Petit détour par une saga de fantasy signée Bragelonne, maison d’édition qui aime particulièrement nous proposer des découvertes venues des pays anglo-saxons. Et avec Jon Skovron c’est une aventure étonnante que vous allez découvrir avec moi.
La couverture est dynamique et représente plutôt bien le roman. Encore une belle réalisation de Johann Bodin qui met en valeur le roman et la quatrième de couverture va savoir nous surprendre en tous cas…
Hope est l’unique survivante du massacre de son village, dévasté par les terrifiants biomanciens, serviteurs mystiques de l’empereur. Recueillie par un soldat vinchen, elle a suivi un entraînement secret, faisant d’elle une guerrière qui ne vit que pour la vengeance. Red est un orphelin adopté par une ancienne mercenaire issue de la pègre. Il est devenu un voleur et un escroc au talent inégalé. Quand un chef de bande sanguinaire passe un marché avec les biomanciens pour contrôler les bas-fonds de la dangereuse cité de Laven, les destins de Hope et Red se croisent. Et leur alliance improbable va faire autant d’étincelles que de dégâts…
L’histoire se concentre sur deux personnages centraux, Hope et Red, deux destins qui vont poursuivre leur route séparément tout au long d’une grosse partie du roman, à tel point que j’en étais venu à me demander si le concept n’était pas de ne jamais les faire se rencontrer. Eh bien non et justement leur réunion va bouleverser le monde autour d’eux. Clairement Jon Skovron nous propose deux personnages forts, tout en étant sensibles et en accrochant le lecteur à la poursuite de leurs aventures. Leurs deux passés sont également des clefs capitales pour comprendre ce qui les motive et ce qui va advenir ensuite et l’auteur a parfaitement compris comment jouer sur ces ficelles. Les personnages secondaires, tels que Sadie ou Bouche-Trou sont eux aussi parfaitement en place et rien ne déborde : ils font ce que l’on attend d’eux, c’est à dire soutenir les héros dans leurs quêtes. La galerie de protagonistes est donc particulièrement réussie dans ce roman et c’est d’ailleurs l’un des éléments qui m’a poussé à poursuivre ma lecture.
L’univers développé ici par Jon Skovron est lui aussi assez étonnant : entre fantasy classique et un brin de XVIIIe siècle on se retrouve au départ un peu perdus mais au final l’alchimie fonctionne parfaitement et propose quelque chose d’un peu plus rafraîchissant que de la simple heroic-fantasy classique. La manière dont les quartiers de la ville sont décrits, dont l’histoire globale du monde est amenée sont particulièrement bien faits et poussent à l’immersion.
Le style est ce qui m’a le plus surpris au final dans ce roman. Je n’ai rien à redire sur la traduction de Olivier Debernard qui est proprement excellente, mais la gouaille de l’auteur et son utilisation d’un certain argot tout au long des pages peut franchement surprendre le lecteur. Et pourtant cela contribue à l’alchimie qui se crée autour de l’univers et des personnages.
Même si le scénario reste assez classique, la manière dont il est amené et présenté permet de renouveller l’intérêt pour le roman et donc de se plonger dedans plus facilement. Et que dire de ce final particulièrement surprenant et qui annonce un second opus de feu !
Avec ce premier Hope & Red Jon Skovron nous annonce une pure série de fantasy où la qualité de la création littéraire va le disputer à la qualité de l’approche stylistique et aux innovations scénaristiques. Bref, une ouverture de saga comme on les aime tant : flamboyante, trépidante et immersive. Je me plonge dans le second tome et je reviens vous en parler très vite !
Hope & Red
L’Empire des Tempêtes T1
Jon Skovron
Bragelonne
22 €