Papillons de nuit – Jane Henningan

Un roman post-apocalyptique original et captivant !

Partout sur la Terre, les hommes meurent dans leur sommeil ou se transforment en tueurs sanguinaires. Le monde tel que nous le connaissons prend fin, tout comme l’espoir qui animait jusque-là l’humanité. Cependant, une certaine forme de société persiste et s’adapte.

Bien des années plus tard, rares sont ceux qui se rappellent la vie d’avant. Mary, elle, n’a pas oublié. Hantée par les souvenirs de sa famille, de la joie qu’elle a jadis connue, elle n’a d’autre choix que de se conformer à son rôle d’aidante au sein d’un institut pour hommes.

Lorsque l’occasion se présente, elle doit toutefois prendre une décision difficile. Va-t-elle s’accrocher au seul vestige du passé qui lui reste ou tout risquer au nom de l’égalité ?

Un contexte post apocalyptique original

Depuis la pandémie de COVID, le scénario d’une épidémie bouleversant l’ordre établi par l’humanité n’est plus si original. L’autrice va cependant un peu plus loin, et nous présente là un postulat intéressant. Portée par des papillons de nuit, l’épidémie dévastatrice dont il est ici question s’attaque exclusivement aux humains mâles. Le monde d’après est donc un monde de femmes, où celles-ci dirigent, travaillent et se marient entre elles, parquant les hommes sains dans des instituts stérilisés pour les préserver du virus.

Le récit prend place plus de trente ans plus tard, dans une société qui réinvente les règles. Mais ce décor, bien qu’original, ne développe que peu cet aspect sociétal. Une foule de questions me viennent à l’esprit quand j’imagine ce monde au féminin : comment les rapports se réinventeraient-ils ? Quelle place les femmes occuperaient-elles dans leur vie professionnelle, amoureuse, familiale ? Y aurait-t-il plus de justice et d’égalité, d’autres travers seraient-ils apparus ? Autant d’aspects qu’il m’aurait semblé intéressant d’explorer mais qui, ici, ne seront pas du tout abordés.

Un scénario en deux temps

Le récit alterne entre le temps présent et le temps d’avant, ce moment où tout a basculé. Avec un tempo qui prend son temps, l’autrice nous raconte le quotidien de Mary dans l’institut pour hommes, mais aussi ces quelques jours au cours desquels, trente ans plus tôt, le monde des hommes est devenu celui des femmes.

Cette double temporalité se retrouve également dans le rythme du roman. Alors que la première partie de l’ouvrage pose tranquillement le décor, laissant doucement s’installer l’incertitude, la seconde partie s’avère aussi trépidante que cruelle : les événements s’enchaînent, les descriptions s’y font plus macabres.

Une héroïne atypique et attachante 

Au fil de l’histoire, l’autrice nous présente une héroïne attachante, loin des clichés du genre. Mary a plus de 70 ans au début du récit. Et si l’on sent son esprit encore très vif, son corps vieillissant l’entrave trop souvent. A travers ce roman, J. Hennigan entr’ouvre une porte sur le grand âge, une période de la vie trop souvent délaissée par la littérature. L’ensemble m’a semblé très bien décrit, et j’avais l’impression, au sortir de ce livre, d’avoir saisi le temps de quelques pages ce ressenti de laisser derrière soi une vie de souvenirs.

Titre : Papillons de nuit
Série :
N° du tome :
Auteur(s) : Jane Henningan
Illustrateur(s) :
Traducteur(s) :
Format : Semi-poche
Editeur : J'ai Lu
Collection : Nouveaux Millénaires
Année de parution : 2023
Nombre de pages :
Type d'ouvrage : Roman

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