Un roman qui démarre très bien et finit malheureusement par lasser.
Guidé par un réseau d’intelligences artificielles surpuissantes, l’essentiel de l’humanité a quitté la Terre pour partir à la conquête des étoiles. Un siècle plus tard, les oubliés ont repris une vie normale, mais se questionnent encore sur le destin des voyageurs qui ne sont jamais revenus les chercher.
Ezra, un jeune orphelin, souhaite quitter sa ville dans laquelle il ne trouve pas sa place. Dans ce but, il parcourt quotidiennement les ruines d’une ancienne cité afin d’en ramener des objets à réparer puis à revendre, espérant avoir bientôt les moyens de ses ambitions.
Un jour, il découvre une tablette électronique de l’ancien monde que seule son amie Céleste, une jeune fille surprotégée par ses parents, semble pouvoir activer. Ils font ainsi la connaissance de Tera, une intelligence artificielle abandonnée qui ne se souvient pas pourquoi les siens l’ont laissé sur Terre.
Peut-être pour guider ce qu’il reste de l’humanité ?
Le roman commençait bien avec un univers de SF original dans lequel, malgré la fin du monde, une partie de l’humanité vit encore dans des villes restantes. Ezra, jeune orphelin, fouille les décombres des villes anciennes dans lesquelles il espère trouver des objets à revendre, lui qui vit seul dans un parc à caravanes abandonné.
La mise en page de l’auteur avec une partie racontée par Ezra et l’autre sous forme d’entretiens enregistrés donne une dynamique intéressante à l’intrigue. Pourtant, passées les 200 premières pages, on se demande quand l’histoire va réellement décoller. Malheureusement, l’intrigue est étirée pour pas grand-chose et notamment quand on découvre la fin ouverte, parfaitement incompréhensible et qui nous laisse clairement sur notre faim.
Mais ce n’est pas le seul problème de ce roman qui présente un personnage féminin assez désagréable en la personne de Céleste et si Ezra nous plaît au début, son obsession pour la jeune fille le rend vraiment niais et amoindri notre sympathie : à 17 ans, on dirait un gamin de 14 ! L’ensemble de l’histoire manque de dynamisme, mais aussi de conviction. On a l’impression que l’auteur n’a pas entièrement réfléchi à son histoire et pose les étapes les unes à la suite des autres. C’est dommage, car les éléments de SF sont cachés derrière une tonne de blabla.
La présence de l’AI Tera ne m’a pas particulièrement convaincue et le message très technologique d’une entité capable de sauver l’humanité à partir d’une tablette n’est pas nécessairement un point de vue auquel j’adhère. Mais cette partie reste tout de même bien faite pour qui conçoit la technologie comme une bouée de sauvetage.
Le troisième exode est un roman décevant qui peine vraiment à convaincre. Quelle est la cible de cette histoire ? Elle semble trop complexe pour des plus jeunes, manque de peps pour les jeunes adultes et pas suffisamment travaillée pour des adultes. Ce n’est encore pas le roman de SF que l’on attendait !