Au fin fond de la campagne anglaise, une base militaire héberge et retient prisonniers un groupe d’enfants peu ordinaires qui, malgré le fait d’avoir été infectés par un agent pathogène « zombie » qui a décimé la planète, demeurent capables de penser et de ressentir des émotions. Lorsque la base est attaquée, Melanie, qui semble être la plus surdouée d’entre eux, réussit à s’échapper en compagnie de sa professeure, Mrs Justineau, de deux soldats et d’une biologiste qui ne voit en elle qu’un cobaye indispensable à la découverte d’un vaccin. Dans une Angleterre dévastée, Melanie doit découvrir qui elle est vraiment et décider ainsi de son propre sort comme celui de l’humanité tout entière.
Jolie (hum…) surprise que ce film! Des enfants zombies, c’est rare, surtout quand ils sont au coeur de l’intrigue.
Melanie fait partie de ses enfants contaminés in utero qui possèdent à la fois le comportement des humains et ceux des zombies. Dans ce monde apocalyptique, c’est l’odeur qui déclenche l’attaque et tout le monde se protège grâce à un gel spécial qui masque l’odeur humaine. Si Melanie est capable de se contrôler, elle n’en reste pas moins une infectée, harnachée dans un fauteuil roulant; isolée dans une base militaire avec d’autres enfants comme elle.
Le film ne traite pas tant des zombies que de l’importance de l’éducation. Alors vous me direz c’est un sujet un peu étonnant pour un film horrifique de zombies, mais c’est bien de ça dont on parle! La fascination de Melanie pour sa professeure, Mrs Justineau, en témoigne. Mrs Justineau qui au lieu de suivre un programme strict préfère raconter les mythes ancestraux qui font étonnement résonance avec le monde dans lequel ses enfants vivent. Gemma Aterton très juste, joue une professeure attentionnée, émue par le sort de ces enfants prisonniers.
Face à elle, une Glenn Close impeccable qui joue une scientifique prête à tout pour sauver l’humanité, mais son évolution au cours du film est bien gérée et l’on comprend ses motivations: on n’est pas sur un personnage cliché; un gros méchant bête et buté!
D’ailleurs, tout le film est ainsi: assez différent de ce qu’on a l’habitude de voir dans le genre. Même si les scènes de tension sont bien là (et bien stressantes!), ce n’est pas l’action qui prime, mais bien la compréhension des personnages. On pense aussi au jeu Last of Us de par le choix d’un champignon qui infecte les humains, mais aussi pour l’ambiance très réaliste et sérieuse. La fin pose une vraie question morale ce qui met le spectateur dans l’embarras et c’est une bonne chose!
Celle qu’il faut saluer est bien la jeune Sennia Nanua (dont c’est le premier film) qui interprète Melanie. J’ai été complètement scotchée par son interprétation; il faut dire aussi que le personnage est très bien construit. Cette petite fille, en apparence comme les autres, qui cherchent à savoir « ce » qu’elle est et pourquoi elle se comporte ainsi. Elle se focalise sur ses capacités d’humaines, mais n’hésite pas à devenir zombie si nécessaire. Ainsi, son infection est présentée comme une sorte de pouvoir qu’elle arrive, à son âge déjà, à maîtriser (d’où le titre du livre aussi…): je peux être à la fois une surdouée qui aime les histoires du soir et un monstre qui dévore un pauvre chat en passant ! Un peu comme les dieux grecs qu’elle aime tant qui jouaient avec les vies des hommes selon leur bon vouloir… C’est une enfant touchante, pour une jeune actrice qui tient à la perfection le rôle principal.
La bande-son (Cristobal Tapia de Veer) est de belle facture et nous transporte dans une sorte de mélancolie, en décalage avec les horreurs montrées à l’écran. Cet effet marche très bien!
CONCLUSION
The Last girl est un très bon film de zombies qui mérite toute votre attention. Un film intelligent, bien filmé avec une vraie ambiance et un point de vue original.
The Last girl
d’après le roman The Girl With All The Gifts de Mike Carey
de Colm McCarthy
avec Gemma Aterton, Glenn Close, Sennia Nanua, Paddy Considine
Altitude Films