Les 22 et 23 février 2025 s’ouvraient les portes du Cernunnos Pagan Fest, à l’occasion de leur quinzième anniversaire ! Le festival nous a proposé cette année une excellente programmation , ce qui lui a d’ailleurs valu d’être complet !

Dès les portes franchies, on retrouve l’ambiance médiévale du Cernunnos avec ses artisans, ses combats d’épée et ses restaurateurs aux recettes traditionnelles. Après avoir dévalisé les pâtisseries du Soleil de Brocéliande, nous déjeunons d’une bonne assiette et nous nous dirigeons vers les premiers concerts.
Les festivités débutent dans l’abreuvoir avec Originem, dont les membres se définissent comme “un trio de moines hérétiques”. De quoi nous plonger dans l’ambiance ! Sur des airs de rock médiéval très sympathiques, Originem interprète des titres en latin et en occitan, le tout ponctué de beaucoup d’humour et d’énergie. Entre deux morceaux, le chanteur nous donne quelques mots d’explications sur les titres, nous plongeant dans l’histoire et sa langue. Les spectateurs semblent conquis !
Place ensuite aux surprenants Sarmates, mêlant les cultures et les influences au sein de morceaux très originaux. En un seul titre, on a un peu l’impression de traverser tous les continents, le tout puisant dans les codes musicaux du métal. Les morceaux sont d’ailleurs interprétés dans une grande diversité de langues, du slave au turque en passant par le persant. On se demande comment ils parviennent à donner une cohérence à tout ça mais ça fonctionne très bien !
C’est ensuite au tour de Lannog de s’installer sur la scène de l’abreuvoir. Nous avions déjà vu Lannog la veille, lors d’une prestation très réussie, pendant la soirée organisée aux Caves Saint Sabin à l’occasion du Cernunnos. Ce projet participatif met le breton à l’honneur en revisitant des chants traditionnels. Les morceaux, en acoustique, sont lents et contemplatifs ; les mélodies planantes et mélancoliques. Les bretons nous proposent un moment reposant fort apprécié.
Voici venir sous la Halle le black pagan de Vermilia, une artiste que j’attendais avec impatience pour l’avoir découverte ici même et interviewée, en 2020 ! Depuis 5 ans, la chanteuse a gagné en assurance et s’offre cette fois-ci la grande scène. Sa prestation nous transporte dans un univers mélancolique et brutal, où sa belle voix pure alterne avec un chant crié agressif sur des titres en finnois. Le public est conquis.
Place à présent à Dordeduh, une formation roumaine qui nous transporte dans un univers à mi-chemin entre le folk et le black metal atmosphérique, explorant leur culture et la spiritualité. J’ai beaucoup apprécié cette expérience envoûtante. Les morceaux sont planants, presque psychédéliques par moments, renforcés par une voix qui alterne entre un chant lent et clair et un chant crié. De longs passages sont instrumentaux, lents et répétitifs, ponctués de ruptures rythmiques et de mélodies entêtantes. Un joli voyage.
Faisons une petite halte pour se pencher vers le village médiéval. Pour qui souhaitait se restaurer, le festival proposait, une fois de plus, un ravitaillement de qualité. Pour le goûter, on pouvait s’arrêter au Soleil de Brocéliande pour déguster de délicieuses pâtisseries d’époques, le tout accompagné de l’excellent chocolat chaud de chez Call of Coffee. Côté repas, on pouvait se tourner vers la cuisine historique de La taverne de la Muse, ou se laisser tenter par les Brods vikings. Un peu plus classique mais non moins goûtus, le Ripailleur proposait de très bons ramens tandis que la Papille verte offrait une cuisine vegan de qualité.
Mais retournons du côté des concerts. C’était l’une des têtes d’affiches de cette année, et sans nul doute l’un des groupes que j’attendais avec le plus d’impatience : Arkona a posé ses bagages sur la scène de la Halle en ce samedi soir. Porté par une frontwoman très énergique, ce groupe originaire de Russie propose un métal pagan chanté en langue originale, alternant passages traditionnels et chant crié. Une fois de plus, Arkona met le feu lors d’un set endiablé qui séduit son public sans difficulté !
C’est avec Thyrfing que s’achève cette première journée de concerts. Ce groupe de black pagan suédois fête ses 30 ans cette année ! Les titres sont mélodiques, assez classiques mais percutants, inspirés par la veine épique de la culture viking. Vêtu de cuir et de clous, le chanteur envoie beaucoup d’énergie dès le premier morceau, pour le plus grand plaisir des spectateurs !