Le dernier album des allemands de Lord of the Lost, Judas, est mon coup de cœur absolu de 2021. Je n’ai donc pas pu me retenir de poser quelques questions aux membres du groupe et c’est donc Nik, le batteur, qui a pris la peine de me répondre. Une interview estivale autour de la musique…
Bonjour, et merci de prendre quelques minutes pour répondre à mes questions. Peux-tu tout d’abord te présenter et nous expliquer ce que tu fais dans le groupe ?
Bonjour, je suis Nik, batteur du groupe Lord of the Lost.
Comment est-ce que tu es devenu metalleux ?
Mon premier contact avec la scène metal a eu lieu aux alentours des années 2000, quand j’ai entendu Oceanborn de Nightwish pour la première fois. Depuis je suis un énorme fan de ce groupe d’ailleurs.
Judas est le nouvel album du groupe. Quel concept se cache derrière ? Et n’est-ce pas trop difficile de parler de religion et d’être crédible dans le même temps ?
Judas n’est pas un album religieux. Nous nous sommes intéressés au personnage de Judas en tentant de le voir différemment, aussi bien lui que les récits qui l’entourent. Cela permet d’avoir une nouvelle vision, une nouvelle perspective. Ensuite nous avons créé une histoire, notre histoire, à partir de ce qui aurait pu être, en marge des faits connus sur lui.
L’album parle beaucoup de religion, de croyances. Pourquoi avoir choisi ce thème ?
Alors en fait on ne l’a pas vraiment choisi, il est arrivé de lui-même. En février 2019 Chris, le chanteur du groupe, nous a envoyé un message vocal très tôt le matin. Il annonçait qu’il venait de se réveiller après avoir rêvé du prochain album. Il savait déjà qu’il allait s’appeler Judas et avait une idée très claire du style musical et de la manière dont il allait sonner. C’était un peu bizarre, mais on a aimé l’idée.
Pourquoi un double album ?
Dès le début de l’écriture il a été clair que cela serait un double album, mais sans raison spéciale, cela nous semblait juste normal.
Comment avez-vous travaillé sur cet album ? Qui écrit la musique et qui se penche sur les paroles ?
Comme nous l’avions déjà fait sur Thornstar, nous nous sommes réunis pour une semaine complète d’écriture. Le groupe, quelques membres de l’équipe et des amis musiciens, s’est enfermé en studio, les équipes au travail changeant chaque jour. Ce fut de nouveau une énorme aventure. Tout commençait à neuf heures par le petit déjeuner ensemble, Montag des équipes à dix, trail jusque quatorze heures. Un bref repas et retour au travail jusque six ou sept heures du soir, où l’on se réunissait à nouveau pour présenter les créations. Au bout d’une semaine la majeure partie de l’album était écrite. Chaque chanson a donc différents auteurs tant dans les paroles que dans la musique.
Où est-ce que tu trouves l’inspiration lorsque tu dois écrire de la musique ?
De partout : le quotidien, ce qui se déroule dans le monde, d’autres musiques. De tout et partout.
Il y a quelque chose de puissant avec la batterie et les chœurs sur cet album. Était-ce l’intention du groupe dès le départ ou bien cela est-il apparu au cours du processus créatif ?
La batterie a été tout d’abord enregistrée sous forme de samples, avec lesquels nous bâtissons les rythmes sur ordinateur. Pour les enregistrements de ces sons nous avons été dans un centre commercial de Hambourg, un Dimanche alors qu’il était vide. Nous avons donc profité de l’acoustique exceptionnelle du lieu pour enregistrer des morceaux de batterie, mais également tout ce qui pouvait nous server. C’est ainsi que l’on a enregistré le son de panneaux indicateurs, les rampes d’escaliers,… L’un des kicks de l’album est en fait le son de ma portière de voiture.
Ensuite on a bâti les rythmes et le reste de la musique à partir de cela et, quand tout a été prêt, nous avons enregistré sur une vraie batterie.
Quelle chanson préfères-tu sur l’album ?
Aucune, je les aime vraiment toutes beaucoup.
Lord of the Lost est un groupe connu pour son soutien à tous les types de différences qu’elles soient sexuelles, raciales, ou autres. Penses-tu que le monde évolue dans le bon sens sur ces dix dernières années ?
Je pense effectivement que des choses ont évolué en mieux, mais il y a encore trop peu de tolérance et d’acceptation de l’autre dans notre monde…
Cinq clips sont actuellement sortis. Trois composent un film complet. D’où est venue cette idée ? Et cela ne fut-il pas trop dur de jouer dedans ?
Les principales idées viennent de Chris, puis Matteo et Chiara de VDPictures ont également contribué. Pour les détails cela a été vu tous ensemble.
Quand au fait de tourner c’est toujours différent, que cela soit facile ou non. Dans le cas de la vidéo Priest, le plus dur a été les scènes dans la grotte. Celle-ci se trouve à Harz Mountains en Allemagne où il fait une température constante de sept degrés avec 100% d’humidité. Jouer de la batterie dans ce contexte durant trois heures fut assez compliqué.
Je suppose que vous préparez activement le retour sur scène. A quoi vont ressembler les prochains concerts de Lord of the Lost ?
On adorerait revenir dès maintenant sur scène. Quant à savoir à quoi ressembleront les prochains concert ? Eh bien ce sera comme toujours : différent d’une date à l’autre, car c’est ce que l’on aime faire. Aucun show ne ressemble au précédent.
Le metal est, pour une grande part, une question de liberté. Est-ce que tu te sens libre en tant que musicien de créer ce que tu souhaites dans le monde dans lequel nous vivons ?
Oui totalement. Nous avons toujours eu la possibilité de créer comme nous le voulions. Et dans la majorité des pays où nous avons joué jusque maintenant nous avons pu effectuer notre set comme d’habitude. Mais comme je l’ai déjà dit malheureusement la tolérance n’est pas encore dans la tête de chacun.
2020 et le début de 2021 nous a livré quelques perles musicales. As-tu des conseils de bons albums ?
Eh bien évidemment il y a Judas, on ne trouvera pas meilleur. (rires) Mais mon choix se porterait clairement sur Human :||: Nature de Nightwish, c’est un bijou !
Merci beaucoup pour tes réponses et j’espère à bientôt au détour d’un concert à Paris ou ailleurs !