Et voici apparaître en librairie le premier titre de bit-lit publié par le label Orbit en France. Et ce n’est pas n’importe lequel puisque la série Danny Valentine connaît un énorme succès outre-Atlantique. La recette en est assez simple : un soupçon de SF, des monstres, une héroïne sexy et dangereuse, un scénario haletant. Un bon plat de résistance pour tous les amateurs de bit-lit, donc. Mais qu’en est-il lorsque l’on regarde un peu plus en profondeur ?
La couverture est pour moi un élément de déception. En tout point identique à celle publiée aux États-Unis elle se révèle efficace et mets immédiatement le lecteur dans l’ambiance. L’héroïne semble correspondre à ce que tout lecteur ou lectrice de bit-lit attends. Or plusieurs défauts sont à noter et pas des moindres puisque Danny Valentine a des particularités au niveau du visage qui n’apparaissent absolument pas sur la photographie de couverture. Même si cela peut sembler une attaque plutôt mesquine de ma part je dois dire que je voue une affection toute particulière aux couvertures fidèles aux images que je me fais du héros.
Mais passons sur cette légère déception et entrons plus avant dans ce roman. Première remarque : là où les précédentes publications Orbit étaient en grand format, ce roman vient se placer sur un format intermédiaire, fort agréable à manipuler et beaucoup plus proche de la version anglosaxonne. Plus pratique qu’un grand format classique mais plus aéré qu’un poche, ce roman est donc une alternative intéressante dont d’autres éditeurs devraient s’inspirer à l’avenir…
L’histoire en elle-même n’est pas particulièrement novatrice en matière de bit-lit comme nous le montre cette présentation par l’éditeur :
« Danny Valentine – tempérament de feu et nerfs d’acier – est nécromancienne. Elle loue ses services au plus offrant et ressuscite les morts comme personne. Pourtant elle se serait bien passée de ce contrat avec Lucifer lui-même. Mais comment refuser, et espérer rester en vie ? Engagée pour tuer le fugitif Santino, démon de son état, Danny se voit affublée pour garde du corps d’un autre démon en qui elle n’a pas confiance, et de deux médiums. Cela dit dans cette affaire, ce n’est pas d’amis dont elle a besoin, mais plutôt d’un miracle. Car la dernière fois qu’elle a rencontré l’invincible Santino… elle a failli mourir ! »
A première vue cela m’a semblé découler un peu de la série Anita Blake de Laurell K. Hamilton. En effet le côté nécromancienne qui tape sur des monstres est un classique du genre. Or les deux séries, si tant est qu’elles aient la nécromancie comme point commun, se démarquent parfaitement l’une de l’autre. Les amateurs d’Anita Blake trouveront leur content mais des éléments supplémentaires sont à mettre au crédit de la série de Lilith Saintcrow.
En fait Danny Valentine évolue dans un univers futuriste assez intéressant qui place des éléments fantastique dans un environnement technologique. Cela change un peu la perception que l’on peut avoir des monstres de bit-lit qui deviennent plus adaptés au monde des hommes. Mais là où l’auteure est la plus surprenante c’est qu’elle n’hésite pas à sortir l’artillerie lourde dès le début de sa série. Là où Anita Blake se « contentait » d’une aventure classique autour de vampires, Danny Valentine ne va se promener nulle part d’autre qu’en Enfer pour prendre une mission du Prince des Ténèbres lui-même. Et ce n’est pas n’importe qu’elle mission, comme vous le découvrirez très rapidement. Lilith Saintcrow n’hésite donc pas à mettre son héroïne dans une situation complexe dès le début de sa série. Car c’est bien une situation dangereusement mortelle que Danny Valentine va rencontrer avec en point d’orgue son association obligatoire avec Jaf, un démon majeur qui deviendra son familier… Intéressante association s’il en est.
Mais là où ce roman est réellement intéressant c’est qu’il parvient à emmener le lecteur sans le lâcher d’une semelle. Je ne suis pourtant pas un fanatique convaincu de bit-lit, genre que je lis régulièrement toutefois. Mais là je n’ai pas pu lâcher ce roman. Et cela est probablement dû en partie au style très fluide et passionnant de Lilith Saintcrow traduit à merveille par Célia Chazel qui parvient à rendre à la perfection la vivacité de l’aventure.
Le baiser du démon est donc selon moi LE roman de bit-lit paru depuis le début de l’année. Il regroupe tous les avantages des romans de bit-lit classique dont nous sommes actuellement inondés mais y ajoute une petite sauce piquante réellement agréable au palais avec des éléments futuristes et son côté totalement débridé. Personnellement je ne peux qu’espérer que ce premier tome rencontre le succès espéré afin que celle-ci puisse continuer à sortir en France. Faites-vous plaisir et mangez du démon, c’est bon pour la santé…
Le baiser du démon
Une aventure de Danny Valentine T. 1
Lilith Saintcrow
Orbit
15,50 €