Doctor Who : Revolution of the Daleks – Chris Chibnall

Les + :

Le retour de Captain Jack

Toujours plus de clin d’œil in universe

Une idée de départ amusante

 

Les – :

Un épisode au rythme faible

Des relations décevantes entre la Docteur et ses compagnons

Un personnage principal éteint

Après son affrontement avec le Maître sur Gallifrey, le Docteur est emprisonné par les Judoons sur un astéroïde prison de haute sécurité. Ses compagnons, qui n’ont plus de nouvelles d’elle, continuent de veiller sur la Terre. Et voilà qu’émerge en pleine actualité une menace bien connue…

Après une saison chaotique, mais pas désagréable, Doctor Who est de retour pour son traditionnel Special de fin d’année. Comme pour le précédent, Resolution, le showrunner Chris Chibnall utilise les Daleks comme antagonistes principaux. Cet épisode est-il aussi réussi ?

Si le Docteur a disparu sur Gallifrey, son équipe continue de veiller sur Terre. Yaz a profité de l’autre TARDIS existant pour mener des recherches. Pendant ce temps, Ryan et Graham ont repris une vie normale. Ils sont réunis lorsque le gouvernement présente ses nouveaux engins de maintien de l’ordre : des Daleks !

Le concept est drôle et rappelle les Daleks combattants de la liberté de la saison 5. De plus, il est soutenu par Jack Robertson, interprété par Chris Noth. Le personnage, déjà croisé en saison 11, est une caricature de Donald Trump prêt à tout pour un peu de pouvoir. Le retrouver ici, à essayer de négocier avec les Daleks, est drôle et fonctionne en décalé face au sérieux papal de l’équipe du Docteur.

L’autre apparition réussie est bien entendu le retour du Captain Jack Harkness, personnage bien connu issu des premières saisons du reboot. Apparu pour un teasing la saison passée, il se lance ici à la recherche du Docteur, prisonnière des Judoons. Son entrée très remarquée va dynamiser l’épisode. On retrouve un personnage fidèle à lui-même et toujours interprété avec décontraction par John Barrowman. Il est l’attraction principale de ce spécial, à la fois coup de coude aux fans et accélérateur du récit.

Heureusement, car pour le reste, l’intrigue fait du surplace. Il faut un temps certain à Chris Chibnall pour clore le solde de la saison passée et s’attaquer au problème Daleks. Au milieu, les personnages sont inconsistants. Ryan et Graham changent brutalement de comportement et les acteurs semblent s’ennuyer. Il faut dire que, pour Graham en particulier, le scénariste ne savait plus comment l’utiliser depuis une saison et plaisantait à moitié en faisant dire aux autres qu’il ne servait qu’à se faire enlever. La modification de son comportement introduit logiquement sa sortie du show. Il en va de même avec Ryan, dont l’arc était clos depuis le spécial précédent et qui jouait, depuis, les utilités.

On le voit donc, la #Fam composée de Ryan, Graham et Yaz s’est délitée pendant l’absence du Docteur : les deux premiers ont retrouvé le chemin d’une vie normale, pendant que Yaz persévère dans le second TARDIS. Ce ne sont que les Daleks qui les réunissent face à un ennemi commun. Même le retour du Docteur ne crée pas d’émotion particulière. Cet encéphalogramme plat se remarque dans le jeu des acteurs, assez fade : si ce choix entérine la séparation à venir, il n’en est pas moins décevant, car il prive le reste de l’épisode d’enjeux émotionnel.

D’autant que la Docteur échoue à reprendre une place forte dans l’épisode. Face à l’enthousiasme débridé de Captain Jack, elle est éteinte. Elle accepte bien la séparation de son équipe et traverse l’épisode sans influence réelle. Son choix, particulièrement malheureux, de détruire un TARDIS (un être vivant tout de même) pour venir à bout de ses ennemis de toujours me semble complètement hors personnage. Bref, un épisode à oublier de ce côté, qui rappelle les pires moments de la période Steven Moffat.

La menace de l’épisode, qui fait redite avec le spécial précédent, s’auto-solutionne presque seule. Si ce n’est l’amusante négociation Ryan/Graham/Jack Harkness/Jack Robertson à bord du vaisseau Dalek, tout est lisse. Certes, il semble qu’il y ait pas mal de moyens cette fois : vaisseau spatial, Daleks en quantité, le spectateur sent un réel effort. Cela n’en rend pas la menace plus dangereuse, toutefois.

La musique de Segun Akinola n’est toujours pas enthousiasmante : son motif pour les Daleks rappelle combien Murray Gold nous manque toujours, alors que seuls quelques moments parviennent à nous tirer de notre léthargie (quelques notes de piano et cordes sur l’isolement, le retour du TARDIS après l’évasion).

La fin semble toutefois tracer une quête claire pour la Docteur : la recherche de ses origines. On ne peut qu’espérer que la prochaine saison embrasse cette quête sans se disperser, ce qui permettrait de bien la lier à la saison précédente.

CONCLUSION

Gros ratage pour ce spécial. Si l’idée de base est amusante, que le duo Captain Jack/ Jack Robertson porte un peu l’intrigue, il échoue à créer de la tension ou à embrasser la veine épique/dramatique que l’histoire semblait viser. On se retrouve face à un épisode trop long, pas vraiment passionnant, qui conclue sans passion les arcs précédents pour permettre à la série de basculer sur une nouvelle saison.

En 2019, Résolution avait annoncé un retour vers l’épique/mythologique de la série, qui avait débouché sur une saison attrayante malgré ses défauts. Espérons que le fade et déprimant Revolution of the Daleks n’annonce pas un basculement vers les vieux démons fauchés et sans idées de Doctor Who.

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