“Six clans, six magies, six pouvoirs. Un destin.”
Six Clans dirigent la Cité. Chacun possède une Magie qui commande aux éléments ou aux êtres vivants. De leur union dépend l’équilibre. C’est pourquoi durant la Fête des Échanges, les adolescents sont soumis à des épreuves, en vue d’être initiés. Parce qu’elle a échoué, la jeune Érine est bannie, loin de sa famille et de son Clan. Condamnée à survivre dans la zone d’exil, elle va bientôt découvrir le sombre secret de la Cité. Et le terrible complot qui menace de la détruire.
Érine survit dans la Cité des Six, une ville à l’organisation en apparence idyllique. Membre des Orklas, les hors-clans, elle doit lutter chaque jour pour se nourrir, subsister. Son gagne-pain ? Déterrer des cadavres et les livrer à l’Ombre, un homme aussi mystérieux qu’avare de paroles. Un trafic bien organisé, bien huilé… jusqu’au jour où tout dérape. Érine se retrouve alors happée dans un complot dont elle ne saisit ni l’ampleur ni la gravité. Décidée à ne pas se laisser faire, elle va tout tenter pour sauver sa vie et celle de ceux qu’elle aime.
Le roman démarre sur les chapeaux de roue, en pleine action, ce qui permet à la fois de s’immerger rapidement dans la Cité, mais aussi dans la vie difficile de l’héroïne. Par la suite, ce rythme effréné ne faiblit pas et même les très rares moments de calme dissimulent en fait d’importants éléments, pour la plupart dramatiques. Cette accroche donne envie d’avancer toujours plus loin dans l’histoire, de savoir ce qui va arriver aux héros et à leurs amis. Si l’intrigue n’est pas d’une complexité folle, j’ai trouvé cela préférable pour un livre destiné à la jeunesse. Il y a, à mon sens, suffisamment de rebondissements et de surprises pour satisfaire un large public. Cela permettra aussi à ceux qui souhaitent découvrir un ouvrage de Fantasy pour la première fois de ne pas être déroutés.
L’univers créé par l’auteur est à la fois original et classique. On retrouve le principe des animaux et des plantes fantastiques typiques de la Fantasy, le tout baigné dans une Cité à l’organisation particulière dont certains travers peuvent rappeler notre propre société (les avantages des membres des Clans par rapport aux Orklas). L’ensemble est bien équilibré, le lecteur n’est pas noyé sous une quantité trop importante d’informations comme c’est parfois le cas dans des sagas de ce genre. L’auteur a réussi à distiller les composantes de son monde avec parcimonie et intelligence. Très agréable !
Ce que j’ai particulièrement apprécié dans ce roman, ce sont les personnages. Profonds, complexes, leurs sentiments et leurs luttes intérieures sont rendus avec force et finesse. Ils s’immiscent aux côtés du lecteur, l’attirent inexorablement dans leurs aventures – ou devrais-je dire leurs déboires – pour lui faire partager chacune d’elles comme s’il y était. Tout ce qu’ils vivent, ce qu’ils ressentent, est décrit avec une justesse impressionnante. Du coup, qu’on les apprécie ou non, on comprend très bien leurs réactions et leurs choix. Grâce à cela, l’histoire est particulièrement vivante.
Au début du roman, j’ai eu une petite appréhension, car je n’aime pas la narration au présent et à la première personne. Je trouve que peu de récits s’y prêtent vraiment ou, du moins, que peu d’auteurs réussissent à le maîtriser de manière intéressante (surtout au niveau des descriptions). De ce point de vue, Marie Pavlenko s’en sort à merveille. Ce choix lui permet de bénéficier de l’effet maximal sur toutes les scènes d’action et les pensées des personnages avec, grâce à la qualité de sa plume, un très bon rendu des scènes plus « éloignées » comme celles des descriptions, justement. Le tout recèle un dynamisme intense et une force qui servent parfaitement le récit. De ce côté-là aussi, une belle réussite !
La Fille-Sortilège est donc un roman Fantasy intense et vivant qui vous plongera dans un huis-clos aux nombreux rebondissements. Jeunes ou moins jeunes, que vous soyez fans de Fantasy ou souhaitiez la découvrir, sautez sur ce livre sans la moindre hésitation !
La Fille-Sortilège
Marie Pavlenko
Éditions le Pré aux Clercs, Collection Pandore
436 pages
16 euros
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