Sire Cédric s’impose depuis l’an dernier comme le tenant francophone d’un nouveau genre de l’imaginaire : le thriller gothique. Après le succès mérité qu’a rencontré L’Enfant des Cimetières, De fièvre et de sang va se heurter au public. Cet auteur si particulier parviendra-t-il à conserver son emprise sur le public et à le faire rêver de nouveau ? La réponse dans la suite de cette chronique.
Commençons avec la couverture. La sobriété de celle de L’Enfant des Cimetières a laissé la place à une version plus imagée où le sang tient une place particulière. L’ambiance est directement mise en place : le lecteur va avoir des sueurs froides et le sang va couler à flot…
Car s’il est une chose que Sire Cédric maîtrise à la perfection c’est le suspense et dans ce roman vous allez être tenus en haleine de bout en bout… Mystère, ésotérisme, danger, telles sont les clés de la réussite de ce roman. Tout commence de manière assez sombre par le retour sous les yeux du lecteur du Commandant Vauvert accompagné de l’énigmatique Eva. La scène de départ met directement le lecteur dans l’ambiance qui va suivre : la frayeur est au tournant de chaque porte.
Menée tambour battant, cette aventure policière dans les méandres de la folie va avoir la lourde tâche de surprendre le lecteur déjà appâté par la plume de l’auteur dans son précédent roman… Ce n’est pas la tâche la plus simple qui soit car L’Enfant des Cimetières a laissé une véritable empreinte sur ses lecteurs, moi compris, et je voyais assez mal comment Sire Cédric aurait pu aller encore plus loin. Autant son premier roman fut pour moi une véritable révélation, la découverte d’un genre totalement inédit, autant je craignais réellement ce deuxième ouvrage. La déception pouvait assez facilement être au tournant car passé la nouveauté je craignais de retomber dans une histoire du même calibre… Or je me suis trouvé bien détrompé. Il va encore plus loin avec encore plus de talent. Plongeant dans l’intimité d’un tueur fou il entraîne son lecteur sur la route de l’effroi avec un calme et une maîtrise surprenante. Car Sire Cédric est jeune et cela laisse présager encore de nombreux romans et de nombreux instants de plaisir à venir…
S’il est une chose qui est très agréable chez cet auteur, au-delà de ses idées scénaristiques surprenantes, c’est bel et bien sa plume. Car même si il a voulu se faire plus efficace dans le cadre de ce roman on sent bien une sorte de fièvre poétique lorsque l’on lit ses lignes, au-delà même d’une action pourtant souvent horrible. Les mots s’enchaînent et l’on se prend à dévorer se roman comme aucun autre tant la lecture en est facile et le texte impressionnant à la fois de maturité littéraire et de lyrisme. Personnellement Sire Cédric fait partie du cercle assez fermé des auteurs francophones que je considère comme à suivre tant le grand talent d’aujourd’hui laisse présager d’une suite impressionnante…
De fièvre et de sang est donc l’un de mes coups de sœur de cette année 2010 et je ne peux qu’espérer qu’il connaisse le succès de son grand frère qui a tout de même récemment remporté le prix Masterton, qui n’est pas des moindres… Amateurs de fantastique où l’horreur et l’ésotérisme sont partie prenante jetez-vous sur ce livre. J’ai presque envie de dire que tout lecteur un tant soit peu sensé se devrait de lire ce roman (et même les deux) afin d’entrer dans une nouvelle dimension littéraire…
De fièvre et de Sang
Sire Cédric
Le Pré aux Clercs
18 €