Enderr, ce sont 5 garçons venus tous droits de la Haute-Savoie pour nous offrir leur premier album, Seeds of Darkness. Onze titres enregistrés au Studio du lac à Annecy et mixés et mastérisés par Arnaud Ménard. Le groupe compte Xavier au chant, Stéphane et Tristan à la guitare, Aurélien à la basse et Tony à la batterie. Si cet opus est le premier du groupe, les garçons n’en sont pas à leur premier essai. En effet, ils ont tous déjà tourné avec d’autres formations entre rock, punk et metal, les années passées. Je découvre donc Seeds of Darkness que Enderr m’annonce comme un projet de Deathcore et dont les influences vont de (oui j’ai très attentivement lu leur présentation et parcouru leur site), Thy Art Is Murder, à As I Lay Dying, Gojira, August Burns Red, Whitechapel, ou encore All Shall Perish. Enderr présente bien et m’a fourni largement de quoi travailler ! De quoi éveiller mon intérêt de coreuse qui désespère de voir une scène core française aussi active que chez nos voisins !
Seeds of Darkness est un album bien réalisé et j’ai apprécié l’écouter et l’analyser, bien rythmé, cohérent, cependant ce n’est pas du deathcore. C’est un bon album de metalcore à n’en pas douter et c’est presque dommage que le groupe ne l’assume pas, puisque je m’attendais à du deathcore et que je n’y retrouve pas vraiment les ingrédients qui le caractérisent. Le son est plus heavy, groovy et death que ce que je m’attendais à entendre, un peu timide, ça manque de blast et de gros break à mon goût et de lourdeur dans les riffs et le scream. Mais pour du deathcore, que l’on soit bien d’accord ! Ca reste malgré tout un bon album de metalcore avec beaucoup de potentiel pour la suite et peut-être justement l’opportunité de noircir et d’alourdir tout ça sur de prochains opus … si les garçons le souhaitent !
On commence l’album avec Bound By Fire. Dès les premiers riffs, je me suis justement dit, on est sur du metalcore et ça c’est confirmé sur la suite du morceau et avec le scream du chanteur. Le groove est intéressant et la montée progressive dans la mélodie m’a bien plu. C’était une bonne idée d’attaquer avec ce morceau plutôt énergique selon moi.
Perception enchaîne très rapidement, le chant est très présent et j’aime bien l’attaque de la batterie. Il y a toujours un bon groove. C’est un morceau avec des passages plus death également et on va d’ailleurs en retrouver de plus en plus au long de l’album.
Whirl of Despair est dans la même veine avec un côté un peu plus heavy sur certains riffs.
My Tribulation commence comme les précédents morceaux avec des riffs très metalcore puis intercale des passages plus deaths. Le chant est toujours très présent et attaque assez rapidement. Le rythme laisse pour le moment assez peu de répit. J’ai bien aimé également la mélodie de ce morceau.
Seeds of Darkness dont l’album porte le nom, enchaine avec une intro un peu plus lourde que les précédents morceaux avant de repartir sur un son metalcore plus classique. C’est aussi un des titres pour lequel le groupe a proposé un clip. La mélodie est assez entêtante, le refrain est efficace et les guitares un peu plus heavy également.
On continue avec The Divine One qui fait progresser l’album de la même manière que les morceaux précédents.
D.S.O.M. est un morceau un peu plus lourd et plus sombre que les autres, dans lequel j’ai apprécié la place intéressante donnée à la basse. J’ai également trouvé qu’il y avait un bon groove à la fin.
Into the Great Attractor est l’autre morceau pour lequel le groupe a proposé un clip. Il m’a aussi permis d’aller regarder d’un peu plus près les paroles. Des paroles liées au désespoir, à la destruction et au vide. Je suppose au vu des titres que le reste de l’album tourne autour de ces thématiques. Le concept reste quand même un peu flou et j’aurais été ravie d’avoir le reste des paroles sous les yeux.
Shockwave reste sur ses sonorités plus sombres comme les deux morceaux précédents. Clairement si Enderr souhaite partir vers des compos plus deathcore, c’est dans ce type de morceau que réside tout le potentiel à exploiter pour la suite. J’aime assez les riffs et l’ambiance plus intransigeante.
Anagnorisis poursuit de la même façon mais avec un son plus death. Et finalement, Dig Me a Grave clôture l’album avec un morceau qui repart vers un son plus metalcore comme au début.
Ainsi, Enderr est un groupe qui a selon moi beaucoup de potentiel et a très bien réussi l’épreuve du premier album. Celui-ci confirme le sérieux des compositions et du travail des musiciens comme leur capacité à mobiliser une post-prod et une communication soignées. Qu’il s’agisse de leur musique ou de leurs supports de présentation, j’ai clairement perçu leur envie d’aller loin et de partager leur travail. J’ai bien aimé le groove sur beaucoup de morceaux, le scream était varié, il y a de très bons riffs et de belles mélodies qui m’ont bien plu. Cependant, j’ai été un peu déçue de ne pas réellement avoir un album de deathcore et que le groupe ne semble pas assumer leurs compositions plus metalcore, plus heavy. Ils ont cependant clairement le potentiel pour alourdir leur musique et se diriger vers un son plus deathcore et moderne, qu’il s’agisse de leurs inspirations comme des derniers morceaux de l’album. Petit bémol également pour la pochette et l’artwork qui ne m’ont pas vraiment convaincue. Je suivrais donc avec intérêt l’évolution du groupe et leurs prochaines compositions et je serais aussi ravie de les découvrir sur scène si l’envie leur prend de passer dans nos terres franciliennes !