Entretien avec Anthony, batteur de Cøllapse

Bonjour, et merci de prendre le temps de me répondre. Peux-tu tout d’abord te présenter et nous expliquer ce que tu fais dans Cøllapse ?

Merci à toi de nous donner de ton temps ! Je m’appelle Anthony et suis le batteur du groupe. Ce n’est en général pas forcément le membre qu’on attend pour répondre à une interview, j’espère du coup que je ne serai pas trop à côté de la plaque (rires).

Comment en es-tu venu au rock et au metal ?

Je le dois à mon père, qui a toujours écouté du Rock. D’aussi loin que je me souvienne, il y avait toujours de la musique chez moi, notamment les Beatles et Queen. Adolescent, alors que j’écoutais déjà Nirvana en boucle, sont arrivés des groupes comme Muse ou Placebo notamment, que j’ai adoré sur les premiers albums… Les Smashing Pumpkins étaient encore là, Korn, Deftones, System Of A Down sont arrivés à mes oreilles… C’était une belle époque, où découvrir un nouveau groupe m’amenait à une autre découverte, puis à une autre, sans qu’internet ne soit encore bien développé, ce qui renforçait le charme : dénicher les disques ou les acheter n’était pas simple, surtout en ayant des finances restreintes… Quand je trouvais un bootleg de Nirvana dans un commerce, j’avais l’impression d’avoir découvert le graal et me démerdais pour trouver les tunes ! Idem lorsque Origin of Symetry est sorti, impossible de ne pas l’avoir le jour de sa sortie ! Bref, ma rencontre avec ce monde est semblable à ce que des milliers d’autres personnes ont vécu, mais je suis heureux qu’elle se soit produite à une époque où posséder un disque, où se le procurer malgré les difficultés, signifiait quelque chose. Avec l’avènement des plates-formes aujourd’hui, la dévaluation subie par la musique, que l’on consomme comme un abonnement de Smartphone, est d’une tristesse infinie.

Comment est né le groupe ?

Nous avons eu pendant des années plusieurs groupes sous des noms différents ; à la suite du départ du dernier chanteur, nous avons cherché pendant des mois un remplaçant sans réussir à trouver quelqu’un qui nous convienne. C’était en 2011 ; nous n’écoutions pour ainsi dire pas de post-rock, juste Mogwaï de temps à autre. En revanche, nous étions plongés dans des groupes comme Porcupine Tree ou Archive, dont certains morceaux avaient de très longues plages instrumentales, sans qu’aucune voix n’intervienne. C’était évidemment inspirant ; nous nous sommes alors dit qu’on ferait aussi bien d’explorer cette voie afin d’arrêter de faire du surplace. Le projet est né ainsi.

Anankè est le quatrième album du groupe. Comment s’est passée la composition ? Qui écrit la musique, qui se penche sur les paroles ?

La composition se fait toujours lorsque nous répétons, soit en jammant et en laissant venir ce qui vient, soit à partir de quelques notes amenées par l’un d’entre nous. La création est vraiment affaire de groupe nous concernant, chacun apporte ses idées, ses influences et son inspiration du moment. Ananké est donc le fruit du travail de quatre personnes. Quant aux paroles, vu notre style, il y en a peu. Cependant, nous avons incorporé dans l’album un interlude où quatre phrases sont interprétées dans plusieurs langues ; là encore, nous avons travaillé ensemble le texte afin d’arriver à ce que nous voulions.

Où trouvez-vous l’inspiration quand il s’agit d’écrire de la musique ?

J’imagine que l’inspiration vient principalement des différents styles de musique que nous écoutons : Vince (claviers) a une grosse base de trip-hop, de dub, de reggae ; Erwan (basse) possède un bagage impressionnant concernant l’univers du métal, Seb (guitare) est plus versé dans les groupes un peu progressifs comme Opeth ou King Crimson… Et moi dans la musique qui n’est pas compliquée (rires). Je pense malgré tout, même si ce n’est pas d’une manière directe, que les autres formes d’art qui nous plaisent, comme le cinéma ou la littérature, nous apportent quelque chose dans notre manière de fonctionner – ne serait-ce que lorsqu’il faut réfléchir à la direction que va prendre l’artwork, ou à un texte, un thème à élaborer pour l’album.

Comment est-ce que vous avez bossé sur l’artwork de cet album ?

Nous avons travaillé avec Julie Barruel, qui est notre graphiste depuis le premier album. Il y a eu beaucoup d’échanges car les idées que nous avions en tête n’étaient pas faciles à retranscrire. Du coup, elle s’est un peu arrachée les cheveux mais elle a l’habitude avec nous (rires). Au final, nous sommes contents du résultat, et les retours que nous avons eus confirment que le temps pris n’a pas été vain.

Quel est ta piste préférée de l’album et pourquoi ?

C’est difficile de te répondre, car en général, je n’ai pas réellement de titre favori. Nous concevons un album comme un tout, les morceaux qui le composent ne sont pas indépendants les uns des autres, ils sont liés de façon à ce que chacun paraisse raconter une histoire. Alors évidemment, au fur et à mesure que le temps passe, il y a des titres qui te parlent plus que d’autres, notamment en live, mais pour le moment, l’album étant encore trop frais, j’en aime tous les morceaux de façon égale.

Avez-vous prévu de sortir des clips pour soutenir la sortie de l’album ?

C’est déjà fait : le clip de « Anima Anceps » est sorti quelques jours avant la parution de notre album. N’hésitez pas à aller le voir !

Quels sont les prochains projets pour Cøllapse ?

Suite au départ d’Erwan, qui a souhaité arrêter l’aventure avec le groupe, nous sommes à la recherche d’un nouveau bassiste. Nous travaillons pour l’instant sur un nouveau clip, nous prenons également du temps pour promouvoir l’album. Depuis la sortie de Ananké, nous avons joué dans pas mal d’endroits en France, et nous sommes du coup en train de booker de nouvelles dates pour le milieu d’année.

On peut vous voir où et quand sur scène ?

Pour l’instant, rien d’officiel, mais n’hésitez pas à regarder notre actualité sur les réseaux sociaux, car les choses devraient bouger d’ici là !

Plein d’excellents albums sont sortis en 2022. Une préférence, un coup de cœur que tu voudrais conseiller ?

Porcupine tree a signé un très beau retour avec Closure/Continuation ; et les derniers efforts de Helms Alee, Metric, The Gathering, Archive, The Smile, Weyes Blood, Crippled Black Phoenix, Marissa Nadler, My Sleeping Karma, Tim Bowness, Cult of luna, Glaston, Sharon Van Etten et Emma Ruth Rundle sont excellents, chacun dans leur style (assez différents). Je sais, ça fait beaucoup, mais l’année 2022 a été musicalement riche et qualitative!

Merci pour tes réponses et à très bientôt

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