Un petit bijou fantastique, qui revisite avec brio le classique du manoir hanté.
Tu m’as averti que ton secret nous détruirait si je le découvrais.
Mais, oh, mon amour, comme tu mentais…
Il était une fois un homme qui croyait aux contes de fées…
Lorsqu’il rencontre Indigo Maxwell-Casteñada, sa fascination pour elle n’a d’égale que la passion brûlante qui les unit, nourrie par leur penchant commun pour les contes. Indigo lui offre sa main, à condition qu’il ne l’interroge jamais sur son passé. Il accepte sans hésiter.
Malgré tous les secrets dont elle s’est entourée, Indigo est rattrapée par son ancienne vie, et ils sont tous deux contraints de partir pour la Maison des Rêves – le manoir extravagant où elle a grandi. Dans ses profondeurs, le fiancé exhume alors des vérités qui auraient dû rester enfouies, promesses maudites gardées par les fées.
Tandis que la demeure lui livre ses secrets, il sera forcé de choisir entre histoires et réalité, mettant en danger leur pacte, et leurs vies…
Je suis très rapidement rentrée dans l’histoire. Je dois reconnaître affectionner particulièrement les histoires de manoir hanté. Néanmoins avec le temps, je deviens de plus en plus difficile à surprendre. Mais quand le récit est bien mené, ce type de décor se prête particulièrement au fantastique, mon genre de prédilection. C’est le cas ici. L’ensemble est porté par un style poétique et recherché, émaillé de références mythologiques.
Un rythme lent qui emprunte de nombreux codes aux contes de fées
Dès les premières pages, le mystère plane. On baigne dans une ambiance très fantastique, qui interroge. Le choix des détails et des mots, le décor plausible mais atypique – ce manoir presque vivant et son jardin enchanté, tout nous pousse à douter. Qui est, ou qu’est véritablement Indigo ? Où se situe la frontière entre le réel et l’imagination du fiancé ?
Le rythme est assez lent dans les deux premiers tiers du livre, ce qui sert parfaitement ce fantastique feutré. L’auteur pose une ambiance bienvenue, qui reprend de nombreux codes au conte : le merveilleux qui s’ancre dans la réalité, le besoin impérieux de savoir, les interdits et les serments qu’on brise, la dualité des créatures au visage humain.
Trois niveaux de lecture sont possibles : douce folie rêveuse, surnaturel ou lecture symbolique. Finalement, il reviendra à chacun d’apporter sa propre interprétation sur l’histoire – amitié magnifique ou emprise, surnaturel ou jeu d’enfant, conte de fées ou triste réalité ?
Quatre personnages étonnants
Le récit s’articule autour d’une galerie de 4 personnages étonnants. Ces deux jeunes filles convaincues d’être 2 moitié d’une même âme féerique. La tante qui supervise leurs jeux avec tendresse et bienveillance. Ce garçon qui semble confondre son frère avec un ami imaginaire. Là encore, tout est fait pour brouiller les pistes auprès du lecteur. Pour une fois, les rôles masculin / féminin sont inversés : c’est l’homme qui suit une femme puissante, riche et séduisante. Ce contre-coup aux histoires plus classiques m’a plu.
Tout se libère dans le dernier tiers du roman. Des fils se dénouent, sans pour autant écarter le doute. Comme dans tout bon roman fantastique, la réponse arrivera dans les toutes dernières pages.
Ou pas.