Malice est l’excellent premier tome de la nouvelle saga de fantasy des éditions Léha.
Il y a bien longtemps que les humains sont arrivés sur les Terres Bannies, qu’ils ont disputées victorieusement aux clans de géants qui les peuplaient. Des terres que l’affrontement entre les dieux antagonistes Asroth et Elyon a bien failli détruire. Aussi, quand cette guerre larvée menace d’éclater à nouveau, bien des destins vont se trouver bouleversés.
À commencer par celui du jeune Corban, qui aspire à manier l’épée et la lance pour protéger son royaume et va devoir mettre son courage à l’épreuve bien plus vite que prévu. Mais la prophétie indique que l’obscurité et la lumière exigeront deux champions, le Soleil Noir et l’Étoile Vive. Il serait sage de rechercher les deux, car si le Soleil Noir prend l’ascendant, les espoirs et les rêves de l’humanité tomberont en poussière. Sauf que personne ne sait qui ils sont, à commencer par eux-mêmes.
Alors que les géants s’agitent de nouveau et que le chaos semble sur le point de s’abattre sur les Terres Bannies, le Haut Roi Aquilus tente de former une alliance avec les autres souverains pour sauver le monde des humains. Mais tous ses alliés n’ont pas la même vision de l’avenir.
Un scénario lent qui se savoure
Que dire du scénario de Malice ? Avec ce premier roman John Gwynne pose à la fois les bases de son univers mais démontre également un talent tout simplement impressionnant. Dès les premières lignes on se retrouve embarqué dans une aventure qui sent bon l’épique. Le rythme est assez lent, l’auteur prenant son temps pour poser ses personnages, les bases de son scénario, du monde qu’il dépeint. Ce rythme lent n’a pas été sans me rappeler Tolkien par exemple avec son premier tome du Seigneur des Anneaux. Et cette entrée dans les Terres Bannies, tout en douceur autour d’une fête de mariage, puis d’une salle du trône, avant que les choses ne se complexifient est vraiment intéressant. On se prend au jeu assez rapidement et la ballade dans les Terres Bannies, si elle gagne en difficulté de compréhension par endroit au vu de la masse de noms donnés n’en reste pas moins passionnante.
Au fil des chapitres on avance de plus en plus dans une histoire vraiment immersive et le lecteur va découvrir le destin hors normes des protagonistes qui nous sont proposés.
Des héros assez classiques mais de bonne facture
La galerie de personnages proposés par John Gwynne sont finalement assez archétypaux. Corban par exemple a une évolution finalement assez classique, mais qui s’avère passionnante. Il part de gamin harcelé à héros. Il en va sensiblement de même pour Veradis un des autres protagonistes qui a sensiblement le même schéma. S’ensuivent également une petite dizaine d’autres protagonistes et à chaque fois l’auteur leur donne une âme, les fait vivre sous nos yeux, même si par moment leurs rôles sont un peu « faciles ». J’accorde quand même une mention spéciale à Corban qui est vraiment un très bon personnage dans la catégorie adolescent suivant la voie du guerrier.
Un style littéraire et une traduction de qualité
La traduction de Thomas Bauduret est d’excellente qualité. En effet il parvient à rendre l’ambiance finalement assez littéraire que j’avais eu envie de découvrir à travers les quelques pages de Malice version anglaise feuilletées en librairie. Il est toujours agréable de voir un traducteur respecter le travail de l’auteur et c’est ici totalement le cas.
Ce roman est un excellent premier tome, qui pose un univers riche, prenant, emplis de personnages bien construits. Pour un premier tome il est clair que John Gwynne démontre un talent de conteur consommé et que Malice est un prélude à de magnifiques choses par la suite. Un excellent choix de la part de Léha de l’avoir publié en tous cas : les fans de high fantasy vont adorer.