Une dernière aventure exceptionnelle pour Conan le Cimmérien, à la hauteur de sa légende.
« Un Cimmérien, même âgé, même gâté, même ramolli par la civilisation, reste un Cimmérien. Jusqu’à sa mort ! »
Conan, le roi des Sept Nations, est vieux.
Aux yeux du barbare qu’il reste malgré les ors du royaume et les afféteries de la cour, il a passé cet âge formidable qui se compte ainsi : huit fois la somme des doigts de ses deux mains.
Il souffre des reins et c’est cette maladie qui va le tuer, non un coup de hache ou un poignard planté dans le dos.
Alors que tous complotent dans l’ombre, lorgnent son trône d’ébène, aiguisent leurs lames, un acte chirurgical peut encore le sauver : la sonde et la taille. Une opération périlleuse qui pourrait aussi hâter sa mort.
Mais qu’a-t-il à perdre ?
Rien.
Surtout s’il veut avoir une chance de protéger la seule chose qui compte désormais à ses yeux : son fils adoptif.
Une aventure de Conan
Le lecteur que je suis connaît bien entendu très bien Conan, héros créé par Robert E. Howard, et qui fut l’un des fondateurs de l’heroic fantasy. Eh bien l’auteur français Laurent Mantese s’empare du mythe et fait en sorte de donner au Cimmérien le plus connu du monde une dernière aventure des plus épiques. Au fil des pages le lecteur découvre le Roi Conan au crépuscule de sa vie, malade, très âgé, et pourtant les évènements vont lui donner l’opportunité d’un baroud d’honneur de belle qualité.
Un scénario aux petits oignons
Le scénario proposé par Laurent Mantese est des plus intéressant : il commence lentement, montrant la déliquescence de Conan sur son grand âge, avant que celui-ci ne montre les crocs dans une dernière aventure des plus immersive. L’histoire est accrocheuse même si elle peine à démarrer, ce qui est un peu dommage mais nécessaire. En effet sans cela le lecteur n’aurait pas pu s’imprégner du monde dans lequel vit le roi barbare. Les différentes péripéties, dont certaines m’ont vraiment surpris, ce qui est toujours agréable, fonctionnent bien et l’histoire avance à un bon rythme une fois attaqué la Partie 2.
Des personnages hauts en couleur
Bien entendu le protagoniste principal n’est pas en reste, Conan se montre sous un jour peu avantageux, mais néanmoins il conserve son charisme. Son fils Colin est attachant tant que Tranche-Gueule, Jafar et les autres s’avèrent détestables à souhait. La construction des personnages est, pour coller à l’univers originel, assez archétypale, et pourtant on s’attache à eux et on prend plaisir à découvrir leurs aventures. Le destin du Khajym m’a attristé car je m’étais pris d’une affection particulière pour lui… Laurent Mantese ne réserve en tous cas pas un sort enviable à la majorité des personnages de son roman, les morts violentes étant légion.
Des descriptions souvent trop explicites
J’ai adoré le style de Laurent Mantese, très littéraire et prenant, ancré dans une tonalité médiévale donnant un très bel effet. Les descriptions nous donnent l’impression d’avoir les lieux sous les yeux et les personnages sont d’une netteté impeccable. Toutefois certaines descriptions auraient pu être allégées. L’auteur fait le choix de proposer un texte brutal et cru, mais cela s’est avéré parfois trop à mon goût. La description à rallonge des tortures et blessures, mais surtout le loooooong passage de l’opération chirurgicale de Conan avec tous les détails s’avère un peu trop à mon goût. On ne pourra toutefois pas lui reprocher de ne pas aller chercher la vérité, la description juste…
La Sonde et la Taille est un excellent roman de fantasy. Laurent Mantese reprend avec talent le personnage du Cimmérien et nous propose cette dernière aventure qui fonctionne merveilleusement. Alors oui une mention Pour public averti aurait pu valoir la peine d’être apportée, mais l’ensemble tient la route et c’est un tel plaisir de retrouver le Cimmérien que l’on oublie ce défaut.