Plop est un roman court, édité chez l’Arbre vengeur, qui pourrait être s’apparenter à une novella. Ce récit glauque a été écrit par un auteur argentin, Rafael Pinedo qui nous a malheureusement quitté en 2006. On aura peut être la chance de voir un jour traduit son roman posthume Subte.
La quatrième de couverture a le mérite d’annoncer la couleur.
Plop ! C’est le bruit qu’il a fait en tombant dans la boue.
Plop. C’est le nom dont on l’affublera désormais au sein de la tribu.
Le Groupe qui l’accepte évolue dans un monde d’après: déchets, gravats, pluie incessante. Cette fin du monde a pour décor des immondices, pour habitants des humains en fuite permanente et soumis à une loi du plus fort exténuante.
Mais Plop est différent, il va plus loin que les autres, il se hisse, sort du trou.
C’est son histoire, affolante et inquiétante, que Rafael Pinedo, météorite des Lettres argentines, nous conte dans ce roman cru et sauvage, picaresque et futuriste.
Mieux qu’une provocation, un livre impitoyable.
Plop…
Ce court roman, décrit les codes d’une tribu à travers le personnage de Plop. Une tribu qui tente de survivre dans un monde post-apocalyptique.
Ce livre n’est évidemment pas à mettre entre toutes les mains, car le récit est extrêmement dur, les coutumes qui réglementent la tribu sont immorales, le seul but est la survie, sa propre survie et la sexualité des membres de la tribu est proche de celle des bonobos … En fait ils s’utilisent mutuellement, quelque soit la manière, quelque soit la personne et quelque soit l’âge de cette dernière. J’avoue que certains lecteurs risquent d’être heurtés par le coté cru, notamment au niveau sexuel. Mais au fur à mesure du récit, on se rend compte que les membres de la tribu ont une toute autre vision que nous de la sexualité. C’est leur pratique, c’est comme ça, ils ne se posent pas de question morale à ce niveau. D’ailleurs, le concept de famille n’existe pas, le lieu de parenté est une notion qui ne leur parle pas du tout. Si bien qu’une femme enceinte devient un boulet et a intérêt à ne pas entraver la bonne marche de la tribu : bâillonnée pour accoucher afin de ne pas importuner le reste de la tribu, si le nouveau-né est malformé ou mongolien, ce qui arrive très souvent, celui-ci est “recyclé”. Au début, j’ai mal compris cette notion de recyclage, j’ai cru qu’ils le bouffaient. Mais en fait, ils le donnent à manger aux cochons. A cela s’ajoute le rituel mortuaire qui suit une mort naturelle lorsque la personne a de l’importance pour la tribu qui m’a carrément dégoûté.
Quant à Plop dans l’histoire, je n’ai pas tellement envie d’en parler, car c’est un personnage qui évolue beaucoup au cours du récit. Je m’étais forgée une opinion totalement erronée de lui et finalement, c’est son évolution qui donne de l’intérêt à ce récit. Il serait donc dommage de vous dévoiler ici la personnalité de Plop.
Pour conclure, je dirais que lire Plop, c’est comme manger une soupe à l’oignon : c’est bon mais c’est long à digérer … Ça reste un très bon roman post-apocalyptique, mais il faut toutefois avoir le cœur bien accroché pour accepter, digérer tout ce qu’on y lit.
Plop
Rafael Pinedo
Collection Forêt Invisible
Editions de l’Arbre vengeur
12 €