Legend of the Galactic Heroes : Die Neue These Gekitotsu S3 – Shunsuke Tada

Le Reich intergalactique est à un moment vital de son existence : Reinhard von Lohengramm a vaincu ses ennemis et s’apprête à régner en seul maître. À l’inverse, Yang Wen-Li est plus isolé que jamais au sein de l’alliance des Planètes Libres. Aucun des deux camps ne mesure encore l’influence de Phezzan sur les événements…

La saison 2 de Legend of Galactic Heroes nous laissait à la croisée des chemins : Reinhard avait conquis le pouvoir au prix de la vie de son meilleur ami et confident Siegfried Kircheis ; Yang avait assiégé et vaincu tour à tour Iserlohn et les insurgés de son propre camp, devenant un authentique héros républicain. Derrière ce destin héroïque se camoufle une réalité plus difficile à laquelle ils vont faire face dans cette nouvelle saison sous-titrée Gekitotsu (Collision).

La série cherche toujours à garder un équilibre entre les points de vue impériaux et républicains. C’est à nouveau le Reich qui est le mieux servi, le début de la saison se consacrant aux origines de deux lieutenants de Lohengramm : Wolfgang Mittermeyer et Oskar von Reuenthal. Les deux guerriers illustrent à eux seuls la méritocratie que met en place Reinhard en opposition à l’arbitraire noble qui existait précédemment. Il permet aussi de parler de cette population du Reich délaissée par le pouvoir et qui restait invisible jusque-là. En offrant des développements majeurs à d’autres éléments de l’état-major (Kempf, Muller, Oberstein), la série renforce ces personnages.

Il n’en va pas de même dans l’autre camp. Si Julian, Frederica ou Alex Cazerne ont l’occasion de s’illustrer, c’est Yang Wen-Li qui reste le personnage central et incontournable. Et quand ce n’est pas le cas, l’intrigue utilise d’anciens impériaux pour faire avancer les choses (Merkatz et la Rosenritter). Une certaine frustration en naît, car ce déséquilibre masque une partie de la richesse de l’ensemble.

D’autant que le développement du troisième camp, Phezzan, est réalisé de manière très expéditive, ce qui rend ses parties pompeuses et sur écrites. Je ne suis pas sûr que le non-initié à LOGH soit intéressé par ces discussions de salon.

La série continue d’éblouir par sa qualité technique. Les batailles spatiales et combats classiques sont superbes. Visuellement, il y a des moyens et de la démesure. C’est particulièrement marqué dans les trois derniers épisodes, où tout y passe : les destroyers se tirent dessus, les chasseurs dansent avec la mort et le scénario pousse à mettre face à face deux super stations de combat (Iserlohn vs Geiersburg). C’est tout simplement comme si l’on opposait deux Étoiles Noires dans un duel !  L’idée est très fun.

Tout juste regrettera-t-on la trop courte séquence de l’invasion d’Iserlohn, qui sert de cliffhanger sans vraiment rendre l’intensité des combats.

Les choix scénaristiques poussent toujours plus vers une super production hollywoodienne. En cela, la mise en scène très rythmée empêche parfois le spectateur de mettre en perspective ce qu’il voit. Elle cherche à bon compte le manichéisme et peine parfois à en sortir (sur les politiciens par exemple). Ce qui rend certains rebondissements peu intéressants : par exemple le personnage de Muller est présenté comme un jeune esprit brillant, mais il échoue dans tout ce qu’il entreprend. Cet état de fait est conditionné par ce rythme qui oblige à la simplification. On ne peut que le regretter, à nouveau.

À ce stade, Die Neue These est obligée de continuer quoi qu’il en coûte. Si elle garde ses qualités avec ce scénario mythologico-politique plein de grands sentiments, la série doit faire attention à ne pas caricaturer, sous peine de devenir une belle coquille vide. La saison se termine en pleine débâcle pour l’un des deux camps, défaite qui n’est pas définitive comme en témoigne le cliffhanger. Il faut espérer que la série saura marcher sur la ligne de crête où elle se trouve. Réponse très vite car les 12 nouveaux épisodes débarquent ces jours-ci…