Un roman fantastique original et prenant.
Quand Violeta trouve refuge au manoir de Lakesedge, elle pense tomber sur un monstre. Avec son jeune frère Arien, ils connaissent les rumeurs qui circulent sur Rowan Sylvanan. Il aurait, paraît-il, noyé toute sa famille alors qu’il n’était encore qu’un enfant. Rapidement, Rowan se montre très intéressé par les dons d’Arien, qui semble pouvoir parler aux ténèbres. Alors que les habitants du manoir s’agitent autour du lac, à coups de formules alchimiques, Violeta n’a d’autre choix que d’apprendre à connaître Rowan. Elle découvre un jeune homme plus torturé et complexe que ce qu’on pourrait imaginer. Et surtout, qu’il existe une sombre magie qui règne sur les eux noires du lac, dans le royaume d’En Dessous…
Je ne me suis pas laissé tenter sans crainte par ce roman. Un manoir hanté, une héroïne naïve, un antagoniste ténébreux… tous les éléments semblaient réunis pour proposer une romance clichée, bourrée de lieux communs. Et pourtant, Clipstone parvient à tisser une histoire originale et surprenante à partir de ces éléments en apparence si banals.
Un décor effrayant
Par le biais du décor, d’abord. Il est rare qu’un roman me fasse peur, mais je dois avouer qu’en parcourant les pages de celui-ci, j’ai plus d’une fois frissonné. Le manoir de Lakesedge est aussi magnifique qu’effrayant. Il nous enchante par ses lumières, ses livres et ses jardins ; il nous terrifie par ses ombres mystérieuses aux mélodies envoûtantes, par les berges dévastées de ce lac trop noir. J’ai adoré en parcourir les couloirs et les pelouses.
Une héroïne féminine forte et attachante
Les personnages ancrés dans ce décor nous deviennent rapidement attachants. Loin d’être aussi naïve qu’il y paraît de prime abord, Violeta se montre capable et déterminée, portée de bout en bout par son amour pour son frère (un autre point original). La peur l’habite pourtant constamment, ce qui ne la rend que plus humaine. En bref, une héroïne comme je les apprécie, qui sait trouver en elle-même les ressources nécessaires à sa lutte.
Rowan Sylvanan se montre, lui, un peu plus attendu dans sa construction, mais nous réserve néanmoins quelques surprises qui permettent de casser un peu cette impression. Et si certaines scènes avec Violeta fleurent un peu trop le cliché romantique, cela reste suffisamment annexe pour ne pas gêner la lecture.
Un scénario haletant
Quant au scénario, il se montre à la hauteur du reste : j’ai dévoré le roman. Le rythme est soutenu, les péripéties s’enchaînent. Les révélations se dévoilent au fur et à mesure, et rendent le livre bien difficile à reposer. Seules les toutes dernières pages de fin m’ont déçue : je n’ai absolument pas compris où l’autrice voulait m’emmener ! C’est un peu dommage de finir sur une impression mitigée après avoir passé de si bons moments.
Le manoir de Lakesedge reste donc dans l’ensemble une très bonne lecture !