Cernunnos Pagan Fest X – Day 2

Après une nuit à l’hôtel, (grâce à l’invitation de ma pote Nokomis) bien qu’un peu courte suite à l’after un peu arrosé de la veille, on décolle et on retourne sur le site du Cernunnos pour vivre la seconde et dernière journée du festival.

Aujourd’hui, les concerts commencent à 13h00. Une bonne idée de la part de l’orga, car les concerts se termineront plus tôt que la veille, ce qui est judicieux pour un dimanche. Eh oui, la plupart des festivaliers reprennent la route, certains viennent de loin, et d’autres bossent le lendemain.

Ce sont les trolls d’Aktarum qui ouvrent les hostilités avec leur metal festif sur la scène de l’Abreuvoir!

Des belges forts sympathiques qui, d’entrée de jeu, mènent la barque face à un public qui a du répondant. C’est le premier concert mais j’aurai bien vu un autre groupe ouvrir cette 2ème journée. La musique trollesque d’Aktarum méritait de passer plus tard, histoire que les gens soient un peu plus réveillés. En tous les cas, ils s’en sortent très bien, un groupe qui a la particularité d’ajouter le mot “troll” à tous les titres de leurs morceaux, c’est peu commun ! Une dualité vocale intéressante et un frontman doté d’un AX synth plutôt classe. Des riffs efficaces qui en feront quand même pogoter plus d’un.

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Pendant le show d’Aktarum et ce jusqu’à 14h30, la troupe de ménestrels Scurra déambulera dans les allées du Cernunnos avec sa musique d’inspiration médiévale-fantastique mêlant les instruments folkloriques tels que le violon, la flûte, la guitare et les percussions (bodhràn, tambourin, tambour) au chant tantôt simple, tantôt polyphonique.

Hélas, je ne peux rester bien longtemps devant les ménestrels car les premières notes du concert de Darkenhöld se font déjà entendre dans la salle de la Halle. Je fonce donc, histoire de ne pas louper le show des français !

Arborant tous des chemises médiévales, les membres du groupe nous délivrent une musique à la fois black metal et médiévale. Cervantes, le frontman chante la plupart de ses textes en français. Un concert spécial pour eux, étant donné que le groupe fête leur 10 ans, tout comme le festival !

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C’est maintenant les talentueux parisiens de Nydvind qui entrent en scène. La fosse de l’abreuvoir attend le groupe avec impatience. 15 ans de carrière, 3 albums à leur actif (dont le dernier, Seas of Oblivion sorti le mois précédent, en janvier 2018), le groupe est même déjà venu jouer au Cernunnos!

Soli de guitares aériens associés à des riffs en allé-retour très black metal, un combo parfait. Un public absorbé par ce groupe qui met à l’honneur la Mère Nature, et ses eaux violentes.

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Il est temps cette fois de rejoindre les contrées irlandaises grâce à Celtachor, groupe que j’avais pour ma part hâte de découvrir sur scène. Les irlandais comptent une française dans leurs rangs en la personne d’Anaïs Chareyre – excellente batteuse de surcroît – ainsi qu’un guitariste de session : Gerry Clince, ancien guitariste de Mael Mordha et musicien live pour Primordial en 2003 et 2008! Le talentueux violoniste danse sur scène tel un satyre complètement possédé, suivi de près par un bassiste très charismatique qui a d’ailleurs double emploi dans le sextet puisque celui-ci joue aussi de la harpe irlandaise. Ce dernier bouge tellement sur scène qu’il en a fait tomber son boitier sans fil et a donc été contraint de poursuivre le set avec un jack accroché à sa basse… Le frontman occupe bien la scène en se rapprochant du public tel un guerrier vers ses frères d’armes. Dommage que ses parties cleans soient un peu fausses par moment… Bref, bon folk metal blackisant.

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C’est au tour de Boisson Divine, mais cette fois je laisse la plume à Nokomis car je m’accorde ma première pause du fest ! Histoire de profiter un peu du Caravansérail et des activités extérieures!

