Entretien avec Celeste au PlaneR Fest 2024

Bonjour, et merci de prendre le temps de répondre à mes questions. On attaque directement dans le dur : pourquoi cette lumière frontale rouge et quasiment rien d’autre sur scène ?

Guillaume (guitariste) : Cela reflète un peu l’atmosphère de la musique, ça nous plonge dans l’ambiance. Le côté rouge reflète la dissonance des mélodies dark de la musique. Cela nous a aussi créé un signe particulier.

Comment ça se passe quand vous composez ?

Johan (chanteur) : On va plutôt parler pour Assassine(s) et pour Epilogue(s) puisqu’il s’agit de la même session de composition et d’enregistrement. On a un peu changé car à l’époque c’était Guillaume qui composait toutes les guitares et il venait en repet avec ses riffs et ensuite on les travaillait. De fait de la COVID on a commencé à travailler chez nous, sur nos ordis et on s’est partagé la composition lui et moi. Et on a créé le même nombre de morceaux et ensuite on les développés en discutant tous ensemble. On les a fait évoluer de cette manière. De fait chacun a amené sa sensibilité et on a donc quelque chose de plus varié, même si on avait déjà divisé un peu la compo avant. Pour c’était nouveau de composer car je suis bassiste pas guitariste. Il ne reste que le chant que je fais seul.

 

Et justement, où est-ce que tu trouves l’inspiration pour les paroles ? Car elles sont fortes, on ne va pas se mentir.

Johan : Historiquement je n’avais aucune influence, cela sortait juste de ma tête, je dois consulter un psy je pense. A partir du moment où tu fais une musique très noire, tu écrits des paroles très noires. Là où dans mon ancien projet je parlais de choses très personnelles ce n’est ici pas le cas du tout. Le but est de dénoncer la problématique de la violence faite aux femmes.

Pour le dernier album l’inspiration je l’ai trouvée cette fois dans des livres, j’ai changé de manière de travailler, un peu, car je commençais à en manquer. J’ai extrait de ces livres les histoires de cet album.

 

Est-ce que ça ne te déprime pas ?

Johan : Absolument pas car c’est de l’art, de la musique avant tout. L’art ne parle pas que de choses gaies, et souvent des gens très heureux dans leurs vies vont faire des choses très sombres.

Du coup il n’y a pas d’histoire réelle derrière ces histoires racontées dans vos albums ?

Johan : Alors cette fois si justement car j’ai tiré cela de biographies, et cela contribue à rendre les paroles plus vivantes.

D’ailleurs ces thématiques nous ont déjà posé des soucis car il est arrivé que des gens prennent cela au premier degré et pensent que nous faisions l’apologie de cette violence. C’est fatiguant et dur à vivre psychologiquement.

Comment vous bossez sur les artworks ? A chaque fois ce sont des photos impressionnantes et parlantes.

Royer (batteur) : On connecte l’artwork avec les paroles, avec les ténèbres que notre musique dégage. C’est Johan qui gère particulièrement cet aspect.

Johan : Le but était de ne pas avoir l’imagerie d’un groupe de metal, car je n’aime pas trop cela. Y a de belles choses mais je ne trouvais pas que cela nous correspondait. Je suis tombé sur cet écueil pour le premier EP, Pessimiste(s), où à l’époque ils n’étaient pas très chauds. Puis sur Nihiliste(s) j’ai réussi à leur faire avaler mon idée.

C’est toi qui prends les photos ?

Johan : Non non, je travaille à chaque fois avec des photographes différents, j’ai mon idée en tête. Je cherche des artistes qui me plaisent puis je les contacte et on fait tout ça ensemble. Le fait de discuter permet aussi de développer de meilleures idées mais aussi de développer le tout car il y a toujours 5-6 photos avec qui racontent une histoire.

L’EP est sorti récemment et qu’il date de la même session de composition/enregistrement, vous avez recommencé à bosser en deux ans ?

Antoine : Absolument pas ! On a rien sous le coude !

Guillaume : En fait on a pas mal voyagé et tourné pour défendre cet album et cet EP. Je réfléchis beaucoup en ce moment et c’est frustrant car je sais que au moment de prendre ma guitare je vais avoir une page blanche devant moi, alors que je bouillonne d’idées. Ca fait quasiment 20 ans que l’on fait ça et on est passés par des phases difficiles en termes d’inspiration, et là, inversement, j’ai sans cesse des idées. Et ce qui me rassure c’est que je ne me dis pas que c’est fini.

Antoine : Et après des fois chacun propose des choses et à nous tous on arrive à sortir des choses cohérentes.

Ca fait quoi quand on est français d’être plus célèbres à l’étranger (Allemagne, et Europe de l’Est) ?

Guillaume : Plus qu’avant quand même mais c’est vrai que c’est plus récemment les choses se sont stabilisés.

Johan : On n’a pas tourné le dos à la France, mais notre label est allemand, nos premières dates se sont faites là-bas.

Guillaume : La tournée de 2015 a débloqué un peu les choses et nous a permis d’avoir un public chez nous. Mais il y avait une forme de frustration même si on ne faisait pas d’efforts non plus.

C’est quoi votre pire souvenir sur scène ?

Avedic : Je viens d’arriver dans le groupe donc on ne peut pas dire que j’ai beaucoup de souvenirs de scène avec les gars. Mais je dirais le dernier concert. On a joué dans un fest en République Tchèque à 13h30. C’était fun mais y avait pas grand monde.

Johan : On avait fait un festival à Rouen, j’étais bien bourré en montant sur scène et je me suis pris la tête avec le public avant même d’avoir commencé à jouer. J’étais exécrable et le public me l’a bien rendu. Et je leur ai dit que si ils voulaient se battre je les attendais au merch. Mais ça fait quand même une bonne anecdote.

Guillaume : Dans ce registre des mauvais concerts je suis monté sur scène en Italie en sachant dès le départ que j’étais en train de faire une indigestion. Je suis sorti de scène et j’ai couru gérer la question.

Antoine : J’en ai pas mal où j’étais malade. Mais récemment on a joué dans un lieu pas ouf et en arrivant la batterie est nulle, au bout de deux coups la grosse caisse se pète et ils l’ont scotchée, rien n’était solide. Un enfer…

Johan : Moi ça m’est arrivé qu’on me cherche sur scène alors que j’étais au bar.

Guilaume : Une fois Johan nous a fait le coup de descendre de scène en milieu de scène, pensant avoir fini. Il s’est foutu de notre gueule car il pensait qu’on faisait un rappel alors que non on jouait notre set. Et le pire c’est que je suis pas remonté sur scène (rires).

Merci pour toutes ces réponses et pour votre bonne humeur ! A très vite pour votre concert !

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