Entretien avec Seb, bassiste de Red Mourning

Bonjour, et merci de prendre le temps de me répondre. Peux-tu tout d’abord te présenter et nous expliquer ce que tu fais dans Red Mourning ?

Bonjour ? Je suis Seb, le bassiste et une des voix additionnelles de Red Mourning. Red Mourning qui est composé de quatre membres. Il y a également Alexandre à la guitare, lap steel et voix additionnelles, Aurélien à la batterie, percussions, claviers, banjo et voix additionnelles, et JC, chanteur lead, et harmoniciste.

Comment en es-tu venu au rock et au metal ?

J’ai une mère qui écoute beaucoup de musique et qui nous a bercés (ma sœur et moi) à la chanson française puis aux groupes de rock tels que Queen, Scorpions, Dire Straits etc… La radio tournait toute la journée, et les cassettes passaient en boucle dans la voiture familiale à l’époque.  Et c’est en cinquième, je crois, qu’un mec du collège m’a vendu la cassette de Kill’em all  pour la somme de 10 francs.  J’avais été attiré avant tout par le visuel de la pochette et le look des mecs. Et là ça a été la porte ouverte sur un univers fascinant en terme de sons, d’images, et  avec une culture propre que je trouvais fort exotique à l’époque.

D’où vient le nom du groupe ?

Le nom vient d’un rite funéraire pratiqué par certains  esclaves noirs américains, qui s’habillaient et célébraient la mort en rouge, lors de cérémonies pendant lesquelles  ils chantaient. C’est une des racines lointaines du blues.

Comment qualifierais-tu votre style ?

C’est un mélange assez vaste de styles musicaux qui vont du blues le plus basique et épuré, jusqu’au death metal dans sa brutalité et certains aspects prog parfois. C’est une sorte de synthèse de tout ce qu’écoutent les membres du groupe. Les influences peuvent émaner de Mastodon, Tool, Textures, Devin Townsend pour les aspects un peu prog, BB king, Clutch, Muddy waters pour le rock et le blues, et après par tout ce qui fait la culture musicale de personnes nées entre le début des années 80 et les années 90, de Madball  à Pantera.

On a eu pas mal d’étiquettes telles que Southern metal, Blues core, Metalcore blues…..

On ne revendique rien, on se satisfait de tout. L’idée est de faire un mix original avec l’utilisation d’harmonica, de lapsteel, de banjo, claviers , harmonies vocales multiples  ou encore percussions diverses, au sein d’une formation métal relativement classique avec guitare/basse/batterie.

Tant que le résultat est pertinent et ne sombre pas dans le gimmick…

Flowers & Feathers est le nouvel album de Red Mourning. Comment s’est passée la composition ? Qui écrit la musique, qui se penche sur les paroles ?

Pour cet album, la majeure partie des morceaux a été composée par Aurélien, notre batteur. Alexandre a aussi apporté pas mal de pierres à l’édifice, avec un ou deux morceaux, et une approche de la guitare assez novatrice en regard des guitaristes précédents. Plus de solos, un son différent…

Quant aux paroles, elles sont écrites pour la plupart par notre chanteur, JC, à l’exception de blue times, écrite par Aurélien.

La plus grosse partie des compos est née et a mûri pendant les périodes de Covid et de confinement.

 

Où trouves-tu l’inspiration quand il s’agit d’écrire de la musique ?

En tant que bassiste, je me cale souvent sur les parties de batterie et de guitares déjà composées, et j’essaie de compléter l’assise rythmique, tout en infiltrant des mélodies en arrière-plan. Si je devais citer une inspiration qui décrit mon style de jeu, si j’en ai véritablement développé un, ce serait l’album Swansong de Carcass et les parties de basse de Jeff Walker. Certes, ça reste modeste, mais j’envisage toujours, dans Red Mourning en tout cas, la musique sous cet angle. Une partie de basse qui ne fait pas que coller et répéter la guitare, mais qui va rajouter des harmonies, voire des mélodies complètes. Parfois ces idées font naître une évolution des riffs et des modifications majeures dans le titre, parfois elles restent sous-jacentes, parfois, elles disparaissent tant j’ai tendance à en mettre partout….

