Un très beau roman, contemplatif et poétique.

Quelque chose est arrivé. Le monde est en ruine. Il ne reste qu’une survivante. Assoiffée de grand air et de large, elle doit s’aventurer hors de ses repères. Dans l’oubli hypnotique du monde d’avant, elle marche, sans s’arrêter, jusqu’à apercevoir la mer. Bientôt elle sent son identité lui échapper. La nature a repris ses droits. Comment vivre désormais ?
J’ai beaucoup apprécié ce roman post-apocalyptique.
Un rythme lent et contemplatif
Nul question ici de zombies ou de combats pour survivre. Après nous les oiseaux s’inscrit davantage dans la veine des romans descriptifs et solitaires du genre. Nous y suivons une jeune fille dans son périple solitaire pour survivre dans un monde désolé. D’elle nous ne saurons rien ou presque, sinon que la mort de sa protectrice la pousse à explorer ce qui reste de l’humanité. Un pas après l’autre, un jour après l’autre, avec pour unique objectif celui de se réveiller vivante chaque lendemain.
Inutile de chercher entre ces pages un grand dessein ou une révélation magistrale : ici, c’est le voyage qui importe et non la destination. Et malgré la désolation, le chaos, les ruines de l’humanité, le voyage est magnifique.
Une chute de l’humanité très poétique
Car Rackel Haslund insuffle aussi dans ce bref roman beaucoup de poésie. Fin de l’humanité plutôt que fin du monde, l’autrice nous invite aussi à réfléchir à ce que pourrait devenir la Terre sans nous. Loin de nous décrire avec horreur la chute de la civilisation, elle nous dépeint au contraire une planète où la nature a repris ses droits. Dénuée d’humains, envahie par les arbres et les herbes. Peuplée par les habitants du ciel, qui la rendent finalement bien plus paisible que nous n’avons su le faire.
Le titre ici est très bien choisi : les oiseaux jouent effectivement une place prépondérante au sein de l’œuvre. Jusqu’aux toutes dernières lignes, très émouvantes, qui lui confèrent tout son sens.
Après nous les oiseaux est donc un très beau roman post-apocalyptique.