Hemlock Grove – Charles H. Eglee, Brian McGreevy

Dans les bois près de la petite ville d’ Hemlock Grove est retrouvé le corps mutilé d’une jeune fille. La police s’interroge : est ce l’oeuvre d’un humain sadique ou d’un animal ? Certains semblent avoir une théorie qu’ils préfèrent garder pour eux.

Série de 33 épisodes, adaptation d’un roman de Brian McGreevy, disponible sur Netflix, Hemlock Grove propose une histoire originale mettant en scène la rivalité vampires et loups garous. Sur le papier, le pitch est parfait pour moi. En plus, avec la présence de Famke Jansen (que j’avais énormément apprécié dans Nip Tuck), du dernier rejeton de la famille Skarsgård et d’Eli Roth à la production (et à la réalisation du premier épisode), je me suis décidée à visionner les 3 saisons de cette production américaine.

Tout commence dans un café où un jeune homme part faire sa petite affaire avec une femme dans une voiture. C’est Roman Godfrey (Bill Skarsgård), il a de l’argent, il est influent, il vit avec sa magnifique mère (Famke Jansen) et sa sœur difforme (Madeleine Martin), Shelley. Peter Rumancek (Landon Liboiron), un jeune Rom, arrive avec sa mère (Lili Taylor) dans la petite ville, ils fuient visiblement quelque chose. Nous découvrons rapidement l’existence de Letha Godfrey (Penelope Mitchell), la cousine de Roman, et de son psychiatre de père : Norman Godfrey (Dougray Scott). Les deux garçons que tout oppose, Roman et Peter décident de découvrir l’auteur des meurtres, tandis que Norman et Olivia tentent de cacher les étranges expériences effectuées au sein de l’entreprise Godfrey par le Dr Johann Pryce (Joel de la Fuente). Dans le même temps Letha apparaît un poil habitée et Shelley nous montre son côté émotif.

Comme vous pouvez le constater, l’histoire a l’air confuse et relativement dense. Malheureusement cela ne s’arrête pas là. Au fil des 3 saisons, il y aura encore des expériences génétiques, une société secrète, une cousine devineresse (qui lit dans les boyaux), du transhumanisme (si si, il y a du téléchargement d’esprit dans un autre corps), des histoires de mafia rom, de la prison, des fantômes, de la sorcellerie, des affrontements entre loups garous et vampires, de l’amitié virile, de l’homosexualité, de la soif de sang… Bref, on dirait que les scénaristes ont essayé de prendre tous les sujets un peu cools, ou sympas, et de les mettre tous dans la même série en essayant de les lier du mieux qu’ils ont pu. Je ne vous cache pas que cet espèce de brouhaha d’histoire est particulièrement insupportable au bout d’un certain nombre d’épisodes. J’ai lutté avec la seconde saison (la première ça allait encore, avec les flashbacks, j’étais certes perdue, mais au moins il y avait un quelconque intérêt), puis il y a eu la troisième saison dont je ne voyais, ni l’utilité, ni le concept. La fin est évidente et heureusement qu’il n’y a pas eu de 4ème saison, cela aurait été particulièrement trop. C’était déjà bien long à mon sens.

Les acteurs ont été la seule chose vraiment positive. Bill Skarsgård, l’inoubliable clown de It  (entre autres), est parfaitement convaincant avec son regard bleu acier et cette classe toute naturelle qui caractérise cette famille d’acteurs. Landon Liboiron a été également une découverte plutôt intéressante. A vrai dire, tous les ados de la série s’en tirent parfaitement comparés aux adultes qui semblent beaucoup plus fades pour le coup. Peut être que cela pourrait résumer ce qu’est Hemlock grove, une série ado, pour des ados ? A l’heure où j’écris ces mots, j’ai vu passer quelques articles qui parlaient d’un hommage à Twin peaks et à Lynch. Fans de Lynch : FUYEZ !!!!! Ou alors c’est moi qui doit arrêter de penser que Lynch fait des bonnes séries (même si la dernière saison de Twin peaks m’a fortement déçue mais c’est une autre histoire)… Ici on dirait plus un Twilight mélangé à Underworld, version Teen Wolf (en moins cool à regarder), et la comparaison avec Vampire Diaries ou True Blood ne tient pas 3 minutes 50…

Je ne sais pas quels points positifs je peux trouver, cette série n’a d’horrifique que le nom. On est à des années lumières d’Hostel, les effets sont ratés (spécialement la scène de transformation du loup garou, et je ne parle même pas de la divination dans les boyaux de Destiny). C’est fort dommage car le premier épisode (le seul réalisé par Eli Roth) ne partait pas trop mal, la photographie y étant assez visuelle. Tout l’inverse de la suite, qui semble bien plus mal monté et éclairé, il n’y a plus ce côté un peu fantastique qui se dégageait de la première scène par exemple. J’étais confiante et enthousiaste au départ, mais cela n’a vraiment pas duré. Eli Roth tenait une occasion de faire une vraie série horrifique à la télévision, et le manque de rythme couplé avec une histoire trop alambiquée a tout détruit.

Au final, Hemlock Grove manque cruellement d’intérêt et d’épaisseur, c’est poussif et complètement hors sujet à mon sens. « La bête est à l’intérieur » était le fond annoncé et pourtant, on ne trouve pas réellement la part d’ombre, ni l’originalité du pitch d’origine. Les références semblent présentes (de loin, très loin) mais tellement mal exploitées qu’on ne sait plus si elles sont vraiment là, ou pas. Trop de clichés tuent le cliché. Heureusement, la fin est logique.

Hemlock Grove

créée par Charles H. Eglee, Brian McGreevy

d’après le roman de Brian McGreevy

Avec : Famke Jansen, Bill Skarsgård, Landon Liboirion, Madeleine Martin

NETFLIX

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