Une jolie moisson de nouvelles futuristes !
Mesdames, messieurs, bienvenue dans les univers de Christian Léourier. En roulotte ou en astronef, embarquez pour une excursion inoubliable, d’Argyl à New York, de Mexos à Elstramadur, de la Terre au fin fond des étoiles.
Imaginez quels secrets dissimule cette étrange roulotte de foire dotée d’un réacteur à uranium, que couvent jalousement l’extravagant Petit-Pulcher et sa mystérieuse « tête à penser ». Plus loin, bien plus loin, dans un curieux monastère, vous risquerez-vous à percer la carapace du vieillard que l’on nomme le Bienheureux Cynewulf, le découvreur de planètes ?
Une fois rendu au carrefour des étoiles, bifurquez et croisez donc le chemin de ce couple destiné à vivre ensemble… mais que deux siècles séparent. Éprouvez ensuite l’ambiance d’un Paris liquéfié sous une interminable canicule qui parasite jusqu’aux radios.
La fin du voyage serait-elle proche ? Pour en être sûr, visitez Argyl, cette planète hostile et déserte où un homme a fait naufrage… Déserte, vraiment ? C’est que vous n’avez pas encore rencontré les malicieux oiseaux qui la peuplent !
Mesdames, messieurs, avancez et pensez à composter votre billet, Christian Léourier s’occupe du reste : vous offrir un voyage aussi merveilleux que stimulant !
Je dois dire qu’en lisant la quatrième de couverture de cet ouvrage, je n’imaginais pas du tout un recueil de nouvelles. Je pensais embarquer dans un voyage étrange, à bord d’une roulotte parcourant l’espace… J’ai donc été un peu surprise de prime abord, mais ce recueil nous réserve de jolies découvertes !
Comme dans tout recueil de nouvelles, certains textes m’ont plus marquée que d’autres. Cruelles pour la plupart voire cyniques, tous se lisent néanmoins avec intérêt, et proposent une réflexion intéressante.
Parmi les récits qui m’ont le moins touchée se retrouvent notamment Ouvre boîte et Mont de piété, car ils m’ont semblé relever d’une science-fiction plus classique. Certes, il reste important de contextualiser. Un certain nombre de textes date d’il y a plusieurs dizaines d’années, et ces thématiques étaient sans doute plus intrigantes à l’époque. Les récits qui se rapportent à la folie m’ont également moins convaincue. Je pense notamment à la nouvelle éponyme Les oiseaux d’Argyll, mais également au Dernier métro. Je n’ai pas l’impression d’avoir compris là où l’auteur voulait m’emmener.
Parmi les nouvelles que j’ai préférées, on retrouve notamment une palette de textes qui s’inscrivent dans une perspective très ethnologique : Point de vue, Visages, Une faute de goût, Ismaël, Elstradamur et la destinée. Quatre textes qui envisagent, sans jugement, des cultures radicalement différentes de la nôtre, et la difficulté qu’il peut y avoir à les comprendre. L’auteur incite à réfléchir sur certains éléments culturels qui semblent immuables, et se retrouvent pourtant renversés chez des peuples très différents du nôtre. Cette façon de voir les choses m’a beaucoup parlé.
Enfin, parmi mes coups de cœur, on retrouvera trois récits qui m’ont semblé particulièrement originaux. L’hôte envisage le futur d’une humanité échouée sur une autre planète qui, tel un parasite, a trouvé refuge dans les tissus vivants d’un animal. Toi du temps éprise évoque les décalages temporels avec beaucoup de poésie. Enfin, La sirène remporte ma préférence, avec une fin inattendue et très touchante.
Ce recueil de nouvelles est donc une jolie découverte, d’un auteur qui m’était inconnu !