Boisson Divine un groupe très dansant originaire du sud-ouest. Le drapeau gascon planté sur la batterie nous plonge immédiatement dans l’ambiance, soutenue par les instruments traditionnels et chants gascons. Les membres créent immédiatement un excellent contact avec le public, ponctuant leurs chansons de notes d’humour bienvenues. Le concert se termine sur une reprise atypique de Breaking the Law (Judas Priest) made in Gascogne.

Les membres de Boisson Divine réapparaîtront vers 21h00 pour un petit concert à capella à l’extérieur, autour d’un feu de camp.

Comme Nokomis a eu la gentillesse de me relever pendant Boisson Divine, j’ai donc enfin pu aller faire ma toute première visite au Caravansérail. Les stands sont joliments aménagés et les artisans sont ravis d’être sur place. Après avoir discuté avec bons nombres d’entre eux, ce qui ressort le plus, c’est la bonne ambiance du festival et le fait que cette fois les artisans ont eux aussi la chance d’assister à certaines animations médiévales (comme la plupart d’entre eux sont obligés de rester à leurs stands, ils ne peuvent pas sortir voir ce qu’il se passe à l’extérieur et dans les concerts…)

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Cette année, le Cernunnos a décidé que certaines animations auraient lieu à l’intérieur du Caravansérail permettant ainsi aux artisans de voir certaines troupes à l’oeuvre, sans être bloqués toute la journée derrière leurs stands. Tout au long des deux jours du fest, plusieurs jeux et de la Calligraphie seront proposés à l’intérieur du bâtiment. Quelques conteurs feront également leurs apparitions et les troupes de Tan Eillel et Scurra rendront visite aux divers artisans.

Mais le temps passe vite et les concerts s’enchaînent rapidement, il est temps pour moi de retourner fissa à la salle de la Halle pour assister au concert de Belenos, groupe incontournable de black celtic, présent sur scène depuis 1995.

Je me fraye un chemin jusqu’à la scène pour découvrir un show à la fois épuré et très pro.  Le groupe breton, très attendu par les festivaliers, bosse actuellement sur leur tout nouvel album, ce qui ne les a pas empêché de revenir jouer au Cernunnos pour la 3ème fois… Une setlist particulièrement pagan, adaptée au festival, un peu moins black que les concerts qu’ils donnent habituellement avec une petite pépite, un titre surprise que Belenos jouera sur scène pour la première fois : Chant de Bataille.

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Allons maintenant faire un tour en Autriche grâce à l’excellent groupe Dornenreich. Ils ont la particularité d’avoir deux types de concerts : électrique ou unplugged. Ce soir, c’est à ce format que nous aurons le droit, le line up se résumant pour l’occasion à 2 membres : le très bon violoniste Thomas Riesner et le membre fondateur Jochen Stock, au chant et à la guitare acoustique.

Ici, nous avons du dark ambiant nuancé de folk et de black -car oui, même en version acoustique, les autrichiens nous prouvent que c’est possible de faire du black! Ce show frise la perfection de par ses mélodies et son atmosphère à la fois lourde et mélancolique. Ils ont beau n’être que deux sur scène, ce groupe m’a véritablement émerveillé ! Un bijou ! La fosse regarde Dornenreich religieusement. Ma première claque du dimanche !

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Retour dans la Halle, avec les estoniens de Metsatöll, dont le backdrop est aussi gigantesque que magnifiquement illustré. Le groupe a de la bouteille, pas étonnant, celui-ci existe depuis 99 ! Lauri Varulven Õunapuu est du genre multitache car il est à la fois guitariste, chanteur et il joue de la cithare à 12, 11 et  à 7 cordes ainsi que de la flûte… Bref,c’est le “Leeloo Dallas Multipass” du metal ! Ce chanteur est d’ailleurs l’un des mecs les plus impressionnant entendu sur cette scène – j’ai rarement entendu une voix claire aussi grave ! Un sacré baryton. Quant au batteur, possédé, il tape comme un forcené (on pourrait croire qu’il vient du milieu hard rock tellement il tape fort !) Une chouette découverte! Deux jeunes enfants sont assis sur le côté de la scène et ont l’air de particulièrement apprécié la musique de Metsatöll, tout comme le public.

