Un excellent premier tome pour une série de fantasy nordique impressionnante à plus d’un titre.
Après une guerre dévastatrice ayant mené à leur extinction, les dieux ont laissé derrière eux une plaine dévastée, Vígríd. Que ce soit à l’ombre de la chaîne de montagnes constituée des os d’un ancien dieu ou dans leurs ports abrités au fond des fjords, les humains survivent aux incursions des vaesens, de terrifiants monstres vivant de l’autre côté de l’unique passe séparant leurs terres. Au milieu de conflits de pouvoir entre les différents jarls, une menace semble émerger alors que les enlèvements d’enfants se multiplient.
Après une vie tumultueuse, Orka a raccroché son épée pour élever son fils, Breca. Mais les événements qui bouleversent Vígríd vont l’amener à ressusciter son passé guerrier. De son côté, Varg, un ancien esclave à la recherche des assassins de sa soeur va croiser le chemin d’une compagnie de mercenaires, la Confrérie du Sang. Au milieu des guerriers, il va découvrir peu à peu ce qu’il n’a jamais connu dans sa vie : la chaleur de l’amitié et de la camaraderie, et peut-être sa propre humanité. Au sein d’un autre groupe de mercenaires, Elvar, qui a rejeté son héritage familial et intégré les Chiens de Guerre, craint de voir son passé ressurgir.
Dans l’ombre des dieux morts, un autre conflit, peut-être plus dévastateur encore, pourrait plonger une fois de plus Vígríd dans le chaos.
De la bonne fantasy d’inspiration viking
L’histoire qui nous racontée ici s’inspire bien évidemment du Nord, des vikings et de leurs légendes, de leur culture. On le ressent de la première à la dernière ligne mais les choses sont suffisamment bien faites pour que l’univers décrit par John Gwynne soit passionnant. On y retrouve la rudesse des caractères, les neiges, les montagnes et les fleuves, les légendes, tout nous immerge dans cette ambiance particulièrement délectable. Après sa série
Un scénario de haute volée
L’histoire proposée par John Gwynne est une vraie merveille. On y retrouve tous les éléments de la bonne fantasy : des combats, du danger, de l’épique. L’auteur n’en est pas à coup d’essai et cela se sent. Je trouve une plus grande maturité dans cette seconde saga par rapport à la première. Les ficelles employées sont plus obscures, on se prend vraiment au jeu de l’histoire qui nous est contée. Le fait de fonctionner avec trois protagonistes parallèles permet de voir évoluer l’aventure dans son ensemble, espérant qu’à un moment les fils de la grande tapisserie dépeinte devant nous se rejoignent. L’histoire de ce premier tome est vraiment une pure merveille à la fois complexe, prenante et épique.
Des personnages forts et émouvants
L’histoire d’Orka nous prend aux tripes, Varg et son évolution nous tient en haleine, Elvar quant à elle s’avère plus classique mais pas moins intéressante. Ma préférence va à la première pour énormément de raisons que je ne pourrais pas vous détailler sans spoiler. Toutefois sachez qu’elle va connaître des évènements dramatiques qui vont amener sa vraie nature à se révéler de nouveau. Et vraiment sa manière d’être, la sauvagerie qui l’habitent m’ont parlé, son histoire a su m’émouvoir. La galerie de personnages dans son ensemble est à la fois crédible et passionnante, un des points forts de ce roman.
Un roman magnifiquement écrit
Avec ce roman John Gwynne, qui avait déjà démontré avec Le Livre des Terres Bannies qu’il savait ce qu’il faisait et possédait une vraie plume, se sublime encore. Le rythme, le style, la poésie des descriptions, tout est là pour nous emporter loin du quotidien à ses côtés. La traduction de Thomas Bauduret fait parfaitement honneur à cela également et il n’y a pour ainsi dire pas de coquilles, ce qui est toujours agréable.
L’Ombre des dieux est un superbe roman de fantasy, le début d’une fresque titanesque. Dieux et hommes, guerrier et sorcières, tous s’affrontent dans une guerre encore larvée, mais qui promet des dimensions épiques. Léha nous gâte avec ce roman d’un de leurs auteurs phare, et je n’ai qu’une hâte : découvrir la suite !