J’ai pris plaisir à lire ce roman de post apo’ captivant, et agréablement désuet.

Lorsque Bill se réveille à l’hôpital, les yeux bandés, il n’a pas conscience de sa chance. Dehors, une pluie d’éclats de comète qui a illuminé le ciel a rendu la quasi-totalité de l’humanité aveugle. À Londres et ailleurs, si de petits groupes tentent de s’organiser pour survivre, c’est compter sans les Triffides, ces mystérieuses plantes capables de se déplacer, tandis que les humains, eux, trébuchent et tombent…
Et si on remplaçait les zombies par des plantes ?
Dans le champ du post apo’, certaines thématiques reviennent très régulièrement. Parmi elles, la figure récurrente du zombie, qui hante (trop ?) souvent ce champ littéraire. L’auteur prend ici un parti pris plus original, puisqu’il remplace la figure du zombie par… une plante. Car c’est bien ce dont il est question ici : les triffides ne sont autres que des végétaux un peu particuliers, puisqu’ils marchent et tuent les humains à l’aide d’un aiguillon mobile mortel.
Étant donné leur statut de plantes, les triffides nous resteront assez mystérieux tout au long du récit, ce qui renforce le sentiment de danger qu’ils dégagent. Au fil du roman, ils deviennent néanmoins de plus en plus perturbants de par leurs comportements étranges : regroupements autour des habitations, agressions systématiques des humains… Que (qui ?) sont-ils réellement et quelles sont leurs intentions ? Quel rôle ont-ils joué dans l’apocalypse ? L’auteur sait parfaitement doser pour instiller le doute : les triffides sont si réalistes qu’on y croirait presque, l’aspect végétal restant crédible bien que leurs capacités nous mettent extrêmement mal à l’aise…
Un récit aussi désuet que romanesque
Le jour des triffides est paru pour la première fois en 1951, soit il y a plus de 70 ans. Dans l’ensemble, j’ai trouvé ce récit moderne dans son style et son scénario. On sent néanmoins l’empreinte de ces années anciennes, notamment dans les relations entre les personnages (les rôles entre les hommes et les femmes sont très genrés) et la tournure de certains dialogues.
Cela n’enlève rien au roman, et lui confère même un charme désuet. L’histoire en elle-même n’en est pas moins captivante.
J’ai suivi avec beaucoup d’attention le périple de Will à travers ce monde dévasté !