Femmes Fatales – Exit Eden

Sept ans après le succès de son premier album Rhapsodies in Black, entièrement constitué de reprises de grands noms de la pop, de la musique électronique et du R’n’B (Madonna, Depeche Mode, Backstreet Boys ou encore Lady Gaga, pour ne citer qu’eux) le supergroupe international de metal symphonique Exit Eden revient en force et en charme en ce début d’année 2024 pour tenter de faire succomber son auditoire à son nouvel effort : Femmes Fatales.

C’est sous la forme d’un trio composé de la française Clémentine Delauney, qui officie également au poste de chanteuse dans Visions of Atlantis, Marina La Torraca (Phantom Elite) et Anna Brunner (League of Distorsion), qu’Exit Eden présente ce nouvel opus, la chanteuse américaine Amanda Somerville, présente sur Rhapsodies in Black, n’étant pas de l’aventure cette fois-ci. Le groupe est épaulé par Hannes Braun (également chanteur au sein du groupe de hard rock Kissin’ Dynamite) qui avait déjà collaboré sur le premier album, responsable de l’enregistrement, de la production et du mixage du disque et qui en a composé avec Anna Brunner (et Marina La Torraca pour la chanson « Dying in my Dreams ») l’intégralité des six chansons originales, car oui, à la différence de son prédécesseur qui ne comptait que des reprises, Femmes Fatales comprend six créations originales du groupe (et autant de reprises) !

Et c’est sur la chanson éponyme Femme Fatale, première chanson originale écrite pour Exit Eden par Hannes Braun et Anna Brunner et qui aura finalement donné son nom à l’album, que celui-ci s’ouvre. Véritable ode à la Femme et sans conteste l’hymne de ce disque dont il incarne parfaitement le symbolisme, le titre porte haut l’étendard de la féminité au travers des voix de ses chanteuses – qui se combinent divinement – et de ses refrains terriblement accrocheurs. La chanson est agrémentée de la lecture d’un passage de la Bible, récité en français par Clémentine Delauney, comme un avertissement, qui ne manque pas d’ajouter au morceau une touche d’ésotérisme qui lui sied parfaitement tout en réaffirmant le pouvoir de la Femme dans sa conception la plus « fatale » !

 

Concernant les reprises choisies pour cet album, il faut souligner qu’Exit Eden se permet, et c’est tant mieux, d’y explorer de nouveaux univers. Là où Rhapsodies in Black touchait en effet principalement aux succès de la pop, Femmes Fatales fait la part belle au rock (Alice Cooper, Journey, Marillion,…) et offre une nouvelle jeunesse à des tubes des 80’s tels qu’It’s a Sin, célèbre titre du duo de synthpop Pet Shop Boys.

La reprise n’est jamais un exercice facile, d’autant plus lorsque l’on fait preuve d’assez de témérité pour s’attaquer à un monument du hard rock tel que le cultissime Poison d’Alice Cooper. Si l’interprétation qu’en offre Exit Eden peut sembler un peu déroutante à la première écoute du célèbre riff introductif, tant le morceau est culte et indissociable du rock, force est de constater que le groupe parvient brillamment à se l’approprier, fort des puissantes et harmonieuses voix de ses trois chanteuses, pour en faire une véritable pièce de metal symphonique formidablement bien orchestrée.

Dans la liste des chansons reprises, il en est une autre, d’autant plus pour le public français, qui interpelle particulièrement : l’iconique Désenchantée de Mylène Farmer. Le titre, popularisé à l’étranger par la reprise qu’en a fait la chanteuse d’eurodance Kate Ryan en 2002, fait en effet figure d’ovni au milieu du reste des chansons, très largement orientées rock et toutes anglophones. Et… quelle réussite ! Les guitares saturées se combinent parfaitement aux mélodies vocales du morceau superbement exécutées par Clémentine et les patterns dynamiques de batterie confèrent un véritable punch à cette reprise très orchestrale ; à mon sens la meilleure du disque !

Pour en revenir aux compositions originales de l’album, comment ne pas souligner la participation de cet invité spécial, bien connu et respecté des fans de metal symphonique : le grand Marko Hietala, qui a posé sa voix sur la chanson Run! ! Pour l’anecdote, c’est pendant l’enregistrement du morceau qu’est née l’idée, lorsque Hannes Braun a suggéré à Anna de chanter à la manière de Marko ; dès lors, pourquoi ne pas carrément inviter le vrai ? Il a suffi de demander. C’est ainsi qu’est né le premier single sorti pour le disque, une chanson aux forts accents folk sublimée par la voix chaleureuse du chanteur finlandais, sans aucun doute possible pour le plus grand bonheur de ses fans !

Si certains regretteront peut-être une certaine uniformité dans la structure des compositions originales, qui suivent un format similaire à celui des chansons reprises, celle-ci confère toutefois à chaque titre une certaine efficacité et fait de l’album un condensé de puissance qui ne s’essouffle pas malgré la quasi-heure de musique délivrée.

Les adeptes de guitare apprécieront la présence d’un solo sur tous les morceaux originaux (à l’exception de Run!) qui laisse deviner l’influence, pour le meilleur, du travail de Hannes Braun au sein de Kissin’ Dynamite sur les compositions de ce disque, à l’instar de la très rock’n’roll envolée de guitare sur Buried in the Past.

Le retour d’Exit Eden et cet album Femmes Fatales est sans conteste la belle surprise de ce début d’année. Non content de revisiter et de s’approprier une nouvelle fois et de manière fort réussie des classiques de l’histoire de la musique, le groupe nous offre le plaisir de découvrir de toutes nouvelles chansons entièrement pensées pour les voix de ses chanteuses et dont la production se révèle d’une propreté irréprochable.

Une petite douceur qui saura ravir sans difficulté les afficionados de metal symphonique, mais pas que, et ne manquera pas de faire tomber ses auditeurs sous le charme des trois femmes… assurément fatales !

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