J’ai passé un très bon voyage avec cette bande dessinée, qui propose une adaptation de Lovecraft intéressante !
Randolph Carter, voyageur au pays des rêves, tente de ne pas se réveiller avant d’avoir atteint son objectif, l’inaccessible Kadath : la demeure des dieux, un lieu de fantastique et d’imagination débordante. Carter parcourt un monde rempli de menaces et de monstres abominables, mais aussi de palais, de cités exubérantes et de paysages qui rappellent à l’homme son rôle insignifiant sur le gigantesque échiquier cosmique.
Quelles sont les raisons de continuer quand tout autour de soi est terrifiant et mortel ? Kadath peut apporter des réponses à cette question !
Une adaptation sans précédent de La Quête onirique de Kadath l’inconnue de H.P. Lovecraft.
N’ayant pas lu La quête onirique de Kadath l’inconnue, dont est inspirée cette bande dessinée, je ne pourrai pas juger l’adaptation en tant que telle.
Néanmoins, j’y ai bien retrouvé cette ambiance propre à Lovecraft.
Le trait est précis, assez réaliste, et rappelle les descriptions pointues de l’auteur. Comme dans les romans, le soucis du détail que dévoilent les planches nous immerge dans cet univers onirique, qui en devient particulièrement crédible.
Le récit nous narre les pérégrinations de Carter le rêveur. Mais où se situe la frontière entre le songe et la réalité ? Le scénario est parfois un peu décousu (volontairement sans doute). Certaines ellipses étonnantes donnent à penser qu’on se situe effectivement en dehors du champ des possibles. Malgré tout, cette quête semble si ancrée dans le présent qu’on en vient à douter.
Les interludes entre deux chapitres correspondent (imagine-t-on) aux moments éveillés du petit Carter. Cependant, ils sont si brefs et si absurdes qu’on en vient à douter de leur réalisme, au profit du voyage actuel de Carter.
Là où le fantastique de Lovecraft se joue la plupart du temps dans les questionnements inhérents au réel, la Quête onirique évolue pour sa part entre le rêve et l’éveil. Ce n’est pas la possibilité des hypothèses surnaturelles qui est ici remises en cause : nous savons que les créatures et les royaumes dépeints n’existent pas, du moins dans notre monde. Le récit interroge davantage sur la part de vérité s’invitant dans nos rêves, et semble suggérer qu’éveil et songe se mêlent souvent, sans qu’il soit possible de les distinguer clairement.
Le tout s’ancre au sein d’un univers fabuleux, extrêmement fouillé, riche de paysages, de créatures, de protagonistes hétéroclites et de cultures. Le scénario épique ne laisse aucun temps mort et offre de nombreux rebondissements.
Cette adaptation de La quête onirique m’a donc complètement convaincue !