Un roman fantastique surprenant, difficile à lâcher.
Au nord de l’État de New York, dans les bois de Woodstock, Dutchman’s Creek coule paisiblement. Une rivière poissonneuse mais quasi inaccessible, et bien plus profonde qu’il n’y paraît… Ce matin-là, Abe et Dan – deux veufs liés par la solitude et l’amour de la pêche – décident de tenter l’aventure. Surpris par une pluie torrentielle, ils se réfugient au Herman’s Diner, dont le patron va leur raconter l’incroyable histoire de Dutchman’s Creek. « Folklore », pensent-ils. Pourtant, ils appartiendront bientôt corps et âme à cette légende aussi ancienne que ténébreuse…
Une mise en abîme parfaitement maîtrisée
C’est l’histoire d’une histoire d’une histoire… qui a su m’emmener là où je ne m’y attendais pas du tout.
Car à l’instar des romans de K. Dick ou des films de C. Nolan, The Fisherman est un roman qui maîtrise parfaitement la mise en abîme. Son auteur nous entraîne donc à travers plusieurs récits qui s’enfoncent de plus en plus loin, comme autant de couches superposées les unes aux autres. Sans jamais nous perdre, mais assez habilement cependant pour nous faire douter de la réalité : les souvenirs racontés sont-ils exacts ? Ou leur justesse a-t-elle été diluée par la mémoire et l’interprétation des différents protagonistes qui se la transmettent ? C’est là toute la beauté fantastique de ce roman.
Cette mise en abîme se retrouve également dans le titre du roman, et par ailleurs magnifiquement illustrée par la couverture de la traduction proposée chez J’ai Lu. Chaque élément graphique y a son importance, et ne la dévoilera qu’au fur et à mesure de la lecture.
Un réalisme précis et détaillé
En contrepoint de cette mise en abîme, le roman est écrit dans un style très descriptif, où la minutie des détails prend plus de place que les émotions des protagonistes. Le lecteur en retire l’impression de lire un ouvrage presque documentaire, extrêmement factuel, ce qui renforce l’impression général du réalisme de l’histoire.
Ce parti pris est là aussi très habilement mené, puisque loin d’ennuyer le lecteur il l’incite au contraire à poursuivre l’histoire toujours un peu plus loin. Je m’attendais à un lent roman de fantastique, et me suis retrouvée avec un page-turner difficile à lâcher, au scénario impeccable.
Un récit qui oscille entre horrifique et onirisme
Histoire d’amour et de mort, The Fisherman nous propose avant tout un récit touchant sur la perte et le deuil. Des sujets parfois délicats, qui sont abordés ici avec beaucoup de justesse. Jusqu’où irions-nous pour ramener ceux que l’on aime ? La réponse à cette question dépend de chacun de nous, positionnant notre curseur entre le bien et le mal. L’auteur s’y intéresse ici avec autant de poésie que d’horrifique. Certains décors tendent vers l’onirique, brouillant les frontières entre les mondes. Ailleurs, le récit est ponctué de descriptions assez horrifiques, qui restent pour autant toujours très factuelles, sans effusions superflues. L’équilibre entre les deux est parfaitement dosé.
The Fisherman est donc un excellent roman fantastique, qui devrait aussi bien plaire aux amateurs du genre qu’aux néophytes !
Titre : The Fisherman
Série : N° du tome : Auteur(s) : John Langan
Illustrateur(s) : Traducteur(s) : Thibaud Eliroff
Format : Poche
Editeur : J'ai Lu
Collection : Année de parution : 2024
Nombre de pages : 448
Type d'ouvrage : Roman
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