Le Baiser du banni – Cristina Rodriguez

le-baiser-du-banni-2801972-250-400Lucifer chassé des cieux,

Que ton nom soit sanctifié,

Que ton règne arrive…

 Dalach Matamoros, hermaphrodite aux grands yeux violets, est à Washington pour un rendez-vous d’affaires quand la nouvelle tombe sur tous les écrans : des « anges fossiles » ont été découverts en Chine ! Pour les Matamoros et les Di Dante, deux clans qui s’affrontent depuis la nuit des temps, la guerre céleste est ouverte… Et Dalach se retrouve confrontée de plein fouet à l’histoire de sa famille en même temps qu’à un combat sans merci pour la résurrection des archanges.

Un attentat sanglant à Washington, un faux rabbin à Jérusalem, un manoir ancestral au coeur d’une réserve naturelle de León en Espagne, un navire transportant des « antiquités » en provenance de Chine et sur lequel se succèdent d’étranges accidents mortels, la mythique Bible Noire que recèle le Vatican : autant de mystères auxquels Dalach et les siens sont confrontés.

Une intrigue sulfureuse sur fond de guerre de religion ultime, des rebondissements en cascade à couper le souffle, une écriture maîtrisée, Le Baiser du banni va vous entraîner très loin, du côté des anges bannis…

À la lecture du résumé j’ai tout de suite été intéressée par l’ouvrage. Curieuse de voir comment celui-ci pourrait se démarquer de tous ces romans où interviennent anges et démons/anges déchus, mais également curieuse de voir comment l’aspect religieux serait traité.

Mon entrain a été quelque peu refroidi à la lecture des premiers chapitres qui, malgré une écriture qui me semblait fluide et intéressante, m’ont paru froids, ne comportant pas cette petite étincelle qui vous donne envie de revenir à l’ouvrage dès que vous le lâchez. C’est peut-être dû au personnage de Dalach, décrit comme une personne ne ressentant qu’assez peu d’émotions, très détachée.

Au fil de la lecture cependant, le rythme changeant et le comportement de Dalach également, on commence à s’attacher à l’histoire et à vouloir savoir comment tout cela va se finir.

Je reprocherai cependant deux trois petits détails : Dalach est décrit dès le début comme un hermaphrodite, possédant donc les attributs mâle et femelle. Toutefois j’ai trouvé que Dalach avait un comportement très féminin, ce qui a sans doute été également amplifié par l’emploi systématique du pronom « elle » pour la/le désigner. Certes la grammaire française n’offre que peu d’alternatives pour les personnes asexuées (ou doublement sexuées) mais je pense que cette ambiguïté chez Dalach aurait pu être beaucoup plus, et beaucoup mieux, travaillée. Car au final, à part une apparence un peu garçonne dans certaines situations, Dalach est clairement considérée comme femme à mon sens et on finit par la voir comme telle, alors que sa particularité en fait un héros d’autant plus intéressant.

D’autre part, la froideur ressentie chez Dalach au début du livre change du tout au tout au fur et à mesure que les pages se tournent. Comme je l’ai dit, ces absences d’émotions entraînaient un détachement de la part du lecteur et le revirement de situation a fonctionné pour moi puisque je me suis plongée dans le texte à ce moment-là, mais ce n’est pas très cohérent au vu du personnage.

Ces petits détails mentionnés, une fois les premiers chapitres passés, la lecture devient vraiment fluide et rythmée, l’histoire est intéressante, originale. On finit par ne plus très bien savoir ce qui est bien, ce qui est mal, qui est le représentant de l’un ou de l’autre. La religion est d’ailleurs assez malmenée, le pape étant un peu décrit comme un vieux fou fanatique et libidineux. L’opposition entre ces deux familles, les Matamoros pour lesquels la femme est tout, les Di Dante pour lesquels l’homme est clairement dominant, avec ce héros au milieu qui est à la fois homme et femme est intéressante, même si, encore une fois, le sujet aurait mérité d’être un peu plus travaillé.

Le suspense est également très bien ménagé, avec un cliffhanger qui vous surprendra très certainement.

Bref, malgré quelques défauts, Le Baiser du banni est une lecture agréable si l’on tient les premiers chapitres, avec un récit assez original malgré un thème très fréquemment traité.

 

Le Baiser du banni

Cristina Rodriguez

Le Pré aux clercs

363 p.

19,50 €

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