Les rêves qui nous restent – Boris Quercia

J’ai passé un bon moment de lecture avec ce petit roman percutant, qui explore la frontière entre humanité et machine sur fond de révolution sociale.

Dans cette mégapole tentaculaire qu’est la City, certains n’hésitent pas à vendre à des sociétés privées la seule chose qui leur reste : leurs rêves. Mais quand un incident se produit au sein d’un entrepôt de dormeurs, les dirigeants veulent régler au plus vite l’affaire avant qu’elle ne s’ébruite. Natalio, flic de classe 5, la plus méprisée car chargée d’éliminer discrètement les dissidents, est leur meilleure option. Ce dernier accepte toujours les missions à la limite de la légalité, par appât du gain autant que par désoeuvrement. Fauché, Natalio a d’ailleurs dû remplacer son électroquant, un androïde qui le suit comme son ombre, par un modèle ancien, acheté au rabais chez un soldeur. Mais la machine a un on-ne-sait-quoi d’inquiétant, des défaillances et des anomalies sur lesquelles son propriétaire n’a pas le temps de s’arrêter. Pour le pire… ?

Présenté comme une œuvre à la frontière entre Blade Runner et Soleil vert, je ne pouvais qu’être intriguée par ce court récit cyberpunk !

Un univers percutant

Je suis très vite entrée dans cet univers violent et désenchanté, où la collaboration entre humains et machines a pris un tournant tragique. Comme souvent dans les récits d’anticipation, les descriptions sociétales du roman ne sont pas sans rappeler des problématiques très actuelles. Et si les individus de notre monde ne sont pas officiellement cantonnés dans des classes économiques numérotées, la réalité n’en est finalement pas si loin. Le monde qui nous est présenté ici est donc aussi percutant que violent, tant dans les interactions entre les personnages que par les duretés subies par les plus pauvres.

Un léger manque de crédibilité scientifique

Voilà un reproche que je fais très souvent aux romans de science-fiction, et celui-ci ne fait pas exception à la règle. Certains points sont difficilement crédibles, notamment le niveau de développement des robots par rapport à l’ère relativement proche dans laquelle se situe cette histoire.

Le motif de rupture entre humains et machines nous sera dévoilé au fur et à mesure, mais là encore et malgré un postulat intéressant, cela reste peu envisageable. Malgré une narration qui se veut très réaliste, certains aspects manquent donc de crédibilité.

Des personnages profonds sur fond de révolution sociale 

Les personnages en revanche ont une vraie profondeur. Natalio s’expose très vite dans toute sa complexité : anti héros désabusé aussi touchant que désagréable, il porte le déroulement du récit de bout en bout. En arrière plan se dessine une révolte inévitable, dont l’issue attendue reste cependant nécessaire.

Les rêves qui nous restent est donc une lecture intéressante, dont le parti pris a su me séduire.

Titre : Les rêves qui nous restent
Série :
N° du tome :
Auteur(s) : Boris Quercia
Illustrateur(s) :
Traducteur(s) :
Format : Poche
Editeur : Pocket
Collection :
Année de parution : 2023
Nombre de pages :
Type d'ouvrage :

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