Comment est-ce que vous avez bossé sur l’artwork de cet album ?

C’est Orianne Mazeaud qui l’a créé d’un bout à l’autre. Elle est déjà la créatrice de notre logo, visible sur une série de Tshirts. C’est une artiste qui admire particulièrement le travail sur le noir de Charles Burns par exemple. On lui a filé le morceau titre de l’album, décrit en quelques mots le thème des paroles, et elle s’est lancée, nous proposant assez rapidement ce résultat final qui nous plaît énormément.

On a aussi eu des pistes intéressantes proposées par Bertrand Fournier, peintre de son état, dont le superbe travail ne collait pas tout à fait avec l’image du groupe, mais valait néanmoins le détour.

Quel est ta chanson préférée de l’album et pourquoi ?

Impossible d’en sortir une du lot. Avec cet album, on s’est un peu détaché des précédents, qui, sans être des « albums concepts », présentaient une certaine unité en terme de compos. Ici, les ambiances varient beaucoup d’un titre à l’autre, en respectant une certaine cohérence, certes, mais en s’aventurant sur des terrains peu explorés par le groupe à ce jour.

Mais j’adore particulièrement « the coming wind » et « Alien language ».

Des vidéos sont sorties pour Flowers & Feathers et The Coming Wind. Y a-t-il d’autres choses de prévues pour soutenir l’album ?

Il y aura au moins un troisième clip qui sortira d’ici la fin de l’année, et on réfléchit à un quatrième pour 2023. On organise une release party le 22 octobre au Dr Feelgood à Paris pour la sortie de l’album, pendant laquelle on diffusera les clips, l’album dans son intégralité, et la prestigieuse brasserie Prizm, basée à Montpellier, nous fait l’honneur de nous concocter une bière spéciale aux couleurs du groupe, et qu’il sera donc possible de déguster ce soir-là.

Quels sont les prochains projets pour Red Mourning ? Vous avez déjà commencé à penser à la suite ou alors vous voulez d’abord manger de la scène ?

Nous sommes actuellement en plein dans la phase promo de cet album. Au mois  de décembre on retrouve l’équipe du Rock Fernando Show pour des captations live notamment. La composition de nouveaux titres a d’ores et déjà commencé pour un album « électrique ». On peaufine également l’enregistrement d’un EP acoustique de 5 titres, qui viendra compléter Unchained, premier du nom.

On vous retrouve où et quand sur scène ?

On finalise  l’organisation de dates prévues pour la fin d’année et le début 2023 , dont une salle parisienne pour marquer la sortie de l’album et une date en acoustique.  On espère un printemps et un été riches en festivals. Puissent ils être aussi galvanisants que les derniers auxquels nous avons eu la chance de participer (Rockmetalcamp, Hellfest, Kave fest, Mennecy metal festival).  L’orga, l’accueil et le cadre (excepté le Hellfest que tout le monde ou presque connaît) de ces fests étaient tout simplement incroyables. On les embrasse bien fort d’ailleurs.

2022 est un excellent cru pour les albums. Une préférence, un coup de cœur que tu voudrais conseiller ?

J’ai adoré le dernier Malemort. Ces mecs me fascinent dans la liberté qu’ils insufflent dans leurs deux derniers albums. Je vais pas me lancer dans une review, mais passer du punk, au heavy, en balançant des solos de pur hard rock, tout en lorgnant vers des sonorités orientales ou bretonnes……En plus les textes sont riches et font honneur à la langue française, ce qui, à mon sens, manque un peu dans pas mal de formations hexagonales.

J’ai aussi un petit faible pour le dernier Blind Guardian qui envoie du lourd., le dernier Bloodbath et le dernier Clutch bien évidemment.

Sinon il y a le dernier Alexis HK, mais là on est plus dans le métal du tout.

Merci pour tes réponses et à très bientôt

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