Un roman graphique surprenant, une science-fiction poétique, une beauté esthétique.
Il y a plusieurs années, Jacob et Elena Armlen, un couple d’explorateurs, se sont retrouvés piégés dans une étrange dimension parallèle aux paysages insaisissables, à l’architecture changeante, peuplée d’entités malicieuses, laissant derrière eux leur fille en bas âge, Adley. Bien des années plus tard, Adley a grandi mais n’a jamais oublié ses parents. Dotée d’un pouvoir de clairvoyance et accompagnée de Staden, un robot à la sensibilité très humaine, elle se lance à leur recherche.
Un sublime album
La première remarque à faire sur ce roman graphique est la beauté de ses images. Tout y est : une passion du détail, les perspectives, les couleurs. On sent que Richard Blake est un artiste avant tout, au vu du soin qu’il apporte à chaque petite chose de cet album. Les différents mondes explorés ont aussi leur propre esthétique, leur propre architecture. Les personnages sont ici finalement peu nombreux mais on sent que l’artiste a pris le temps de poser autant de détails sur eux que sur les décors.
Une histoire intéressante mais complexe
L’histoire proposée par Richard Blake est prenante, mais complexe. Cette recherche de ses parents par Adley et l’IA qui l’accompagne pousse le lecteur à en découvrir toujours plus au fil des pages, et pourtant son récit n’en reste pas moins complexe. J’ai mis du temps à entrer dans ses explications, même si j’étais porté par le graphisme d’ensemble. Mais une fois que l’on s’est saisi du propos on termine le roman avec joie et on finit ensuite par le relire, pour réadmirer les images et vérifier que l’on a bien tout compris. Et relire un roman graphique ou une BD m’arrive tellement rarement que ce simple point est notable.
Des personnages étonnants
La galerie de personnages proposée est elle aussi étonnante. Au-delà d’Adley et Staden on reste sur du second plan bien entendu, mais il est intéressant de voir comment l’auteur les a construits. En effet il nous livre un Staden qui est là pour être l’appui de Adley et il s’acquitte extrêmement bien de son rôla d’ailleurs. Face à cela Adley est dépassée par moment par les évènements, elle peine à parvenir à donner le cap de leur aventure et pourtant le lecteur s’attache énormément à elle. Ce côté purement humain, fragile, du personnage fonctionne impeccablement.
Avec Horizons Obliques il est certain que Richard Blake fait une entrée remarquée dans le champ des romans graphiques. Artiste-peintre il parvient à nous proposer à travers ses images une histoire prenante, bien que complexe. Un superbe exemple de ce que peut être un roman graphique : beau, passionnant, immersif.