Doctor Who : Twice upon a time – Steven Moffat

Le Docteur refuse de se régénérer. Parti à la recherche du temps qui lui manque, il croise le premier Docteur et un militaire de la 1ere guerre mondiale : eux aussi, ils ne veulent pas mourir. Ils ont peur. Mais le Temps se fige : il réclame son dû, la mort de chacun d’entre eux. À moins qu’une entité alien ne se cache derrière tout cela…

This is the end, my only friend, the end…

Twice upon a time est le point final de l’aventure Doctor Who pour son showrunner, Steven Moffat, pour son acteur principal Peter Capaldi et d’autres collaborateurs de longue date au show dont Murray Gold, compositeur de la musique de la série depuis douze ans. Autant dire qu’on pouvait espérer un chouette au revoir à tout ce beau monde, ce que cet épisode de Noël n’est qu’à moitié.

Pour cette ultime aventure, le Docteur interprété par Peter Capaldi rencontre son ancêtre, le premier Docteur. L’acteur original William Hartnell étant décédé (on fête les 110 ans de sa naissance, hommage donc), c’est David Bradley qui reprend le rôle, il l’avait déjà fait dans l’excellent téléfilm An adventure in space and time de Mark Gatiss. Gatiss qui est présent  – façon de parler, il reste là à se lamenter jusqu’à la fin – également, dans un rôle de militaire dont l’identité relève du pur fan service. Le trio fait face à une menace temporelle qui va avoir des conséquences sur leurs morts respectives.

Le temps des épisodes de noël riches et ambitieux est bien fini : s’il y a beaucoup de fan service dans Twice upon the time, c’est surtout dans son aspect multi-Docteur. David Bradley interprète le premier Docteur avec malice, profitant de bons dialogues, y compris les clichés misogynes inhérents au personnage issu des 60’s.

Pour le reste, Moffat est en pilotage automatique complet : intrigue inutile, Docteur éteint, compagnon sans utilité, avec un manque de magie confondant. Tout juste le scénariste se rappelle-t-il que c’est Noël à travers une scène très réussie dans les tranchées de la Première Guerre Mondiale, c’est bien peu sur l’heure que dure ce spécial.

J’en étais sincèrement à penser que c’était l’histoire de trop pour Steven Moffat et Peter Capaldi : à travers une resucée sans âme, les péripéties sont réduites, fades, sans idées, voir même gênantes dans la scène où les Docteurs trop vieux pour ces conneries cherchent à échapper à UN pauvre laser.

Puis arrive la fin et les dialogues prennent un sens méta quand on sent que derrière les mots de Capaldi se cache l’au revoir du scénariste qui a piloté la série pendant sept ans.

Ce dernier grand discours, très bien écrit, très bien joué, rattrape un peu le niveau jusqu’à la régénération. Ce type de séquence a été, depuis 2005, un moment toujours intense en émotion. Cette fois, le spectateur est en mode mineur, ce qui nuit sans aucun doute à l’adieu au douzième Docteur.

Tout au long de l’épisode pauvre visuellement, Murray Gold tente de nous exciter musicalement. Les thèmes sont là, presque à l’excès (la citation de Vale est hors de propos, même si elle suscite plein de souvenirs) dans une espèce de maxi best of avant séparation.

La première apparition de Jodie Whittaker, nouvelle interprète du personnage, donne un coup de fouet immédiat. Nouveau rythme, nouvelle pression, nous n’avons que deux minutes pour la découvrir et mettre en place la suite. Pari réussi, d’autant que son seul dialogue renvoie aux exclamations émerveillées d’Eccleston et Tennant, ce qui intrigue forcément. Il faudra attendre l’automne pour voir ce que donnera cette nouvelle mouture version Chris Chibnall, probablement plus sombre dans son propos.

Conclusion

Découvrir un épisode aussi pauvre dans les idées et l’écriture m’a décontenancé. Alors que la saison 10 relevait (enfin) le niveau, cette conclusion m’a laissé sur le bord de la route. Il était vraiment temps que Steven Moffat s’arrête, Twice upon a time en est la confirmation.

Doctor Who : Twice upon a time

Ecrit par Steven Moffat

Avec Peter Capaldi, David Bradley, Jodie Whittaker, Pearl Mackie, Matt Lucas, Mark Gatiss

BBC

Diffusé prochainement sur France 4

Bientôt disponible en DVD

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