La sélection éditoriale des Editions ActuSF sait être surprenante et proposer des titres que l’on ne s’attend pas à découvrir. Johannes Cabal, le Nécromancien en est le parfait exemple car il vient prendre le contrepied de ce à quoi le lecteur va s’attendre lorsque l’on parle de nécromancien, d’urban-fantasy, avec notamment un humour truculent et une histoire immersive.
Johannes Cabal n’a jamais prétendu être un héros. Qu’y a-t-il d’héroïque, après tout, dans le fait de piller des tombes, de voler des ouvrages occultes ou d’entretenir de bons rapports avec les démons ?
Son but, cependant, n’est pas dénué de noblesse : toutes ses recherches visent à ressusciter les morts, à les ranimer tels qu’ils étaient de leur vivant. Sauf que pareil accomplissement demande certains sacrifices – parmi lesquels son âme, que Cabal aimerait finalement bien récupérer, non seulement pour ses recherches, mais aussi pour son propre bien.
Malheureusement, ladite âme est désormais prisonnière de la bureaucratie de l’Enfer. Or Satan est peut-être cruel et capricieux, mais surtout il s’ennuie – ce qui peut s’avérer plus dangereux encore. Surtout lorsque le Prince des Ténèbres propose au nécromancien une offre qu’il ne peut pas refuser.
En échange de son âme, Cabal va devoir lui en récupérer cent autres. Placé aux commandes d’une fête foraine diabolique – où tout est fait pour pousser à la querelle, au blasphème et au meurtre – et armé de sa seule intelligence, d’une très grosse arme de poing et d’une absence totale de fantaisie, Johannes Cabal dispose d’un an pour y parvenir…
Publié originellement au sein de la défunte collection Eclipse, Johannes Cabal, le Nécromancien met en scène le personnage de Johannes, nécromancien bourgeois et snob de son état qui doit tenter de récupérer son âme auprès de Satan. L’ayant cédé un peu vite quelques temps auparavant il regrette désormais son choix. L’aventure commence donc avec un bref périple dans les terres infernales qui nous plonge directement dans l’ambiance décalée et fun du roman. Dès ce moment on sait que l’auteur va nous en donner pour notre argent avec une histoire drôle, rafraîchissante, mais néanmoins très prenante.
Car oui en tant que lecteur on se prend au jeu des pérégrinations de Johannes, de ses déboires mais aussi de ses victoires. Chargé par le diable de ramener cent âmes en échange de la sienne il va devoir composer avec une fête foraine infernale et loufoque qui va autant l’aider que lui mettre des bâtons dans les roues. Le synopsis ne ment pas et Jonathan Howard nous livre ici un excellent roman qui mêle intelligemment fantastique, humour et folklore. Maintenant le lecteur un sourire constant aux lèvres, l’auteur réussit parfaitement son pari de nous captiver tout en nous amusant.
La traduction de Jérôme Vessière est d’excellente qualité et le peu de coquilles rendent la lecture fluide et agréable. Stylistiquement l’auteur ne s’encombre pas de descriptions interminables, il va à l’essentiel et nous propose notamment des dialogues vivants et prenants. Jonathan Howard et sa manière décrire sont l’un des gros points forts du roman car ils aident totalement à l’immersion dans ces pages.
Avec Johannes Cabal, le Nécromancien Jonathan Howard signe un excellent premier roman et le voir ressortir sur les étals des libraires alors que je n’avais pas eu le temps de me pencher dessus lors de sa première sortie est une excellente nouvelle. Les amateurs d’humour, de fantastique, ou bien encore de nécromancie devraient adorer et ne pas le lâcher. Hâte de voir si ActuSF a prévu de sortir également les deux autres tomes écrit par cet auteur !