Entretien avec Etienne, guitariste de Deliverance

Bonjour, et merci de prendre le temps de me répondre. Peux-tu tout d’abord te présenter et nous expliquer ce que tu fais dans Deliverance ?

Bonjour et merci à toi pour l’intérêt que tu portes à Deliverance ! Je suis Etienne, guitariste du groupe.

Comment en es-tu venu au rock et au metal ?

Je suis tombé dans le rock très tôt. Vers 5 ou 6 ans, j’étais déjà dingue de Supertramp période 70’s grâce aux vinyles de ma mère. Je pouvais écouter les albums Crime of the century et Breakfast in America en boucle pendant des heures ! Ensuite j’ai découvert plein d’autres trucs comme Dire Straits ou Pink Floyd, Inxs, Police… De fil en aiguille j’ai commencé à écouter du hard rock avec AC/DC ou Guns n’ roses, puis jeune ado je suis passé au metal avec Metallica et Maiden, c’est-à-dire au tout début des 90’s. Et ainsi de suite, j’ai donc découvert énormément de groupes et de styles différents à cette période de ma vie (de l’indie rock au metal le plus extrême), ça m’a forgé et nourri pour tout le reste de mon parcours de musicien.

Neon Chaos in a junk sick dawn est le nouvel album de Deliverance. Comment s’est passée la composition ? Qui écrit la musique, qui se penche sur les paroles ?

Pierre s’occupe des textes et je me charge de la musique. Tout démarre par des idées de chansons que j’ai, je les développe de telle sorte à avoir quelque chose de présentable à montrer aux autres membres du groupes (Sacha à la basse, Fred à la batterie et Pierre au chant). On fait tourner ces morceaux, cela nous apporte du recul et nous permet de faire évoluer les choses qui ont besoin d’être améliorées ou transformées. Par la suite Pierre travaille sur des idées de textes en rapport avec ce que lui évoque les morceaux en question.

Pourquoi ce titre, assez étrange, pour l’album ? Quelle signification lui donnes-tu ?

C’est un titre un peu fou, halluciné et psychédélique qui représente bien l’état d’esprit dans lequel se trouvait Pierre au moment de l’écriture. Ses nuits d’insomnie à contempler le chaos de la ville, ses couleurs et lumières étranges… C’est ce qui a nourri Pierre pendant la gestation du disque et cela correspond bien à l’ensemble de l’album.

Où trouves-tu l’inspiration quand il s’agit d’écrire de la musique ?

L’inspiration n’est pas vraiment quelque chose qui se trouve selon moi. C’est quelque chose qui est à la fois accidentel et qui par ailleurs s’entretient. Dès que j’ai des idées, je prends le temps d’essayer de les développer. Ça peut venir n’importe quand et il ne faut pas rater le train. Mais c’est aussi en prenant régulièrement le temps d’essayer d’être créatif que les idées viennent plus facilement et fréquemment. C’est pour moi une espèce de travail continu avec des pics de créativité et des moments un peu moins prolifiques. Concernant cet album, j’ai senti une forte connexion entre notre personnalité blackmetal/sludge et mon amour pour les groupes des 70’s que j’ai cité précédemment (notamment Pink Floyd ou les Doors), qu’on peut aussi retrouver chez pas mal de groupes indie rock de ces dernières années (The Oh Sees ou King Gizzard par exemple). Mélanger tout ça me paraissait assez naturel et une évolution logique dans notre parcours. L’écriture du disque s’est étalée sur environ deux ans, pendant lesquels on a vraiment testé pas mal de choses et pris le temps de peaufiner les titres pour qu’ils soient au maximum de leur potentiel selon nous.

Comment est-ce que vous avez bossé sur l’artwork de cet album ?

Ca a été très compliqué ! On a mis beaucoup de temps avant de trouver le bon visuel et arriver à se mettre d’accord. Plein de projets ont été posés, sans que cela fasse l’unanimité. Le challenge pour ce disque était de trouver le visuel qui pouvait représenter au mieux l’ensemble des facettes de ce disque qui est très riche et varié. Nous avons fini par trouver notre bonheur en collaborant avec exactement les mêmes personnes que sur nos précédents disques : Mathieu Piranda à la photographie et Pauline Talarn au graphisme.  Le résultat est à la hauteur de nos espérances !

Quel est ta chanson préférée de l’album et pourquoi ?

J’aime vraiment profondément tous les titres de cet album. Je n’ai donc pas de titre préféré, en revanche je considère que Odyssey est un des titres (sinon LE titre) les plus importants de notre discographie. C’est une épopée mystique de plus de 18 minutes qui passe par toutes les émotions de l’âme humaine et c’est selon moi notre plus grand accomplissement artistique.

 

Qu’est-ce que vous avez prévu comme clips pour l’album ?

On a justement tourné une captation live du titre Odyssey, avec le réalisateur Mathieu Ezan. On souhaitait vraiment jouer ce titre en live dans son intégralité et capter ce moment magique. Le résultat est fantastique. On également réalisé une autre superbe vidéo pour le tire « Up-tight »

Vous avez joué sur la scène du Hellfest au mois de juin, un et que j’ai adoré. Comment as-tu vécu la chose ? Et maintenant que le Hellfest est coché, quel est le prochain objectif ?

Merci beaucoup ! Le Hellfest est clairement un accomplissement dingue pour nous et on l’a vécu plus que bien. C’était fou ! Jouer devant autant de monde, dans ces conditions parfaites c’est juste inoubliable. On a vraiment senti qu’on avait réussi à embarquer toute la scène Temple avec nous. A l’avenir on ne peut que souhaiter revivre aussi souvent que possible ce genre de moments. L’objectif est bien entendu de faire désormais un maximum de concerts pour présenter Deliverance sous son meilleur jour à un maximum de gens !

Deliverance revient où et quand sur scène ?

Dès que possible ! On vient de signer avec le tourneur Metallian Productions, on a hâte de se mettre au travail pour faire avancer le groupe sur scène. On a déjà une date en Bretagne qui va se booker dans les prochains jours. On est confiant, les planètes sont dans un alignement positif pour nous en ce moment !

Plein d’excellents albums sont sortis en 2022. Une préférence, un coup de cœur que tu voudrais conseiller ?

C’est vrai que c’est une bien chouette année ! J’ai beaucoup aimé le dernier album de The Black Angels (Wilderness of mirrors), l’un des derniers King Gizzard (Ice, death, planets, lungs, mushrooms and lava) et le Cult of Luna (The long road north).

Merci pour tes réponses et à très bientôt

Avec plaisir, merci à toi !

Photographie : Patrick Baleydier

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