Bragelonne, en tant qu’éditeur de Clive Barker, Peter Straub ou encore Graham Masterton, a en catalogue quelques petites pépites de fantastique et ce mois-ci c’est au tour de Michael Rowe de rejoindre le catalogue. Je ne connaissais absolument pas l’auteur mais je vais me pencher sur sa bibliographie car, en bon amateur du genre, je me suis laissé plus que convaincre par cette nouveauté qui a su, pour une fois me surprendre. Wild Fell, ou l’énième histoire d’une maison hantée me direz-vous ? Eh bien non justement ! L’auteur parvient à renouveller le genre et je vais vous expliquer comment de suite.
La couverture met en avant un papillon blanc, élément qui aura son importance au fil du roman, comme un fil rouge que le lecteur suivra tout au long du roman sans vraiment s’en rendre compte s’il ne fait pas attention aux détails. La présentation donne à la fois envie mais également trop détails, à mon sens. C’est vraiment une question de goûts mais j’aime bien me plonger dans l’inconnu et là il y a un peu trop détails à mon goût.
Elle attend dans l’obscurité depuis plus d’un siècle.
Dressée sur les rives désolées de Blackmore Island, Wild Fell tombe en ruine. La vieille demeure résiste pourtant aux assauts des saisons depuis des décennies. Bâtie pour sa famille par un homme de pouvoir du XIXe siècle, la maison a gardé ses terribles secrets. Depuis cent ans, les habitants de la région prient pour que les ombres piégées à l’intérieur de Wild Fell y restent, loin, très loin de la lumière.
À présent, il est venu à elle.
Jameson Browning, qui connaît bien la souffrance, a acheté Wild Fell avec l’intention d’y commencer une nouvelle vie. De laisser entrer la lumière. Mais ce qui rôde dans la maison est fidèle aux ténèbres qui y règnent, et la garde jalousement. Elle a attendu Jameson toute sa vie… ou même plus longtemps. Et maintenant, enfin… elle l’a trouvé.
La question clé de cette chronique va être de savoir comment cet auteur parvient à renouveller un genre finalement assez simple, avec un pitch aussi classique : une maison hantée. Michael Rowe y parvient grâce à pas mal de petits artifices, comme le fait de commencer son histoire dans le passé, dans un passé lointain, même, proposant un long prologue au lecteur afin qu’il s’immerge dans l’ambiance de la ville et celle qui entoure la maison de Wild Fell. C’est d’ailleurs une particularité assez intéressante puisque les chapitres sont ici vraiment longs et correspondent à différentes époques de la vie du personnage. Autre particularité, si l’on excepte le prologue, le lecteur n’etends pas parler de Wild Fell avant le troisième chapitre, soit plus de la moitié du roman. Même si le livre porte ce nom et que le nœud de l’histoire va se trouver dans cette vieille bâtisse, l’auteur parvient à renouveller le genre en la mettant pas au centre de toutes les attentions. Et j’ai vraiment apprécié ce procédé qui a su me surprendre et m’offrir une nouvelle vision des romans d’horreur.
On suit donc au fil du roman l’histoire de Jameson Browning, homme qui en a vu des vertes et des pas mûres au cours de sa vie, poursuivi par le fantôme, au propre comme au figuré, d’Amanda. Émaillant le roman, ses apparitions toutes plus inquiétantes les unes que les autres vont bel et bien changer le destin de Jamie. L’arrivée à Wild Fell va également être le moment où tout son quotidien, entaché de petits moments fantastiques, va réellement basculer. Je n’en dirais pas plus sur ce moment clé de l’existence de Jamie mais vous devriez être surpris.
Le style de Michael Rowe est étonnament fluide, trop souvent les romans fantastiques ont tendance à être remplis de lourdeurs mais là les pages défilent sans que l’on s’en rende vraiment compte. Benoît Domis a fait un excellent travail de traduction et je n’ai pas relevé une seule coquille dans tout le roman.
Wild Fell est donc le genre de roman qui vient renouveler l’horreur en littérature en proposant quelque chose de plus frais, plus inhabituel que d’autres, et cela fait du bien. Pour un premier roman Michael Rowe s’en sort à merveilles et je vais suivre ses prochaines parutions avec attention car il y a clairement un potentiel énorme dans cette nouvelle vague de l’horreur. Pour conclure je dirais que si vous aimez les romans qui font peur, ou que vous voulez découvrir le genre alors n’hésitez pas et jetez-vous dessus, vous ne devriez pas le regretter.
Wild Fell
Michael Rowe
Bragelonne
20 €