Dernière née de la collection Novella des éditions Griffe d’encre, La Dernière Nécropole est un récit de hard science-fiction qui nous emmène loin dans les étoiles, à la découverte d’un lieu étrange, qui est loin d’avoir révélé tous ses secrets… Entre SF, récit aventureux et d’angoisse, cette novella promet de nous faire entrevoir les étoiles et ce que l’une d’entre elle a de plus dangereux. Explorons donc cette nécropole…
La couverture tout d’abord. Réalisée par le talentueux Alain Valet, elle met le lecteur directement dans l’ambiance du récit (tout du moins à son début. Par contre, pour ma part je l’ai trouvée assez angoissante et, même si elle est réussie, elle m’a un peu rebuté du fait de cette ambiance qu’elle met en place. Mais n’écoutant que mon immense courage (un peu d’autocongratulation ne fait pas de mal après tout…), j’ai poussé cette couverture pour entrer dans l’univers de Gabriel Eugène Kopp.
Et là, quelle ne fut pas ma surprise de découvrir un récit construit de manière étonnante, avec nombre de petits détails qui devraient saisir le lecteur pour ne plus le lâcher. Commençons avec un petit résumé de la situation au début de la novella : le héros, policier envoyé enquêter sur le lieu d’une étrange nécropole, se verra pris dans une aventure où les confins de l’esprit seront dérangés, où toute cohérence disparaîtra au profit d’une aventure où l’humanité jouera son avenir…
Une aventure où le mystère est au coin de chaque mur, un danger sous-jacent pour l’esprit du héros mais aussi des lecteurs,… Le récit créé de toute pièce par Gabriel Eugène Kopp est particulièrement surprenant, offrant au lecteur une magnifique gifle à la fois stylistique et scénaristique. En ouvrant ce roman, on ne s’attend pas à ce que l’on va trouver à l’intérieur et c’est tant mieux. Par certains aspects, on trouve dans l’écriture et la pensée de Gabriel Eugène Kopp ce que savent nous proposer quelques-uns des meilleurs auteurs anglo-saxons. Loin de jouer sans cesse sur le même violon une histoire sans cesse répétée, il nous invite à un voyage inédit, sans nul autre pareil.
Mais il ne serait pas juste de refermer cette chronique sans parler de la prouesse technique réalisée par l’éditeur. En effet nombre de petits détails viennent égailler le récit. Les polices de texte changent sans cesse au gré des besoins du texte, un véritable jeu est mis en place avec les majuscules,… En réalité c’est le texte qui s’adapte au récit et non l’inverse. Ce simple fait est particulièrement impressionnant car il montre un nombre d’heures de travail sur le texte relativement hallucinant et qui permet de montrer que les petits éditeurs sont bel et bien les seuls à encore pouvoir se permettre de faire des livres aussi poussés, graphiquement parlant. Que du bonheur !
Seul véritable bémol de cette novella : le langage scientifique employé par l’auteur. On sent bien que son sujet est travaillé à fond mais par moment, on perd le fil tant les explications peuvent s’avérer complexes pour un esprit totalement hermétique aux sciences tel que le mien… Malgré tout, cela ne gêne pas plus que ça la lecture, l’aventure restant largement lisible pour les néophytes des sciences.
Plus le temps passe, plus les éditions Griffe d’encre étoffent leur catalogue avec des ouvrages de grande qualité, où les défis sont sans cesse relevés avec succès, où les qualités stylistiques et scénaristiques sont mises en avant, et qui propose sans cesse de la nouveauté. Alors qu’un trop grand nombre d’éditeurs se contentent de marcher sur les sentiers battus, Griffe d’encre continue à jouer son rôle de défricheur d’imaginaire. Souhaitons que cela continue encore longtemps car c’est un grand bonheur pour nous autres lecteurs de découvrir des textes aux frontières des genres que nous affectionnons…
La Dernière Nécropole
Gabriel Eugène Kopp
Griffe d’encre
Collection Novella
8,50 €