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Il ne reste plus que deux groupes avant la fin du Cernunnos, et c’est l’Ecosse qui est cette fois à l’honneur. Direction l’Abreuvoir pour SAOR groupe évidemment très attendu par une fosse impatiente d’entendre le set majestueux des écossais !!

C’est sur une cornemuse samplée que Saor entre en scène. Les yeux fermés, nous voilà au bord des falaises écossaises, face à une mer déchaînée. Riffs grandioses avec des soli atmosphériques magnifiques, plans tribaux à la batterie, une double qui ne faiblit pas une seconde, le tout teinté d’un black de grande qualité. Des musiciens très pro et de magnifiques compositions. Saor est clairement MA PLUS GRANDE RÉVÉLATION du Cernunnos.

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Les décorations du festival signées Ber2Paris sont très réussies et à la nuit tombée, de jolies ampoules rouges et  blanches illuminent le stand des boissons.

Il fallait bien que cela arrive, nous voici au tout dernier concert du festival, la tête d’affiche Saor Patrol aura la chance de clôturer les deux belles journées du Cernunnos.

La Halle est de nouveau blindée pour accueillir des écossais d’un genre bien différent de Saor, les deux groupes ont beau porter le nom “Saor”, leurs univers musicaux divergent totalement.

Saor Patrol, c’est cinq musiciens, tous arborant fièrement leur kilt : 3 percussionnistes, 2 frontman, le leader Charlie Allan à la cornemuse et Steve Legget à la guitare électrique, tous plus charismatiques les uns que les autres. Charlie et ses comparses pleins d’humour nous offrent un concert festif nous plongeant dans les merveilleuses terres écossaises. Les percussionnistes immergent le public dans une sorte de transe frappant avec leurs mailloches de toutes leurs forces. Entre 2 morceaux, j’ai eu la chance de leur apporter une bouteille de whisky, ce qui était plutôt fun (merci à Rémy, techos de scène pour ça !).

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Bref, un groupe d’une gentillesse sans limites, plein d’humour, très proche de son public, dont la musique (de bonne facture) nous emmène dans leur beau pays en nous donnant même envie d’aller visiter leurs highlands natales. De quoi finir un fest sur une note festive avec le sourire aux lèvres – on en redemanderait même plus!

En résumé, pour cette dixième édition du Cernunnos, beaucoup d’affluence ! Je ne sais pas si c’est dû à la programmation, qui était à la fois riche, originale et de qualité, ou au fait que le festival se tienne dorénavant sur 2 jours (concept qui, je l’espère, sera conservé pour les prochaines éditions) mais en tous les cas, le public était satisfait des concerts, des animations médiévales et des stands des artisans offerts par le Cernunnos.

Cependant, je note un petit bémol – plusieurs festivaliers partagent mon opinion – les concerts s’enchainaient un peu trop rapidement entre les deux salles.

De plus, étant donné les rudes températures de saison, l’orga aurait peut être également dû prévoir suffisamment d’espaces chauffés pour se poser afin de picoler et grailler en dehors du Caravansérail et des salles de concerts. L’espèce de préau situé côté restauration ne nous mettaient pas vraiment à l’abri du froid…

Toujours est-il que le Cernunnos est un festival sérieux dans lequel s’investit une orga passionnée !

Les groupes ont tout donné sur scène et étaient vraiment contents d’être là, comme les animateurs et les artisans et je vous conseille grandement, si ce n’est pas déjà fait, d’aller à ce festival car il vaut vraiment le détour !

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