour une surprenante et rafraîchissante reprise de A Forest de The Cure ! On a fait pire comme featuring, non?
Delora : PUNISH YOURSELF (Cyber punk electro – Toulouse) Supositor Scène – La folie joyeuse
Direction la Supositor stage, pour assister au show de Punish Yourself. Avec 25 ans d’existence, autant dire qu’ils ont de la bouteille ! Le chemin est difficilement praticable pour les atteindre, entre la foule qui se déplace pour aller les voir et le peu de lumière pour y accéder, c’est le parcours du combattant. C’est noir de monde et plusieurs chutes sont à comptabiliser avant et pendant le show des Toulousains. Juchée sur une espèce de parpaing qui maintient les grilles sur le côté, je peux tout de même voir ce qu’il se passe sur scène.
Les décors sont à l’effigie de l’album Holiday in Guadalajara, donc très typé « El dia de los muertos », avec de nombreux crânes et de fleurs fluo un peu partout sur scène. Les musiciens arborent leurs plus beaux body paint phosphorescents et en pleine nuit, c’est du plus bel effet, surtout que les lumières sur la Supositor sont vraiment magnifiques, donc mention spéciale pour l’ingé light. Klaudia sortira sa meuleuse provoquant de nombreuses étincelles pour le plaisir de nos yeux, C’est un véritable condensé d’énergie et de folie joyeuse ! Musicalement, c’est pro, carré, festif. En résumé, un excellent show autant sur le plan visuel que musical.
Arnold : TURISAS (Epic Metal – Finlande) – Massey Ferguscène – C’était pas ma guerre
Un peu de gueguèrre avant la vraie guerre ? C’est ce que proposent les Finnois de Turisas. Le groupe culte de metal guerrier s’est paré de ses plus beaux atours de soldats d’antan pour emmener avec eux tout une horde de grands malades prêts à s’enivrer façon gaulois réfractaires au changement. Car Turisas, passé les premiers titres, ça reste assez fatalement la même chose – toujours faite avec un certain sens de l’artisanat qui force le respect, mais la même chose nonobstant. Le public est loin d’être cantonné à une niche et malgré l’arrivée prochaine de Behemoth, il reste bien en place, campé sur ses pieds cloutés pour acclamer les très sympathiques musiciens du groupe qui après plus de cinquante minutes de folie et de franche rigolade, tirent leur révérence, non sans avoir rappeler leurs futures dates de tournées dans l’hexagone.
Delora : ABBATH (Black Metal – Norvège) Dave Mustage – Faut pas se laisser Abbath
Abbath guitare sur le dos, fait son entrée avec une torche à la main. Crachant quelques flammes entre plusieurs mimiques et grimaces typiques du personnage, il retourne en coulisse déposer ses accessoires pour revenir en trombe et démarrer les hostilités sur l’excellent morceau Count the Dead ! Un set mêlant Immortal, I sans oublier de passer évidemment par les titres d’Abbath, Le public, bien qu’il soit moins nombreux, semble encore plein d’entrain et réactif devant le groupe norvégien. Abbath fera l’effort en début de concert pour placer quelques mots en français, des « merci beaucoup » et un « enchanté » fort théâtral ! Le son reste toutefois assez brouillon, mais le frontman n’hésitera pas à ponctuer le concert par plusieurs touches d’humour bien à lui qui auront l’effet escompté sur les festivaliers.
La claque cuisante :
– Behemoth (Delora)
– Nostromo et Behemoth (Arnold)
Le groupe dont il FAUT acheter l’album :
– Esben and the Witch (Arnold)
– Esben and the Witch et Monolithe (Delora)
La découverte qui fait plaisir :
– Heart Attack (Arnold)
– Heart Attack et Nostromo (Delora)
La déception :
Cerf Boiteux (Arnold et Delora)