Un pitch très convaincant pour un roman qui ne l’est pas.
États-Unis, 2074. Une nouvelle guerre de Sécession éclate entre le Nord et le Sud, sur fond de contrôle des énergies fossiles. Lorsque son père est tué, la jeune Sarat Chestnut et sa famille n’ont d’autre choix que de fuir dans un camp de réfugiés en zone neutre.
Entre les privations, les désillusions et les rencontres hasardeuses, la fillette influençable va, au fil des ans, se transformer en une héroïne implacable appelée à jouer un rôle déterminant dans le nouvel ordre mondial.
Quelle grosse déception que ce roman ! Je m’attendais à quelque chose de pêchu et glaçant; une histoire qui ferait écho aux problèmes auxquels sont confrontés les Américains, entre crise sociale, (re)montée du racisme et crises climatiques. Au final, le roman d’El Akkad est très long, très lent et très ennuyeux (pour être polie…).
Il y a un réel problème sur les personnages : aucun n’est attachant ! On passe de la mère, à Sarat, à Simon, à Marcus et autres sans vraiment s’intéresser à leur vie. Au bout de 200 pages, on ne comprend toujours pas l’objectif de l’auteur sur ce roman.
Pour comprendre la géographie et la géopolitique du monde d’El Akkad, il faudra repasser ! L’ensemble manque de précision et on a vraiment du mal à se situer et à comprendre les enjeux de cette nouvelle Guerre de Sécession. L’espace dans lequel on déambule et les personnages très plats donnent à l’ensemble un ton froid, comme si l’auteur se détachait complètement de son propre roman.
La modification du narrateur à la fin perturbe vraiment la lecture, passant soudainement à un “je” auquel on ne s’attache pas et perdant ainsi le fil de l’histoire de Sarat. La fin n’aboutit à rien de fort : quel est le point de vue de l’auteur ? Qu’a-t-il voulu raconter avec Sarat ? Au final, on se pose la question de savoir quels effets voulaient procurer El Akkad auprès de ses lecteurs.
Egalement, la traduction laisse à désirer avec des problèmes de coordination des temps et des phrases grammaticalement pas toujours correctes.
C’est bien dommage, car American War partait d’un postulat vraiment intéressant qui permettait de s’interroger sur ce qu’est la démocratie et sur ce qui relève de références communes pour vivre en harmonie. Le questionnement sur les conflits internes américains est très actuel et aurait pu aboutir à une intrigue forte, or la plume brouillonne de l’auteur ne permet pas de rentrer pleinement dans les considérations sociales qu’il souhaite mettre en avant.