Les + :
- Un rôle sur mesure pour Barbara Steele
- Un scénario machiavélique
- Une mise en scène maîtrisée
Les – :
- Pas grand chose !
Mme Hichcock entretient une liaison avec Charles Livingstone, « ami » et médecin personnel de son mari, le Dr John Hichcock. Ce dernier souffre d’une maladie grave qui l’immobilise complètement. La jeune épouse n’en peut plus de rester cloîtrée dans cette maison à devoir s’occuper de son mari infirme. Elle va réussir à convaincre son amant d’assassiner ce mari gênant, afin de faire main basse sur sa fortune. Très vite néanmoins des événements étranges commencent à avoir lieu. Les amants meurtriers commencent à douter : le Dr Hichcock est-il vraiment mort ? Ou est-il revenu d’entre les morts pour les hanter ?
Lo Spettro (Le Spectre du Dr Hichcock en français) est un film réalisé en 1963 par Riccardo Freda, tout juste un an après L’Horrible Secret du Docteur Hichcock, un classique du cinéma gothique italien. Néanmoins, même si le nom Hichcock est toujours là, même si Barbara Steele et Harriet Meddin (qui joue dans les deux films le rôle de la gouvernante) rempilent, Lo Spettro est une fausse suite de L’Horrible Secret. Les deux films ne sont, au final, absolument pas liés l’un à l’autre.
S’il n’y avait qu’une seule raison pour voir le film, ce serait celle-ci : Barbara Steele est là. La REINE est dans la place ! Elle hérite ici d’un de ses meilleurs rôles (avec ceux du Masque du Démon, de Danse Macabre et d’Un Ange pour Satan) celui d’une femme cupide et impitoyable qui sombre peu à peu dans la terreur et la folie. L’actrice anglaise livre ici une grande prestation. On regarderait le film rien que pour elle, en se laissant envoûter par sa beauté et son incroyable regard .
Mais le film ne se résume pas à Barbara Steele. Si son prédécesseur était clairement sous influence de Edgar Allan Poe, Lo Spettro a d’autres arguments. Il n’a certes pas le côté très glauque de L’Horrible Secret (qui parlait de nécrophilie tout de même!), mais il compense par une bonne dose de machination et de cynisme. Il y a de l’ironie mordante, de la noirceur, du mystère. On en a pour son argent. Et le scénario nous réserve des surprises.
Outre cela, la réalisation est toujours impeccable. Dans les deux films, la mise en scène traduit bien le sentiment d’emprisonnement des personnages d’épouses (prises au piège d’une manière ou d’une autre) joués par Barbara Steele. Bénéficiant d’un bon scénario et de beaux décors, Freda excelle dans le genre du huis clos fantastique. Il ne faut pas oublier qu’il est, après Mario Bava, le plus grand nom de l’âge d’or du cinéma gothique italien. Si on ajoute à cela la musique de Francesco de Masi (qui est juste sublime) on peut dire qu’on est en présence d’un très bon film. Que dire de plus ? Le final, quoique possible à deviner pour les habitués du genre, est extrêmement bien amené et ne manque pas de faire son petit effet.
CONCLUSION
Riccardo Freda a intelligemment apporté une variation à son film précédent. Si L’Horrible Secret a un statut de film culte que n’a pas Le Spectre, ce dernier n’a vraiment pas à rougir de la comparaison. Moins connu et reconnu, il n’en est pas moins bon pour autant.